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Olympiades de math : lauréates et lauréats à égalité


Tahiti, le 11 juin 2025 - Les Olympiades de mathématiques sont organisées depuis plusieurs années sur le territoire national mais aussi dans les Outre-mer. En Polynésie, les épreuves avaient lieu le 18 mars et la remise des prix s’est déroulée ce mercredi 11 juin. Les filles, souvent en retrait dans les matières scientifiques en général, en mathématiques en particulier, ont été à la hauteur, elles comptent pour la moitié des lauréats. Un ratio remarquable.
 
L’auditorium du pôle recherche de l’université de Polynésie française était plein ce mercredi après-midi. Enseignants, lauréats, familles étaient réunis pour participer à la remise de prix des Olympiades de mathématiques.
 
Ce concours, national, permet de souligner le lien entre les mathématiques et les autres sciences, d’aborder différemment les problèmes mathématiques, d’inciter les jeunes, et notamment les jeunes filles, à se tourner vers les carrières scientifiques et favorise l’ouverture de clubs et d’ateliers mathématiques. Sur le territoire, l’initiative a atteint son but. Parmi les lauréats se trouvent 50% de… lauréates. “Ce qui m’a surpris”, avoue Magali Mariani, inspectrice en mathématique. “Je viens d’arriver en Polynésie. En France l’an passé, dans la zone où je me trouvais il n’y avait aucune fille parmi les lauréats.”
 
Les Olympiades sont organisées chaque année à destination des lycéens par le ministère de l'Éducation nationale et l’association Animath. L’enjeu est de favoriser l’émergence d’une nouvelle culture scientifique, en stimulant le goût de la recherche chez les élèves.
 
En Polynésie les Olympiades ont été organisées par Magali Mariani et une équipe de six professeurs. Ensemble, ils ont conçu une partie des épreuves et surtout, ils ont corrigé l’ensemble des copies des 245 participants du territoire.
 
Des participants engagés
 
Les épreuves ont eu lieu le 18 mars et se sont tenues sur quatre heures : deux heures pour les participations individuelles et deux heures pour les participations par équipe. Les exercices mêlaient le calcul, la géométrie, l’arithmétique. “Elles portaient sur l’ensemble du programme de seconde et de première”, précise Magali Mariani. À en croire les correcteurs, les participants “ont montré leur engagement. Ils ont été dans une démarche de recherche”.
 
“Un langage universel”
 
Mirose Paia, vice-présidente de l’université en charge des cultures et sociétés, s’est réjouie d’une initiative qui “construit des ponts entre les sciences et la société”. Le dispositif participe à cette mission selon elle. Il promeut les mathématiques qui ne sont pas seulement “une discipline”, mais “un langage universel”.
 
Le président de l’université, Jean-Paul Pastorel, honoré d’accueillir en ses lieux la remise des prix, a rappelé que les mathématiques se cachaient dans les activités les plus anodines de notre quotidien, “Elles abondent partout”, “nourrissent d’innombrables innovations”. Pourtant, elles n’exercent plus la même fascination qu’à une certaine époque selon lui. Aussi, s’est-il réjoui, mercredi, de voir l’auditorium comble. “Cela prouve que l’on peut changer la donne.”
 
Pour aller plus loin, Thierry Terret, le vice-recteur, a décrit les mathématiques comme un jeu et “une manière de regarder le monde”. “C’est une invitation au rêve, à la découverte” qui permet d’analyser des tendances, de comprendre des phénomènes… Pour rebondir sur l’organisation des Olympiades il a souligné tout l’intérêt des épreuves collectives qui ne tiennent pas du hasard. “On imagine les mathématiciens, seuls derrière des équations. C’est un peu vrai, et en même temps complètement faux.” Les mathématiciens ont l’habitude d’avancer à plusieurs.
 
Au-delà d’inciter les élèves à relever des challenges, les Olympiades de mathématiques sensibilisent les participants et leur rappellent que les sciences, et en particulier les mathématiques, font partie des fondamentaux. Elles sont “la poésie des sciences” disait le poète Léopold Sédar Senghor comme l’a rappelé le président de l’université. “Elles sont une manière singulière de penser le monde”, a conclu Paul Léandri, chef de la mission aux affaires culturelles du haut-commissariat.

Clara, Paul et Ryan : "On a voulu se tester"

Ils se sont inscrits à quatre, mais ont finalement passé les épreuves à trois, l’une des membres de l’équipe ayant dû annuler au dernier moment en raison de compétitions sportives. “On a d’abord voulu partager quelque chose ensemble, on s’entend bien. Et puis on a voulu se tester”, expliquent-t-ils. Concernant le concours, ils admettent que l’épreuve n’était pas facile, mais ils ont donné le maximum en adoptant une stratégie de groupe, c’est-à-dire qu’ils ont progressé ensemble sur les questions. Étudiants en première spécialité mathématique, ils ont remporté le 1er prix de leur catégorie. Ils sont heureux de leur victoire d’autant qu’“on ne s’y attendait pas du tout”, assurent-t-ils.
 

Résultats

Catégorie par équipe sans spécialité mathématiques
1er prix
La Mennais : Olivia Morales, Wong Madison, Mataani Rousseau et Teuiariinui Tchan.
 
Catégorie individuelle sans spécialité mathématique
1er prix
La Mennais : Poerani Sengues
 
Catégorie par équipe avec spécialité mathématique
1er prix
La Mennais : Ryan Giau, Clara Marckt et Paul Baussin-Rabouin
2e prix
La Mennais : Emma Trinh, Ethan Mou Chi Youk, Tiffany Lau et Dylan Chance
3e prix
Samuel Raapoto : Elise Diomandé, Hanivai Dauphin, Théophile Sery et Danaë Zisou
 
Catégorie individuelle avec spécialité mathématique
1er prix
Paul Gauguin : Nathan Jacquemin
2e prix
La Mennais : Romane Fleury
3e prix ex-aequo
La Mennais : Dylan Chance, Noémie Delsol et Gilles Allouch
 
 

Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 11 Juin 2025 à 20:37 | Lu 1590 fois