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Mahina : la bataille sur la gestion de l'eau est relancée


L’association Haapape A Ara tiendra une assemblée générale le jeudi 14 mars et lancera officiellement sa pétition.
L’association Haapape A Ara tiendra une assemblée générale le jeudi 14 mars et lancera officiellement sa pétition.
MAHINA, vendredi 8 mars 2013. L’association Haapape A Ara est repartie sur le terrain. Une pétition est lancée pour demander le retour d’une régie municipale de l’eau. Six ans après sa création, la SEM Haapape apparaît toujours naviguer en eaux troubles pour bon nombre d’administrés de Mahina. Dès sa mise en place par l’ancien tavana Emile Vernaudon, des habitants avaient dénoncé la fin de la régie municipale de l’eau : l’argument financier a été efficace puisque le prix du M3 d’eau est passé de 35 Fcfp à 80 Fcfp. Qu’importe que l’eau soit désormais potable sur la commune, le bond de la facture d’eau a été décisif dans l’appréciation négative de la privatisation du service de l’eau à Mahina. D’autant que les comptes de la SEM ne s’équilibrent qu’avec des subventions communales.

L’association Haapape A Ara de vigilance citoyenne qui avait quelques années d’expérience dans la dénonciation du PGA (plan général d’aménagement) de la commune, est alors devenue le fer de lance d’une franche opposition municipale. Et c’est essentiellement sur cette question de l’eau qu’en février 2011, Patrice Jamet prend les rênes de la mairie de Mahina avec la promesse de revenir à la régie municipale. «On lui a laissé le temps, mais deux ans et 27 jours plus tard, cette promesse n’est pas tenue. On lui a demandé à plusieurs reprises de justifier sa position mais il ne s’exprime pas directement. Or, la SEM Haapape même s’il déclare en avoir demandé la dissolution, existe toujours» explique Denis Helme de l’association Haapape A Ara.

Selon la mairie qui rendait publique son action en septembre dernier, la requête en dissolution de la SEM Haapape a été déposée en mai 2012 devant le tribunal de commerce de Papeete. Mais la procédure est longue car des négociations sont en cours entre les divers actionnaires de la société d’économie mixte sur le mode opératoire et le régime indemnitaire. Une société dans laquelle la municipalité est actionnaire majoritaire (65%) ne peut pas être sabordée du jour au lendemain, au risque de devoir s’acquitter de lourdes compensations financières.

Pendant ce temps les ennuis de la SEM Haapape se poursuivent.
Le 29 janvier dernier, la Cour administrative d’appel de Paris annule un arrêté du Conseil des ministres de 2010 lui accordant une concession pour la mise en place d’une centrale hydroélectrique afin de pomper l’eau à un moindre coût énergétique. Il y aurait dû avoir un appel d’offres. Pour l’association Haapape A Ara c’est précisément le moment pour Patrice Jamet d’aller au bout de sa promesse électorale. Au besoin, l’association forcera un peu le passage. La pétition qui demande le «retour à une régie municipale de l’eau à Mahina» fait figure de consultation de la population. A quelques semaines des élections territoriales où Patrice Jamet s’est officiellement déclaré candidat, ce sera un moyen pour le tavana de mesurer sa popularité ou la défiance de ses administrés.





Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 8 Mars 2013 à 17:03 | Lu 1559 fois