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Michaël Gregorio - “Je sais qu’ici, c’est très fort”


Tahiti, le 9 septembre 2024 - Arrivé lundi matin, Michaël Gregorio vient jouer à Tahiti pour la troisième fois. À quelques jours de monter sur scène à l’invitation de Sonia Aline Productions, avec son équipe, il nous partage son envie d’aller à la rencontre du public polynésien.
 
 
Le spectacle que tu présentes sera cette fois-ci beaucoup plus personnel. En quoi est-il différent ?
“Il y a l’ADN des précédents spectacles, c’est certain. Mais je le voulais vraiment différent. Il y a bien sûr des imitations, mais ce n’est pas seulement un spectacle uniquement dessus. Il y a des sketches, des chansons, je vais travailler ma voix de manière différente. C’est le spectacle le plus personnel. Cela faisait très longtemps que j’avais envie de faire un spectacle autour de la voix. Au début, je l’imaginais plutôt comme une ode à la voix, et très vite, en l’écrivant, je me suis aperçu qu’il se construisait comme un voyage. De là est née l’idée de l’odyssée. Je n’ai qu’une seule voix. Je n’en ai pas 500. Quand je la perds, je n’en ai pas 499 autres en stock pour continuer. Je parle de la fragilité de la voix avec des films muets comme ceux de Chaplin. Avec cette idée d’odyssée, cela nous a évoqué tout de suite l’odyssée de l’espace, le film de Kubrick. On avait entrouvert la porte du cinéma avec le muet et avec Chaplin et on s’est dit que ce serait rigolo de la pousser complètement avec un espace au cinéma dans le spectacle.”
 
Comment cela prend-il forme ? Sur une base stand-up où tu racontes ton parcours et ta voix ou comme des projections ?
“Il y a un peu de tout. Il y a une base stand-up qui est peut-être un peu plus grande. Il y a les films à tourner et qui servent à l’évolution du spectacle. Il y a aussi une partie très music-hall qu’il y avait dans mes précédents spectacles. Ça, c’est pour la première moitié du spectacle ; et à un moment, il se passe quelque chose, et on va plus basculer dans un spectacle musical. Le cinéma va m’aider beaucoup à articuler cette partie-là.”
 
Les films que vous avez tournés sont projetés donc ?
“Oui. On a tourné un petit court-métrage à la manière des films de Chaplin. Il y a plein d’évocations, notamment beaucoup au film de Kubrick. Toute l’intro du film est rejouée. Évidemment, la symbolique de l’arme dans le film est remplacée par un micro. Le monolithe géant, c’est une enceinte. On a joué avec tous les codes du film. Al est une intelligence artificielle proche de Siri. On va jouer avec tout ça.”
 
La thématique musicale demeure le fil rouge.
“Oui, c’est très musical, très varié. Ça va du jazz à l’opéra en passant par le rock. J’ai l’habitude de terminer mes spectacles en me jetant dans le public, et il y a des chances que je termine comme ça. Ce ne sont que des nouvelles chansons, sauf une seule : le titre Diego de Johnny Halliday qu’on a repris du précédent spectacle.”
 
Quand as-tu commencé à jouer ce spectacle ?
“J’ai commencé en 2020. On a fait deux dates. Il s’est passé deux choses. Il y a eu le Covid, et j’ai perdu ma voix lors de la première. J’ai mis en scène cette perte de voix dans mon spectacle après l’avoir complètement réécrit.”
 
La perte de voix, c’était passager ?
“Non, ça a été très compliqué. J’ai dû être opéré… Ça a été un véritable problème que j’ai traversé. Mais c’est venu finalement nourrir cette nouvelle version du spectacle.”
 
Il y a eu une peur à ce moment-là ? Un guitariste casse sa corde, il la remplace. Mais un chanteur et imitateur…
“C’est très étrange mais je n’ai pas eu peur. C’était tellement surréaliste. Le monde s’arrêtait de tourner, je ne pouvais plus chanter… mais je n’ai pas eu peur. Je savais que je pourrais continuer à chanter, mais je ne savais pas si j’allais récupérer ma voix et sa vélocité. J’étais assez serein et très bien entouré.”
 
Ce que tu fais avec ta voix te demande un entraînement quotidien ?
“En quelque sorte. Là, je suis venu quelques jours avant mon équipe pour récupérer de l’avion. La clim’ n’est pas super pour la voix. Pareil pour le décalage horaire, le manque de sommeil… Ce sont des choses qui vont jouer énormément sur mes performances vocales. Je fais des vocalises régulièrement. Là, je n’ai pas joué depuis un petit moment et je m’entraine pour éviter de trop fatiguer ma voix. En plus, ici, je n’ai pas envie de rester dans ma chambre d’hôtel. J’ai envie de visiter, de rencontrer des gens, de profiter avec mon équipe.”
 
Cela fait 20 ans que tu tournes, as-tu vu ton rapport au public évoluer ?
“Je suis de nature assez timide, même si je ne m’empêche pas de sauter dans mon public [rires]. Au début de ma carrière, cela se voyait beaucoup. J’avais beaucoup de trac, j’avais peur de tout, de ne pas plaire, de mal chanter, de mal imiter... C’étaient des freins qui m’empêchaient de prendre du plaisir. Il y a une période de ma vie qui a beaucoup compté : c’est ma première partie de Céline Dion en 2008. Quand tu montes sur scène et que tout le monde crie “Céline, Céline”, j’avais un trac monstrueux. Et puis finalement, ça s’est bien passé. Je me suis dit, si ça se passe bien là, alors le reste ira bien.”
 
Il y a une interaction avec le public, une façon de jouer avec lui ?
“Oui, j’adore ça. J’adore sentir la salle, sentir les gens. Et je sais qu’ici, c’est très fort.”
 
Le spectacle est-il déjà adapté ?
“En quelque sorte. J’adore la chanson Faka tere tere. Je n’ai pas souvent l’occasion de la chanter, et je vais me faire plaisir. Il y a toujours cette idée d’adapter le spectacle à son public. Ce n’est pas toujours facile parce qu’il faut rassembler l’équipe et travailler sur cette idée. Ils préféreront peut-être faire autre chose à Tahiti que de s’enfermer dans une pièce pour travailler le spectacle.”

 

Michaël Gregorio

L’odyssée de la voix

 

Les 12, 13 et 14 septembre au Grand théâtre de la Maison de la culture
 

Billetterie

Cat. 1 : Partie base (rangs A à K) : 7 500 francs

Cat. 2 : Partie intermédiaire (rangs L à T) : 6 500 francs

Cat. 3 : Partie haute (Rangs U à W) : 5 500 francs

 

En vente sur ticketpacific.pf, dans les magasins Carrefours et à Radio 1, Fare Ute.


Rédigé par Bertrand PREVOST le Lundi 9 Septembre 2024 à 20:39 | Lu 1489 fois