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Près de la centrale de Fukushima, l'ordre d'évacuation bientôt levé


Tokyo, Japon | AFP | mardi 25/03/2019 - Le Japon a annoncé mardi s'apprêter à lever l'ordre d'évacuation pour une partie de la localité d'Okuma, ville qui, avec la cité limitrophe de Futaba, héberge la centrale nucléaire Fukushima Daiichi ravagée par le tsunami du 11 mars 2011.

Cette décision du gouvernement d'autoriser le retour des personnes devrait s'appliquer le 10 avril, a précisé à l'AFP un fonctionnaire, Yohei Ogino.
"Les habitants vont pouvoir revenir dès que l'ordre est levé, il n'y a pas de restriction concernant par exemple les enfants ou personnes âgées", a-t-il indiqué.
M. Ogino admet cependant qu'il va falloir "faire attention aux sangliers" ayant envahi des espaces désertés, que "le téléphone mobile ne passe pas partout et qu'il n'y a pas encore de supermarché rouvert (juste celui de la ville voisine de Tomioka)".
Quelque 400 habitants vivaient dans la zone avant l'accident. La municipalité ne s'est pas fixé d'objectif quant au nombre d'habitants de retour. Cependant, plusieurs dizaines devraient nouvellement venir ou revenir, selon le fonctionnaire.
Dans le cadre d'une politique de reconstruction et de retour des habitants destinée à "normaliser" le statut de la région sinistrée de Fukushima, les autorités ont hissé à 20 millisieverts par an le niveau jugé admissible d'exposition radioactive et ont, par conséquent, déjà levé la plupart des ordres d'évacuation. 
C'est cependant la première fois qu'une telle décision concerne une partie d'une localité hôte du site nucléaire.
Actuellement, l'interdiction d'habitat porte sur moins de 3% de la préfecture.
"Pour la zone concernée d'Okuma, en moyenne l'exposition est de 2 à 3 millisieverts par an", souligne M. Ogino. Il reconnaît cependant que ce niveau est établi sur la base de mesures effectuées à un mètre du sol et que des pointes bien plus élevées sont relevées à 1 cm, ce qui va obliger les habitants à adapter leur vie.
Le seuil de 20 millisieverts (au lieu de 1 millisievert habituellement admis) est dénoncé par les organismes non gouvernementaux et dans de récents rapports d'instances des Nations Unies comme étant trop haut, notamment pour les enfants et femmes en âge de procréer. Mais le gouvernement répond que ces propos nuisent à l'image de la région.
Dans un document publié au début du mois, l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) regrettait que "la question des conséquences des radiations sur la santé soit rendue taboue parce qu'elle risque de diviser la population" entre ceux qui font confiance aux autorités et les autres.

le Mardi 26 Mars 2019 à 06:12 | Lu 234 fois