Lorient, France | AFP | samedi 27/10/2018 - Retour au bercail pour Tara. Après deux ans et demi à explorer des récifs coralliens dans le Pacifique et à mesurer l'impact du changement climatique sur ces écosystèmes riches mais menacés, la goélette scientifique est arrivée samedi au port de Lorient.
Des dizaines de scientifiques se sont succédé à bord du navire de 36 mètres de long au cours de son périple de plus de 100.000 kilomètres qui l'a conduit dans une quarantaine de pays, du Panama au Japon en passant par les îles Samoa, Hong Kong ou encore l'Australie.
Le but de cette mission inédite, partie en mai 2016: parcourir l'océan Pacifique pour étudier la diversité des récifs coralliens et mieux appréhender l'impact du réchauffement climatique.
"C'est la première fois qu'on va avoir un état des lieux précis de la santé des coraux à l'échelle d'un océan entier", a souligné Stéphanie Thiébault, directrice de l'institut écologie et environnement CNRS, à Groix.
"On n'a pas de résultats scientifiques" pour l'instant, "par contre on a observé beaucoup de choses", a expliqué Romain Troublé, directeur général de la fondation Tara expéditions.
"On a observé des récifs très tristes comme ceux des Samoa" avec des coraux morts, et "des récifs magnifiques", a complété Serge Planes, directeur scientifique de l'expédition, qui parle de "patchwork".
Le petit atoll de l'île isolée de Ducie a par exemple souffert d'un fort blanchiment quand l'archipel de Chesterfield, lui aussi préservé d'activités humaines, présente des coraux en très bonne santé.
"Au global l'équilibre n'est pas catastrophique mais on est dans des systèmes très fragiles", qui peuvent vite se dégrader, a poursuivi Serge Planes.
Les scientifiques disposaient de deux laboratoires à bord, un "humide", une petite cabine sur le pont, et un autre "sec" emménagé dans un coin du couloir desservant les cabines.
Le laboratoire "humide" permettait d'analyser le plancton récolté grâce à un filet, explique Sarah Romac, scientifique embarquée.
L'autre a servi pour séquencer de l'ADN grâce à un appareil de la taille d'un smartphone, une nouveauté utilisée à deux reprises au cours de l'expédition.
"C'est un peu le rêve, de pouvoir se débarrasser de la logistique" qui consiste pour l'heure à stocker les échantillons à bord, avant de les envoyer dans un laboratoire par avion, souligne Emilie Boissin, coordinatrice scientifique.
"On se retrouve vite avec 200 tubes" stockés dans des cartons semblables à des boîtes à chaussures ou un congélateur pour respecter la chaîne du froid.
Les récifs coralliens ne couvrent que 0,2% de la superficie des océans, mais réunissent environ 30% des espèces marines connues à ce jour.
Plusieurs menaces pèsent sur eux: les aménagements portuaires et touristiques, la pêche à l'explosif ou au cyanure, la pollution, des espèces invasives, le réchauffement des eaux qui entraîne leur blanchiment ou encore l'acidification des océans.
20% des récifs sont déjà détruits, 15% risquent de l'être d'ici à 10-20 ans.
Les coraux protègent les côtes de l'érosion ou rendent des services pour la pêche, en attirant des poissons. Plus de 500 millions de personnes en dépendent.
"C'est important de donner du temps aux récifs pour se reconstruire", a souligné Serge Planes. Si le réchauffement climatique ne peut pas être stoppé du jour au lendemain, "on peut demain empêcher la construction d'une digue".
La goélette a parcouru samedi après-midi la distance séparant l'île de Groix à Lorient accompagnée d'une armada d'une dizaine de bateaux et avec la ministre de la Recherche Frédérique Vidal à son bord.
Le navire a été accueilli à la cité de la voile à Lorient par plusieurs centaines de personnes.
Le retour au port de Lorient ne signifie pas la fin de l'aventure. Environ 36.000 échantillons ont été collectés.
Ces échantillons de coraux, de plancton, d'algues ou de poissons ont été acheminés au fur et à mesure de l'expédition jusqu'à la plateforme de séquençage située à Evry, en région parisienne. Là-bas, les scientifiques décryptent l'ADN des coraux.
