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Nickel: les transporteurs calédoniens menacent de redescendre dans la rue


Nouméa, France | AFP | vendredi 30/10/2015 - Les transporteurs de nickel de Nouvelle-Calédonie ont menacé vendredi de redescendre prochainement dans la rue pour protester contre la décision du gouvernement de n'autoriser qu'une seule société minière à exporter en Chine.

En août dernier, les "rouleurs", ces camionneurs indépendants qui transportent le minerai des mines jusqu'au littoral, avaient dressé des barrages, paralysé la capitale Nouméa et manifesté devant le gouvernement durant trois semaines, pour soutenir la vente de nickel aux Chinois.

"On va faire une action dans les prochaines semaines, plus dure cette fois", a déclaré Max Fouchet, vice-président de Contrakmines, syndicat des rouleurs.

Entouré d'une vingtaine de confrères, il s'en est vigoureusement pris au gouvernement collégial local et notamment à son président, Philippe Germain (Calédonie ensemble CE, centre droit), l'accusant "de vouloir diviser la profession".

Le Syndicat des Exportateurs de Minerai (SEM) a pour sa part qualifié "d'incompréhensible" la décision du gouvernement "qui pénalise au lieu de soutenir un secteur essentiel qui traverse une crise majeure".

Mardi, l'exécutif calédonien a donné son feu vert à une seule des quatre sociétés minières, qui avaient demandé des volumes d'exportations de minerai à faible teneur en nickel sur la Chine pour compenser des baisses de volumes vers d’autres clients. Il s'agit de Maï Kouaoua Mines (MKM), dirigée par Wilfried Maï, rouleur, mineur et président du Contrakmines.

"Je ne vois pas pourquoi il y a deux poids, deux mesures. Il faut que ce gouvernement tombe et qu'on reparte aux élections", a déclaré M. Maï.

Les élus locaux se déchirent sur la question des exportations en Chine. Une partie des indépendantistes, le Palika, et CE y sont fermement opposés. Les Républicains y sont favorables, tandis que l'Union Calédonienne (indépendantiste) a une position partagée.

Les rouleurs ont en outre reproché au gouvernement d'avoir autorisé la SMSP, société minière gérée par les indépendantistes kanak, "à exporter 3,8 millions de tonnes par an jusqu'en 2037 en Corée du Sud". La SMSP y détient à hauteur de 51% une usine métallurgique avec le géant Posco.

cw/sla/fm

Rédigé par () le Vendredi 30 Octobre 2015 à 05:23 | Lu 753 fois