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Peut-on lutter contre la "malbouffe" ?


Peut-on lutter contre la "malbouffe" ?
ARUE, lundi 30 septembre 2013. Tahiti accueille du 3 au 5 octobre une conférence régionale pour une alimentation de qualité dans le Pacifique. L’occasion de porter des messages forts à tous ces territoires sur la nécessité de manger moins et surtout de manger mieux. Une conférence qui s'inscrit dans la continuité du Sommet sur l’alimentation qui s’est tenu en avril 2010 au Vanuatu et de l’accord-cadre 2011-2015 pour des actions renforçant la sécurité alimentaire dans le Pacifique, les trois territoires francophones (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna) ont choisi d’organiser conjointement un sommet francophone sur l’alimentation afin de définir ensemble des stratégies visant à améliorer l’offre alimentaire faite aux populations.
L’organisation à Tahiti de la conférence sur l’alimentation des trois territoires français du Pacifique constitue un acte volontaire vers la mise en place d’une politique en faveur d’une alimentation de qualité, plus favorable pour la santé des individus.


Car le constat, maintes fois posé est alarmant. 75% des décès enregistrés dans les Etats et territoires insulaires du Pacifique sont dus à des maladies non transmissibles : les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les affections respiratoires et le cancer. Dans les deux premiers cas, c’est le contenu de notre assiette qui peut en être la cause. Trop de sel, trop de graisses, trop de sucre dans notre alimentation. L’enquête santé réalisée en 2010 par la Direction de la santé de Polynésie française en suivant la méthodologie de l’Organisation mondiale de la santé, tirait la sonnette d’alarme. Elle concluait que 45% de la population adulte de Polynésie française présente «un risque majoré de maladies non transmissibles. Le cumul de facteurs de risque tels que le tabac, la sédentarité, une alimentation pauvre en fruits et légumes auxquels s’ajoute une tension artérielle élevée et un diabète, constitue autant d’enjeux de santé publique à prévenir, modifier et prendre en charge afin de réduire la morbidité et la mortalité dues aux accidents cardio-vasculaires».

Le surpoids de la population polynésienne et l’obésité atteignent des records nationaux. La prévalence de l’obésité chez les enfants polynésiens est presque deux fois supérieure à celle enregistrée en métropole. Un enfant sur trois de 5 à 14 ans est obèse. Avec l’âge, la situation empire : sept adultes sur dix en Polynésie française sont en surpoids, quatre sur dix sont obèses. Plus insidieuse, car beaucoup moins visible est l’hypertension artérielle : un quart de la population polynésienne en souffre, mais trois quarts de ces personnes ne se soignent pas, faute d’être informées de leur état. Là cette fois c’est le sel qui est en cause. L’étude santé du Pays a révélé que la consommation moyenne polynésienne en sel est de 16 grammes par jour quand l’OMS évalue la norme à 6 grammes.

Mais que faire face à ces mauvaises habitudes alimentaires ? La ministre de la santé évoquait sur le plateau de Polynésie 1re dimanche soir sa volonté de relancer les actions de prévention dans ce domaine. Comment garantir l’accès à une offre alimentaire de qualité ? Une question importante puisque le territoire est encore loin d’atteindre son auto-suffisance alimentaire et que les importations ne sont pas encore réglementées en ce qui concerne la teneur en sucres des produits. Les débats de cette conférence régionale promettent d’engager la discussion sur des problématiques communes aux trois territoires français du Pacifique. En espérant qu’ils permettent d’ouvrir la voie à un nécessaire changement de comportement avec des politiques publiques adaptées.

Amorcer des changements dans les modes d’alimentation signifie agir sur plusieurs leviers : économiques, sociaux, culturels, réglementaires... Les différents moyens à disposition seront débattus durant la conférence qui se déroule le jeudi 3, vendredi 4 et samedi 5 octobre de 8h à 17h à l’hôtel Radisson d’Arue. Chaque jour, des ateliers de travail permettront d’élaborer une liste de recommandations et priorités d’actions pour les trois territoires francophones.

LE PROGRAMME


Jeudi 3 octobre : Etat des lieux dans le Pacifique, exemples de politiques publiques

