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Marco Rubio en étape au Salvador pour négocier un appui en matière migratoire


Crédit Mark Schiefelbein / Pool AP / AFP
Crédit Mark Schiefelbein / Pool AP / AFP
San Salvador, Salvador | AFP | lundi 03/02/2025 - Le secrétaire d'État américain Marco Rubio est arrivé lundi au Salvador pour la seconde étape de son voyage en Amérique centrale pour rencontrer Nayib Bukele, allié du président Trump, et s'appuyer sur lui pour coordonner le retour des migrants expulsés.

Réélu avec plus de 80% des voix l'an dernier au bénéfice de sa lutte contre les gangs, décriée par des organismes de défense des droits humains, M. Bukele est aussi glorifié auprès des soutiens de M. Trump.

Pour son expérience dans sa "guerre" contre les bandes criminelles (les "maras" du MS-13 et de la Mara Salvatrucha), Marco Rubio entend réclamer à Nayib Bukele d'accueillir des membres du gang Tren de Aragua, le gang criminel tentaculaire vénézuélien que M. Trump a désigné comme groupe "terroriste".

"Il y a dix ans, San Salvador était la capitale mondiale du meurtre, et aujourd'hui, c'est l'une des villes les plus sûres du monde", a déclaré Mauricio Claver-Carone, l'envoyé spécial américain pour l'Amérique latine, lors d'un point de presse en cours de voyage.

Le président Bukele suscite "franchement l'envie dans de nombreux pays occidentaux", a-t-il dit, estimant que sa politique de fermeté a "fait de lui l'un des dirigeants les plus importants non seulement en matière de sécurité, mais aussi un grand allié en matière de migration".

Depuis son entrée en fonction en janvier, Donald Trump a retiré le statut de protection temporaire contre l'expulsion dont bénéficiaient environ 600.000 Vénézuéliens en raison de la crise économique et sécuritaire dans leur pays. Plus de 7,8 millions de Vénézuéliens ont émigré au cours de la dernière décennie. Une partie se trouve aux Etats-Unis.

Un émissaire américain a rencontré la semaine dernière le président Nicolas Maduro, et a exigé que Caracas accepte le retour "inconditionnel" des Vénézuéliens expulsés des Etats-Unis.

Lors de sa première étape au Panama dimanche, Marco Rubio a obtenu du président José Raul Mulino une coopération accrue pour expulser les migrants qui transitent par le Panama après avoir traversé la jungle du Darien, en provenance de Colombie.

Avant de partir pour le Salvador, M. Rubio a annoncé qu'un vol devait rapatrier des Colombiens (32 hommes et 11 femmes) interceptés au Panama : "S'ils atteignent la frontière sud des États-Unis, ils créent de sérieux problèmes pour nous", a-t-il déclaré à la presse.

- Allié à convaincre -

Un statut de protection temporaire contre l'expulsion bénéficie à 232.000 Salvadoriens, et l'administration Trump ne l'a pas encore remis en cause.

À la veille de la visite de Marco Rubio, le président Bukele s'est fait l'écho sur X de l'arrêt de l'aide étrangère américaine, répétant ses arguments et ceux d'Elon Musk alléguant que l'aide américaine finance principalement des groupes d'opposition et des organisations non gouvernementales.

"Couper cette soi-disant aide n'est pas seulement bénéfique pour les États-Unis, c'est aussi une grande victoire pour le reste du monde", a écrit M. Bukele.

Le Salvador a reçu environ 138 millions de dollars d'aide américaine en 2023, principalement pour soutenir gouvernement et société civile et des programmes d'éducation, selon les chiffres officiels américains.

Si lors de son investiture Nayib Bukele avait invité le fils du président, Donald Trump Jr., et l'animateur conservateur Tucker Carlson, réputé proche du président Trump, il n'est pas à l'abri des foudres du nouveau président nord-américain.

Dans son discours à la convention républicaine l'an dernier, Donald Trump avait remis en question la politique de lutte contre les gangs de Nayib Bukele, estimant que la baisse de la criminalité était en partie due au fait que le Salvador envoyait "ses meurtriers aux États-Unis". "Cela va être très mauvais. Et de mauvaises choses vont se produire", avait-il alors menacé.

le Lundi 3 Février 2025 à 07:30 | Lu 168 fois