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N-Calédonie: le FLNKS peine à s'unir en vue du deuxième référendum sur l'indépendance


Nouméa, France | AFP | dimanche 07/12/2019 - Les indépendantistes du FLNKS, réunis samedi en congrès, ne sont pas parvenus à s'entendre sur leur vision des futurs liens entre la Nouvelle-Calédonie et la France, en cas de victoire au deuxième référendum sur l'indépendance le 6 septembre 2020, a constaté l'AFP.     

"Nous on part pour gagner, on ne se pose pas la question du NON", a déclaré à la presse Daniel Goa, porte-parole de la coalition indépendantiste du FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste).       
Un processus de décolonisation progressif est en cours en Nouvelle-Calédonie depuis 1998, date de la signature de l'accord de Nouméa. Il a débouché le 4 novembre 2018 sur un référendum d'autodétermination remporté à 56,7% par les pro-français. Un deuxième référendum aura lieu le 6 septembre 2020 et, si l'indépendance est à nouveau rejetée, un troisième est encore possible d'ici 2022.      
S'ils l'emportent, les indépendantistes souhaitent qu'une "période de transition", dont la durée reste à définir, s'ouvre avec l'Etat pour discuter des contours du nouveau pays.    
Or, deux lignes s'affrontent sur le sujet. L'une portée par le courant de l'UNI (union nationale pour l'indépendance) prône "une indépendance en partenariat" avec la France tandis qu'une ligne plus radicale, notamment incarnée par l'union calédonienne (UC), réfute le terme de partenariat.      
"Quand on parle de partenariat, dans le cadre de la tutelle actuelle, certains de nos militants craignent que les liens avec la France soient privilégiés, sans tenir compte des autres pays qui nous entourent", a expliqué Daniel Goa, également président de l'UC.      
Au cours de "débats intenses et difficiles" jusque dans la soirée de samedi, les différents partis du FLNKS ont tenté sans succès d'harmoniser leur points de vue.      
"La position du partenariat gêne car elle est considérée par certains comme un néo-colonialisme, à l'instar de ce qui se passe dans les pays africains qui ont accédé à leur indépendance", a déclaré Victor Tutugoro, un des chefs de file de l'UNI.       
Mais il considère que c'est "grâce aux discussions que nous ménerons" sur le futur partenariat que l'écueil du néo-colonialisme sera évité.      
"Il n'y a pas une confiance totale entre les uns et les autres. Les débats ont quand même permis de clarifier les positions sur la nécessité d'une période de transition", a également indiqué le leader kanak.      
Compte tenu des divergences, la question d'une stratégie unitaire "qui reste un objectif" en vue du référendum a été renvoyée à de nouveaux échanges en janvier et février.        
Le projet de désignation d'un président du FLNKS, qui en est dépourvu depuis 2001, est elle "restée en suspens".

le Lundi 9 Décembre 2019 à 05:13 | Lu 674 fois