"Nous créerons une base de données" pour "comprendre ce que peuvent devenir ces écosystèmes à l'avenir", a fait savoir Patrick Wincker, directeur de recherche au CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives).
Des dizaines de scientifiques se sont succédé à bord du navire de 36 mètres de long au cours de son périple de plus de 100.000 kilomètres qui l'a conduit dans une quarantaine de pays, du Panama au Japon en passant par les îles Samoa, Hong Kong ou encore l'Australie.
Le but de cette mission inédite, partie en mai 2016: parcourir l'océan Pacifique pour étudier la diversité des récifs coralliens et mieux appréhender l'impact du réchauffement climatique.
"C'est la première fois qu'on va avoir un état des lieux précis de la santé des coraux à l'échelle d'un océan entier", a souligné Stéphanie Thiébault, directrice de l'institut écologie et environnement CNRS, à Groix.
"On n'a pas de résultats scientifiques" pour l'instant, "par contre on a observé beaucoup de choses", a expliqué Romain Troublé, directeur général de la fondation Tara expéditions.
"On a observé des récifs très tristes comme ceux des Samoa" avec des coraux morts, et "des récifs magnifiques", a complété Serge Planes, directeur scientifique de l'expédition, qui parle de "patchwork".
Le petit atoll de l'île isolée de Ducie a par exemple souffert d'un fort blanchiment quand l'archipel de Chesterfield, lui aussi préservé d'activités humaines, présente des coraux en très bonne santé.
"Au global l'équilibre n'est pas catastrophique mais on est dans des systèmes très fragiles", qui peuvent vite se dégrader, a poursuivi Serge Planes.
- "Donner du temps" -
Les scientifiques disposaient de deux laboratoires à bord, un "humide", une petite cabine sur le pont, et un autre "sec" emménagé dans un coin du couloir desservant les cabines.
Le laboratoire "humide" permettait d'analyser le plancton récolté grâce à un filet, explique Sarah Romac, scientifique embarquée.
L'autre a servi pour séquencer de l'ADN grâce à un appareil de la taille d'un smartphone, une nouveauté utilisée à deux reprises au cours de l'expédition.
"C'est un peu le rêve, de pouvoir se débarrasser de la logistique" qui consiste pour l'heure à stocker les échantillons à bord, avant de les envoyer dans un laboratoire par avion, souligne Emilie Boissin, coordinatrice scientifique.
"On se retrouve vite avec 200 tubes" stockés dans des cartons semblables à des boîtes à chaussures ou un congélateur pour respecter la chaîne du froid.
Les récifs coralliens ne couvrent que 0,2% de la superficie des océans, mais réunissent environ 30% des espèces marines connues à ce jour.
Plusieurs menaces pèsent sur eux: les aménagements portuaires et touristiques, la pêche à l'explosif ou au cyanure, la pollution, des espèces invasives, le réchauffement des eaux qui entraîne leur blanchiment ou encore l'acidification des océans.
20% des récifs sont déjà détruits, 15% risquent de l'être d'ici à 10-20 ans.
Les coraux protègent les côtes de l'érosion ou rendent des services pour la pêche, en attirant des poissons. Plus de 500 millions de personnes en dépendent.
"C'est important de donner du temps aux récifs pour se reconstruire", a souligné Serge Planes. Si le réchauffement climatique ne peut pas être stoppé du jour au lendemain, "on peut demain empêcher la construction d'une digue".
La goélette a parcouru samedi après-midi la distance séparant l'île de Groix à Lorient accompagnée d'une armada d'une dizaine de bateaux et avec la ministre de la Recherche Frédérique Vidal à son bord.
Le navire a été accueilli à la cité de la voile à Lorient par plusieurs centaines de personnes.
Le retour au port de Lorient ne signifie pas la fin de l'aventure. Environ 36.000 échantillons ont été collectés.
Ces échantillons de coraux, de plancton, d'algues ou de poissons ont été acheminés au fur et à mesure de l'expédition jusqu'à la plateforme de séquençage située à Evry, en région parisienne. Là-bas, les scientifiques décryptent l'ADN des coraux.
"Nous créerons une base de données" pour "comprendre ce que peuvent devenir ces écosystèmes à l'avenir", a fait savoir Patrick Wincker, directeur de recherche au CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives).