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Nouvelle-Calédonie: le FLNKS menace de contester le résultat du prochain référendum


Nouméa, France | AFP | vendredi 12/06/2020 - Les indépendantistes du FLNKS ont mis en garde vendredi l'Etat sur le risque de contestation du résultat du prochain référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, dénonçant la possibilité d'utiliser le drapeau tricolore pendant la campagne officielle.      

"L'Etat introduit un biais dans la validation du prochain référendum. On s'organisera pour faire un contentieux si cette dérogation est maintenue", a averti Louis Mapou, chef du groupe UNI-FLNKS au Congrès.       

L'élu s'exprimait à l'occasion d'une séance publique au cours de laquelle le Congrès (assemblée législative, ndlr) était appelé à rendre un avis sur le projet de décret "portant convocation des électeurs et organisation de la consultation sur l'accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie".       

L'un des principaux points portait sur la proposition du Premier ministre de reporter au 4 octobre ce deuxième référendum - un premier vote a eu lieu le 4 novembre 2018. Il était initialement prévu le 6 septembre, mais la crise sanitaire a contrarié son organisation.       

Une majorité s'est dégagée en faveur d'une date plus tardive, au 25 octobre.       

Les échanges se sont toutefois cristallisés sur l'article 8 du décret, qui prévoit de déroger au Code électoral en autorisant l'utilisation des couleurs nationales durant la campagne officielle.       

L'Etat a expliqué que ce choix s'est fait "dans un souci d'équité" après des interrogations des autorités de contrôle lors du scrutin de 2018, compte tenu de l'usage par les indépendantistes du drapeau du FLNKS.        

"C'est un acte anti-démocratique, l'Etat prend position. Ca veut dire que nous, on n'est pas Français", a fustigé Jacques Lallié (UC-FLNKS), président de la province des îles Loyauté, au cours d'un débat houleux de plusieurs heures.         

Arguant qu'ils défendent un projet d'indépendance en partenariat avec la France, les indépendantistes ont affirmé ne pas vouloir de "rupture" avec elle, rappelant qu'un processus "négocié" (de décolonisation) était en cours.       

Alors que le premier référendum, remporté avec 56,7% par les pro-français, s'est déroulé sans accroc, les élus FLNKS ont accusé l'Etat de "faire le forcing", au risque de "réveiller une eau qui dort".       

En revanche, la famille loyaliste s'est réjouie de cette dérogation qui "clarifie le débat".        

"Il faut arrêter de faire croire qu'on peut être indépendant sans sortir de la France", a déclaré Sonia Backès, élue de la coalition non indépendantiste, L'Avenir en confiance, et présidente de la province Sud.

le Vendredi 12 Juin 2020 à 06:25 | Lu 1672 fois