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Nickel: le Congrès de N-Calédonie favorable aux exportations vers la Chine


Nouméa, France | AFP | mercredi 14/10/2015 - Une courte majorité des élus du Congrès de Nouvelle-Calédonie s'est prononcée mercredi en faveur de l'exportation de minerai de nickel en Chine, à l'origine d'un long conflit social en août.

L'avis de l'assemblée législative de ce territoire très autonome est consultatif car les autorisations d'exportation de minerai sont en dernier lieu du ressort du gouvernement collégial.

27 élus sur 54 ont estimé que le schéma minier voté en 2009 n'interdisait pas l'ouverture d'un nouveau canal d'exportation vers la Chine, en plus des clients traditionnels que sont le Japon, l'Australie et la Corée du Sud.

En revanche, 25 élus se sont fermement opposés à ce nouveau marché tandis que deux se sont abstenus.

Ce vote a mis en lumière une nette fracture au sein des deux grandes familles politiques de l'archipel, avec d'un côté le parti Les Républicains et l'Union Calédonienne (UC, indépendantiste) et de l'autre Calédonie Ensemble (centre droit, proche UDI) et le Palika (indépendantiste).

"Si on interdit d'exporter vers la Chine, on prend un vrai risque (...) de faire s'écrouler un pan entier de notre économie minière", a déclaré Grégoire Bernut, président du groupe LR, jugeant indispensable "de soutenir l'activité économique dans un contexte de crise".

Pour compenser la baisse des volumes sur l'Australie, les mineurs privés et les rouleurs, qui descendent le minerai du massif au bord de mer, veulent vendre du minerai à basse teneur (1,65%) aux Chinois.

De son côté, Philippe Michel (CE), président de la province Sud, a estimé qu'il serait contre-productif de vendre à la Chine, dont la production de "pig iron", obtenue avec du minerai à basse teneur, et l'importance des stocks, participent à la chute des prix.

"Il n'est pas question de dilapider notre ressource pour participer à la dépréciation des cours en alimentant nos propres concurrents", a déclaré l'élu, soulignant que depuis 200,9 les exportations de minerai calédonien avaient déjà doublé.

Partisan d'une valorisation du minerai dans les usines métallurgiques de l'archipel ou dans des usines "off-shore", dans lesquelles la collectivité détient des parts, Paul Néaoutyine, président de la province Nord, s'est lui aussi vigoureusement opposé à "l'ouverture de la vanne chinoise".

"Quand ils (les Chinois) attrapent quelque chose, ils ne le lâchent plus comme ils font en Afrique", a-t-il affirmé.

Pendant trois semaines en août, les rouleurs (petits patrons camioneurs transportant le minerai) avaient créé un climat de tension dans l'île, dressant des barrages et manifestant devant le gouvernement, pour obtenir l'autorisation d'exporter en Chine.

cw/gd/fm

Rédigé par () le Mercredi 14 Octobre 2015 à 06:02 | Lu 297 fois