Bordeaux, France | AFP | dimanche 27/12/2020 - Son dance-floor vide la nuit du 31 décembre lui fait "froid dans le dos". Privé de clientèle depuis 9 mois, le patron du Monseigneur, institution des nuits bordelaises, tente de "garder le lien" avec les clubbers le temps de "lives" Instagram, remèdes d'un soir à sa "situation catastrophique" causée par le covid.
Poing levé sur la piste de danse déserte, Sébastien Labeyrie lance le set de DJ Erik D en espérant que les fidèles vont "kiffer" devant leur smartphone.
Ce vendredi soir, le bar est ouvert: "Blanche-Neige" est là pour la recette d'un bon Mojito. Puis entre en scène Brenda pour un show de pole dance.
Le Monseigneur et ses mille feux comme si on y était, mais depuis son sofa à l'heure de l'apéro. "C'est triste mais on essaie de se raccrocher à quelque chose", confie le gérant de 40 ans à l'AFP.
Comme d'autres établissements de nuit, seuls commerces totalement fermés depuis le 14 mars, le patron de la doyenne des discothèques de Bordeaux, ouverte en 1929, organise depuis le premier confinement ces lives "pour s'occuper l'esprit".
"La nuit, on ne dort pas tranquille mais quand je me lève j’ai envie de me battre pour faire rouvrir mon établissement le plus rapidement possible et garder le lien avec les clients", explique-t-il.
Au soir du 31 décembre, cela fera 292 jours que son club à deux pas du huppé Triangle d'or est fermé, sans perspective de réouverture prochaine.
La note est "colossale" pour le secteur qui a comptabilisé entre le 14 mars et le 19 novembre "314 dépôts de bilan" en France sur les 1.600 discothèques du territoire. Et des centaines d'autres sont menacées, détaille Thierry Fontaine, président de l’Umih Nuit, principal syndicat des établissements de nuit.
"Inquiet", Sébastien Labeyrie ne s'attend pas à reprendre "avant septembre", un crève-cœur alors qu'il a "donné (sa) vie pour faire perdurer" cet établissement de 14 salariés, désormais tous au chômage partiel.
"Pas faire long feu"
Le quadragénaire a laissé la tenue de pompier professionnel pour reprendre il y a 5 ans ce club avec Bruno Portillo, le fils de "Jackie", l'ancienne patronne mythique des lieux.
En avril dernier, les gérants devaient d'ailleurs fêter en grande pompe l'anniversaire du Monseigneur nouvelle formule avec la venue de la star française des platines Bob Sinclar.
En attendant les vraies retrouvailles, Sébastien Labeyrie s'impose depuis un "programme" pour ne pas sombrer "dépressif" : sport, bricolage, ses lives à organiser, et "puis se battre avec les syndicats pour obtenir ces aides". "Sans les aides, on ne va pas faire long feu", avertit le dirigeant. Jusqu'ici, il a tenu avec le Prêt garanti par l'Etat et ses réserves, 5 années de trésorerie qu'il est train de perdre.
"Les premières aides sont tombées il y a deux mois et c'est seulement pour juin, juillet, août mais pendant 7 mois on n'a rien eu, donc oui on est les oubliés du Covid!", souffle-t-il. Il songe désormais à reprendre son ancien métier de pompier.
"Voir cet établissement vide, ça fait un peu froid dans le dos", "impensable" pour une saint-Sylvestre, soupire-t-il.
Mais en aucun cas il n'aurait rouvert la piste de danse pour des fêtes privées, "beaucoup" de demandes de location qu'il a toute refusées. "Il y a une pandémie, la santé en premier, donc on est bêtes et disciplinés et on respecte ce que le gouvernement dit. Mais aidez-nous !".
Le soir du 31 décembre, il sera bien au chaud dans son salon: "rien" de vraiment prévu.
Poing levé sur la piste de danse déserte, Sébastien Labeyrie lance le set de DJ Erik D en espérant que les fidèles vont "kiffer" devant leur smartphone.
Ce vendredi soir, le bar est ouvert: "Blanche-Neige" est là pour la recette d'un bon Mojito. Puis entre en scène Brenda pour un show de pole dance.
Le Monseigneur et ses mille feux comme si on y était, mais depuis son sofa à l'heure de l'apéro. "C'est triste mais on essaie de se raccrocher à quelque chose", confie le gérant de 40 ans à l'AFP.
Comme d'autres établissements de nuit, seuls commerces totalement fermés depuis le 14 mars, le patron de la doyenne des discothèques de Bordeaux, ouverte en 1929, organise depuis le premier confinement ces lives "pour s'occuper l'esprit".
"La nuit, on ne dort pas tranquille mais quand je me lève j’ai envie de me battre pour faire rouvrir mon établissement le plus rapidement possible et garder le lien avec les clients", explique-t-il.
Au soir du 31 décembre, cela fera 292 jours que son club à deux pas du huppé Triangle d'or est fermé, sans perspective de réouverture prochaine.
La note est "colossale" pour le secteur qui a comptabilisé entre le 14 mars et le 19 novembre "314 dépôts de bilan" en France sur les 1.600 discothèques du territoire. Et des centaines d'autres sont menacées, détaille Thierry Fontaine, président de l’Umih Nuit, principal syndicat des établissements de nuit.
"Inquiet", Sébastien Labeyrie ne s'attend pas à reprendre "avant septembre", un crève-cœur alors qu'il a "donné (sa) vie pour faire perdurer" cet établissement de 14 salariés, désormais tous au chômage partiel.
"Pas faire long feu"
Le quadragénaire a laissé la tenue de pompier professionnel pour reprendre il y a 5 ans ce club avec Bruno Portillo, le fils de "Jackie", l'ancienne patronne mythique des lieux.
En avril dernier, les gérants devaient d'ailleurs fêter en grande pompe l'anniversaire du Monseigneur nouvelle formule avec la venue de la star française des platines Bob Sinclar.
En attendant les vraies retrouvailles, Sébastien Labeyrie s'impose depuis un "programme" pour ne pas sombrer "dépressif" : sport, bricolage, ses lives à organiser, et "puis se battre avec les syndicats pour obtenir ces aides". "Sans les aides, on ne va pas faire long feu", avertit le dirigeant. Jusqu'ici, il a tenu avec le Prêt garanti par l'Etat et ses réserves, 5 années de trésorerie qu'il est train de perdre.
"Les premières aides sont tombées il y a deux mois et c'est seulement pour juin, juillet, août mais pendant 7 mois on n'a rien eu, donc oui on est les oubliés du Covid!", souffle-t-il. Il songe désormais à reprendre son ancien métier de pompier.
"Voir cet établissement vide, ça fait un peu froid dans le dos", "impensable" pour une saint-Sylvestre, soupire-t-il.
Mais en aucun cas il n'aurait rouvert la piste de danse pour des fêtes privées, "beaucoup" de demandes de location qu'il a toute refusées. "Il y a une pandémie, la santé en premier, donc on est bêtes et disciplinés et on respecte ce que le gouvernement dit. Mais aidez-nous !".
Le soir du 31 décembre, il sera bien au chaud dans son salon: "rien" de vraiment prévu.