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Présidentielle: les candidats face au patronat, appel aux maires


MYCHELE DANIAU / AFP
MYCHELE DANIAU / AFP
Paris, France | AFP | lundi 21/02/2022 - Une campagne en cache une autre : les candidats à la présidentielle occupent le terrain en attendant l'entrée en lice d'Emmanuel Macron, mais pour plusieurs d'entre eux l'enjeu est d'abord d'obtenir le fameux sésame des parrainages d'élus.

Rituel obligé, six prétendants à l’Élysée ont passé lundi matin leur "grand oral" devant le patronat au moment où l'économie française sort de la crise sanitaire, mais se trouve confrontée à une pénurie de main-d’œuvre et à l'inflation.

A moins de deux semaines de la clôture des inscriptions le 4 mars, c'est la "mobilisation générale" dans les états-majors de trois des candidats les mieux placés dans les sondages d'intentions de vote, Marine Le Pen, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon en vue de convaincre des élus locaux de les parrainer.

Le Conseil constitutionnel, qui publiera mardi et jeudi de nouvelles listes de parrainages actualisées, a fixé au vendredi 4 mars, 18H00, la date butoir pour présenter ses 500 signatures et se déclarer formellement candidat.

Si Emmanuel Macron, toujours pas déclaré, la candidate LR Valérie Pécresse ou la socialiste Anne Hidalgo ont déjà leurs 500 signatures, d'autres se disent ouvertement inquiets.

"Je lance un appel aux maires: si vous ne m'aidez pas, des millions d'électeurs seront privés d'élection", a lancé la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen dans une vidéo publiée lundi sur son compte Twitter.

Dimanche, Marine Le Pen, qui a obtenu 366 paraphes à ce jour malgré ses 17% dans les sondages, avait parlé d'une "situation qui, démocratiquement est terrifiante", en affirmant n'avoir "jamais été aussi inquiète".

Selon l'eurodéputé du RN Thierry Mariani, c'est "la mobilisation générale aujourd'hui, tous les élus du RN sont appelés à passer des coups de fil toute la journée".

Même branle-bas de combat du côté d’Éric Zemmour (291 parrainages), qui a dû annuler un déplacement prévu cette semaine à La Réunion pour se consacrer à appeler des élus.

Le candidat d'extrême droite a estimé dimanche "très possible" qu'il ne les obtienne pas, ajoutant : "c'est très dur, on passe des heures à téléphoner (...) pour essayer de les convaincre".

A gauche, le leader de la France insoumise, qui malgré ses 10% d'intentions de vote n'a que 370 paraphes, a reçu le parrainage du maire LR de Cannes David Lisnard "par souci civique" et "pour que les démagogues ne jouent pas les victimes". 

"Tsunami démocratique" 

Le président du MoDem François Bayrou, proche allié d'Emmanuel Macron, a mis en garde lundi contre "un tsunami démocratique si ces candidats ne pouvaient pas se présenter".

"Autrefois, on disait: ils bluffent" mais "ils ne bluffent pas", a assuré M. Bayrou. Il a annoncé que le collectif "Notre Démocratie", une banque de parrainages pour aider les candidats qui font plus de 10% d'intentions de vote, a réuni environ 80 élus.

Aucun candidat bien placé dans les sondages n'a jamais échoué à les recueillir lors d'une présidentielle.

A 48 jours du premier tour, la campagne reste suspendue à l'annonce de la candidature à sa réélection du président Macron. 

Favori des sondages, le président est plongé dans une intense séquence diplomatique autour de la crise ukrainienne.

Son cercle rapproché avait évoqué une possible annonce avant le salon de l'Agriculture samedi, incontournable rendez-vous de toute la classe politique. Désormais, son entourage laisse entendre que sa déclaration de candidature devrait être repoussée à la semaine du 28 février.

Le chef de l’État a "une volonté évidente" d'y aller, mais "faire campagne aujourd'hui est effectivement beaucoup plus difficile", a souligné le patron de LREM Stanislas Guerini sur Franceinfo, assurant que "tout est prêt" pour les jours qui suivront le lancement.

Roussel se défend 

S'exprimant tour à tour lundi devant le Medef, six candidats, Fabien Roussel, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Éric Zemmour et Marine Le Pen y ont défendu leur programme économique dans une ambiance policée.

Absent de dernière minute, Jean-Luc Mélenchon, "pas disponible" selon le Medef et qui souhaitait envoyer un représentant, option refusée par les organisateurs.

Sans surprise, la question de la compétitivité a été au centre des discours, les candidats ayant tous pointé le déficit commercial record enregistré par la France l'an dernier.

Les candidats ont aussi affirmé vouloir augmenter les salaires nets, alors que le pouvoir d'achat est la première préoccupation des Français dans cette campagne, que ce soit par des baisses de charges à droite, ou par des hausses du SMIC pour les représentants de la gauche.

Mis en cause par Mediapart, le candidat communiste Fabien Roussel a dû lui se défendre lundi assurant avoir "les documents" prouvant son activité alors que l'organe de presse affirme qu'il aurait été payé entre 2009 et 2014 comme assistant parlementaire sans avoir réellement travaillé.

le Lundi 21 Février 2022 à 05:20 | Lu 152 fois