07h30 – 08h00 Accueil des participants
08h00 – 08h20 Ouverture officielle de la conférence ■ Pays / Etat
08h20 – 08h40 1ère session : Contexte régional des trois territoires français du Paci! que et
objectifs de la conférence ■ Ministre de la santé (PF)
08h40 – 09h00 2ème session : Situation des MNT dans le Pacifique et le reste du monde.
Stratégies d’actions préconisées par l’OMS ■ M. Peter Hoejskov
09h00 – 09h20 3ème session : La sécurité alimentaire dans le Pacifique - Aspects social et culturel ■ Dr Viliami Puloka (SPC)
09h20 – 09h40 Questions – réponses
09h40 – 10h10 Pause - Photo des experts et délégations
10h10 – 10h30 4ème session : Etat des lieux de l’offre alimentaire à W & F ■ Mme Florence Flament (W & F)
10h30 – 11h00 5ème session : Etat des lieux de l’offre alimentaire en NC ■ Dr Bernard Rouchon (NC)
11h00 – 11h20 6ème session : Etat des lieux de l’offre alimentaire en PF ■ Dr Maire Tuheiava (PF)
11h20 – 11h30 Questions – réponses
11h30 – 13h30 Pause déjeuner
13h30 – 13h50 7ème session : Les politiques publiques en faveur d’une alimentation de qualité :
l’exemple de l’Australie et de la NZ ■ Pr Don Mathesson (NZ)
13h50 – 14h00 Questions – réponses
14h00 – 14h20 8ème session : Les politiques publiques en faveur d’une alimentation de qualité :
l’exemple des Iles Cook ■ Mme Tae Nootutai (îles cook)
14h20 – 14h30 Questions – réponses
14h30 – 15h00 Pause
15h00 – 15h45 9ème session : Les politiques publiques en faveur d’une alimentation de qualité :
l’exemple du Québec ■ Dr Luc Boileau (Québec)
15h45 – 16h00 Questions – réponses
16h00 – 17h30 Synthèse de la journée*


Vendredi 4 octobre : les leviers du changement

Modérateur : Dr Luc Boileau
* réservé aux délégations et experts
07h30 – 08h00 Accueil des participants
08h00 – 08h20 Synthèse de la veille
08h20 – 08h40 1ère session : le Plan National Nutrition Santé et le Plan Obésité Outre-mer, une source d’inspiration pour les territoires du Pacifique ? ■ Mme Landy Razanamahefa (FR)
08h40 – 08h50 Questions – réponses
08h50 – 09h30 2ème session : Politiques et interventions nutritionnelles : efficacité et impact sur les comportements alimentaires ■ M. Louis-Georges Soler (FR)
09h30 – 09h40 Questions – réponses
09h40 – 10h10 Pause
10h10 – 10h30 3ème session : Dynamique partenariale avec l’industrie agroalimentaire pour la promotion
de la santé en Nouvelle-Calédonie ■ Dr Bernard Rouchon et M. David
Guyenne (NC)
10h30 – 10h40 Questions – réponses
10h40 – 11h10 4ème session : Accords commerciaux et santé - comment améliorer la qualité nutritionnelle des produits importés dans les états insulaires du Pacifique ? ■ Dr Wendy Snowdon (Fidji)
11h10 – 11h20 Questions – réponses
11h20 – 11h40 5ème session : La taxation des produits alimentaires, un levier d’action sur la modification des comportements ? ■ M. Nick Toomaru (PF)
11h40 – 12h00 Questions – réponses
12h00 – 14h00 Pause déjeuner
14h00 – 14h20 6ème session : Les interventions pour agir sur la qualité nutritionnelle de l’offre
alimentaire ■ M. Louis-Georges Soler (FR)
14h20 – 14h30 Questions – réponses
14h30 – 14h50 7ème session : Le rôle des associations de consommateurs pour améliorer la
qualité de l’offre alimentaire ■ Mme Premila Kumar (Fidji)
14h50 – 15h00 Questions – réponses
15h00 – 15h30 Pause
15h30 – 15h50 8ème session : Aperçu des initiatives régionales en matière de réduction de la
consommation de sel ■ M. Peter Hoejskov (OMS)
15h50 – 16h00 Questions – réponses
16h00 – 17h30 Synthèse de la journée*
Modérateur : Mme Sylvie André

Samedi 5 octobre : développer une offre alimentaire de qualité

07h30 – 08h00 Accueil des participants
08h00 – 08h20 Synthèse de la veille
08h20 – 08h40 1ère session : Soutien au développement de la production agricole locale■ M. Jérôme Lecerf (PF)
08h40 – 09h00 Questions – réponses
09h00 – 09h20 2ème session : L’offre alimentaire en tribu ■ Mme Isabelle Raobelina (NC)
09h20 – 09h30 Questions – réponses
09h30 – 09h50 3ème session : Exemple de régulation de l’approvisionnement en produits alimentaires ■ Mme Laure Virapin (NC)
09h50 – 10h00 Questions – réponses
10h00 – 10h30 Pause
10h30 – 10h50 4ème session : Les pesticides dans les fruits et légumes polynésiens, réglementation et plans de surveillance ■ M. Maurice Wong et Mme Christine Wong (PF)
10h50 – 11h00 Questions – réponses
11h00 – 11h20 5ème session : Mercure et poissons locaux ■ Dr Delphine Lutringer (PF) et M. Jean-Alain
Course (NC)
11h20 – 11h30 Questions – réponses
11h30 – 11h50 6ème session : Les ressources alimentaires marines : état des lieux et perspectives ■ M. Christian Monier (PF)
11h50 – 12h00 Questions – réponses
12h00 – 14h00 Pause déjeuner
14h00 – 14h20 7ème session : Présentation de l’Observatoire de la Qualité de l’Alimentation
en métropole ■ M. Louis-Georges Soler (FR)
14h20 – 14h30 Questions – réponses
14h30 – 14h50 8ème session : Une alimentation de qualité pour tous – en milieu scolaire ■ Mlle Solène Bertrand (PF) - en milieu professionnel ■ M. David Guyenne (NC)
14h50 – 15h00 Questions – réponses
15h00 – 15h20 9ème session : Promotion du patrimoine alimentaire et culinaire des îles du
Paci! que ■ Association goûts et terroirs (PF)
15h20 – 15h30 Questions – réponses
15h30 – 16h00 Pause
16h00 – 16h45 Synthèse – Déclaration commune - priorités d’action/recommandations ■ Dr Luc Boileau
16h45 – 17h00 Clôture



Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 30 Septembre 2013 à 16:42 | Lu 2864 fois
           



Commentaires

1.Posté par rqfam le 01/10/2013 03:44 | Alerter
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Dans sa lutte contre la malbouffe l'annuaire des restaurants qui font a manger de la cuisine fait maison a été créé il y a 1 an

Les restaurants indiquent leurs pourcentages de fait maison, les noms de leurs fournisseurs, s'ils utilisent des produits bio, s'ils utilisent des produits chimiques...

www.restaurantsquifontamanger.fr

2.Posté par liberté le 01/10/2013 09:03 | Alerter
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Pour la Polynésie et la malbouffe un seul remède fermer tous les MC DO et ça ira mieux pour tout le monde ou alors contrôler les heures d'ouverture .@rqfam et c'est vrais le temps de lire tout ce que ces restaurants propose ou tu t'endors ou t'a plus faim

3.Posté par Rémi le 01/10/2013 11:04 | Alerter
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Pour commencer mettre les fruits et légumes au niveau des caisses et cacher dans un rayon lointain tous ces bonbons, sucreries et chips qu'on trouve actuellement autour des caisses !

4.Posté par Xenos le 01/10/2013 12:33 | Alerter
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La lutte contre la malbouffe ?

Les premières mesures consisteraient à ne plus empoisonner la population, non ?
- Arrêter l'importation des pesticides interdits ailleurs;
- Contrôles aléatoires fréquents, directement dans les étals des magasins, de la teneur en pesticides des fruits et des légumes;
- Sanctions des tricheurs qui, pour se faire du fric, mettent la population en danger.

Au lieu de ça, le Gouvernement prend des mesures pour nous obliger à manger empoisonné!

5.Posté par Taote-M le 01/10/2013 13:56 | Alerter
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Taote-M
j'aime les fritesssssssssssssss
j'adore la malbouff
c'est mieux qu'une salade à 4800 euro
la malbouff ? faut juste faire du sport avec et tout va bien
la malbouff donne à manger au moins et de quoi survivre pour 89 pourcent des pauvres des pays riches !


6.Posté par Faut pas pousser! le 01/10/2013 15:04 | Alerter
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Lors du tournoi de beach soccer, j'ai noté l'omniprésence scandaleuse du sponsor principal et grand pourvoyeur de diabétiques notamment dans nos populations : la célèbre boisson gazeuse hyper sucrée au cola. On ne voyait qu'elle. Après la distribution à haute dose, l'heure est à la leçon de morale sur les mauvaises habitudes des consommateurs. MDR. Il n'est plus temps de montrer du doigt mais bien d'interdire.

7.Posté par zafair le 01/10/2013 17:45 | Alerter
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On n'a pas un flingue sur la tête lorsque l'on fait ses courses...un peu de bon sens c'est tout.
Par contre on pourrait sans doute intervenir chez les vendeurs de casses croute pour avoir moins de mayonnaise ...et les boissons gazeuse un peu plus cher que l'eau , ça serait bien aussi..

Bon ap

8.Posté par fenua le 01/10/2013 18:24 | Alerter
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A lire certains commentaires, ce n'est jamais de la faute du consommateur!!!
A croire qu'on l'oblige à "malbouffer", à acheter ces sucreries, chips et cie et à aller au mcdo!!!! Que chacun prenne ses responsabilités!!! Ce que le consommateur doit avoir par contre, ce sont les informations sur sa santé!!!
d'accord avec post3, si on rendait accessible les fruits et légumes pour les petites bourses, ce serait certainement plus efficace que supprimer mcdo!!! Une bouteille de coke est moins cher qu'une brique de jus!!!

9.Posté par Alain le 02/10/2013 02:46 | Alerter
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L'humain est déresponsabilisé et ce sont des produits inertes qu'on accuse de tous les maux, fléaux...

Les produits de la malbouffe (fastfood) ainsi que l'alcool et le tabac, même si ils rendent malade et tuent, sont licites ! Les problèmes ce ne sont pas les produits mais les consommateurs qui deviennent abuseurs. Le lait est plus cher qu'un 2 litres d'eau sucrée colorée gazéifiée.