Versailles, France | AFP | jeudi 06/07/2023 - Le policier qui a tué le jeune Nahel lors d'un contrôle routier reste en prison, a décidé la cour d'appel de Versailles jeudi, alors que le retour au calme se confirme à travers le pays après plusieurs nuits de violences urbaines.
En déplacement à Pau, le président Emmanuel Macron a promis de "continuer de travailler" pour répondre aux difficultés des quartiers mises en lumière par une semaine d'émeutes, en soulignant que "la première réponse, c'est l'ordre et le calme, la concorde".
A Versailles, la chambre de l'instruction de la cour d'appel a décidé jeudi matin le maintien en détention provisoire du policier auteur du tir contre Nahel, 17 ans, dont la mort le 27 juin a embrasé de nombreux quartiers du pays.
Ce motard de la police de 38 ans, Florian M., avait été mis en examen pour homicide volontaire et écroué le 29 juin. Incarcéré à la prison de la Santé à Paris, il est apparu en visioconférence lors de l'audience de la chambre de l'instruction.
Ce maintien en prison est "totalement désespérant" pour lui, a estimé son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, qui a évoqué sur BFMTV une nouvelle "cauchemardesque".
"Il garde espoir, il va continuer à se battre mais est-ce qu'il en aura encore l'énergie ?", a-t-il ajouté.
Le procureur général près la cour d'appel de Versailles a par ailleurs rejeté une requête en dépaysement déposée par Me Yassine Bouzrou, avocat de la famille de Nahel, qui visait à transférer le dossier, instruit à Nanterre, vers une autre juridiction.
Devant les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), Florian M. s'est expliqué sur son tir mortel lors d'un contrôle routier effectué avec un autre policier.
Il a nié avoir prononcé lui-même la phrase "tu vas prendre une balle dans la tête", selon un compte rendu de ses déclarations en garde à vue consulté par l'AFP.
Florian M. a justifié son tir, le premier et unique coup de feu de sa carrière selon lui, en faisant valoir qu'il pensait que son collègue avait toujours le corps dans l'habitacle du véhicule et craignait que l'adolescent "ne l'embarque" dans sa fuite.
La vidéo de la scène a été filmée par un témoin et largement diffusée sur les réseaux sociaux.
Classe politique divisée
Après la mort de Nahel, plusieurs nuits ont été marquées par des heurts entre émeutiers et forces de l'ordre, des scènes de pillages, des jets de mortiers d'artifice et cocktails Molotov sur des bâtiments publics et de nombreux incendies de voitures et de poubelles.
Après une baisse d'intensité en début de semaine, le retour au calme s'est confirmé dans la nuit de mercredi à jeudi avec 20 interpellations, selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur.
De leur côté, l'IGPN et son pendant pour la gendarmerie, l'IGGN, ont été saisies de 10 enquêtes sur les agissements des forces de l'ordre depuis le début des violences, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
L'une de ces enquêtes est menée par l'IGPN après la grave blessure à la tête dont a été victime un jeune homme, actuellement dans le coma, à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), où intervenait le Raid le 30 juin.
D'autres investigations, menées par l'IGPN et la police judiciaire, concernent la mort d'un homme de 27 ans dans la nuit de samedi à dimanche à Marseille, possiblement victime d'un tir de projectile de "type flash-ball", selon le parquet.
La mort de Nahel et les violences urbaines qui ont suivi ont jeté une lumière crue sur les maux de la société française, des difficultés des quartiers populaires aux relations houleuses entre jeunes et forces de l'ordre, et les divisions de la classe politique sur ces sujets.
Interrogée jeudi sur France 2, Marine Le Pen (RN) a estimé que ces émeutes ne venaient pas d'"un problème social" ou "de pauvreté", en relevant que "des centaines de milliers" de parents modestes éduquaient "correctement leurs enfants".
A gauche, La France insoumise (LFI) a appelé, avec plus de 90 autres organisations, à des "marches citoyennes" samedi pour réclamer une réforme de la police et un traitement social des banlieues.
En déplacement à Pau, le président Emmanuel Macron a promis de "continuer de travailler" pour répondre aux difficultés des quartiers mises en lumière par une semaine d'émeutes, en soulignant que "la première réponse, c'est l'ordre et le calme, la concorde".
A Versailles, la chambre de l'instruction de la cour d'appel a décidé jeudi matin le maintien en détention provisoire du policier auteur du tir contre Nahel, 17 ans, dont la mort le 27 juin a embrasé de nombreux quartiers du pays.
Ce motard de la police de 38 ans, Florian M., avait été mis en examen pour homicide volontaire et écroué le 29 juin. Incarcéré à la prison de la Santé à Paris, il est apparu en visioconférence lors de l'audience de la chambre de l'instruction.
Ce maintien en prison est "totalement désespérant" pour lui, a estimé son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, qui a évoqué sur BFMTV une nouvelle "cauchemardesque".
"Il garde espoir, il va continuer à se battre mais est-ce qu'il en aura encore l'énergie ?", a-t-il ajouté.
Le procureur général près la cour d'appel de Versailles a par ailleurs rejeté une requête en dépaysement déposée par Me Yassine Bouzrou, avocat de la famille de Nahel, qui visait à transférer le dossier, instruit à Nanterre, vers une autre juridiction.
Devant les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), Florian M. s'est expliqué sur son tir mortel lors d'un contrôle routier effectué avec un autre policier.
Il a nié avoir prononcé lui-même la phrase "tu vas prendre une balle dans la tête", selon un compte rendu de ses déclarations en garde à vue consulté par l'AFP.
Florian M. a justifié son tir, le premier et unique coup de feu de sa carrière selon lui, en faisant valoir qu'il pensait que son collègue avait toujours le corps dans l'habitacle du véhicule et craignait que l'adolescent "ne l'embarque" dans sa fuite.
La vidéo de la scène a été filmée par un témoin et largement diffusée sur les réseaux sociaux.
Classe politique divisée
Après la mort de Nahel, plusieurs nuits ont été marquées par des heurts entre émeutiers et forces de l'ordre, des scènes de pillages, des jets de mortiers d'artifice et cocktails Molotov sur des bâtiments publics et de nombreux incendies de voitures et de poubelles.
Après une baisse d'intensité en début de semaine, le retour au calme s'est confirmé dans la nuit de mercredi à jeudi avec 20 interpellations, selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur.
De leur côté, l'IGPN et son pendant pour la gendarmerie, l'IGGN, ont été saisies de 10 enquêtes sur les agissements des forces de l'ordre depuis le début des violences, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
L'une de ces enquêtes est menée par l'IGPN après la grave blessure à la tête dont a été victime un jeune homme, actuellement dans le coma, à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), où intervenait le Raid le 30 juin.
D'autres investigations, menées par l'IGPN et la police judiciaire, concernent la mort d'un homme de 27 ans dans la nuit de samedi à dimanche à Marseille, possiblement victime d'un tir de projectile de "type flash-ball", selon le parquet.
La mort de Nahel et les violences urbaines qui ont suivi ont jeté une lumière crue sur les maux de la société française, des difficultés des quartiers populaires aux relations houleuses entre jeunes et forces de l'ordre, et les divisions de la classe politique sur ces sujets.
Interrogée jeudi sur France 2, Marine Le Pen (RN) a estimé que ces émeutes ne venaient pas d'"un problème social" ou "de pauvreté", en relevant que "des centaines de milliers" de parents modestes éduquaient "correctement leurs enfants".
A gauche, La France insoumise (LFI) a appelé, avec plus de 90 autres organisations, à des "marches citoyennes" samedi pour réclamer une réforme de la police et un traitement social des banlieues.