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Mahina : Encore une polémique sur les travaux de réfection de la route


Avec un rétrécissement de la servitude, quand deux gros véhicules se rencontrent au niveau de l'entrée de la vallée, la manoeuvre est délicate
Avec un rétrécissement de la servitude, quand deux gros véhicules se rencontrent au niveau de l'entrée de la vallée, la manoeuvre est délicate
MAHINA, le 13/04/2016 - Les habitants de la vallée de la Tuauru montent au créneau et dénoncent les travaux de réfection de la route de ceinture à partir du pont de la Tuauru. L'entrée de leur vallée est difficile d'accès lorsque deux gros véhicules s'y croisent. Au niveau du pont, une seule passerelle est accessible pour les piétons tandis que la seconde est toujours fermée. Hier matin, plusieurs riverains ont donné rendez-vous à la presse pour dire leur ras-le-bol.

Après le collège de Mahina, les travaux de réfection de la route de ceinture sont encore au centre de la polémique. Cette fois-ci, ce sont les riverains de la vallée de la Tuauru qui montent au créneau. Ils dénoncent des travaux non aboutis, qui causent de graves soucis au niveau de l'entrée et de la sortie de leur vallée. "Que constatent les riverains de la Tuauru ? Un rétrécissement de l'entrée et de la sortie de la Tuauru. Un camion et un 4x4 qui arrivent à ce niveau, ils sont bloqués", déplore Lucie Lucas, conseillère municipale et habitante de la vallée de la Tuauru.

Quelques habitants étaient présents hier matin, pour manifester leur mécontentement devant la presse. Ils n'en peuvent plus. "Ils ont voulu élargir la route pour mettre des feux, mais le problème est qu'ils ont commis une erreur. Avec tous les ingénieurs qu'ils ont, eh bien, les voitures ne peuvent pas circuler", s'indigne Paul Arai, riverain de la vallée.

Aujourd'hui, les travaux au niveau de l'entrée de la vallée ont été interrompus, en attendant la validation officielle de l'expropriation de 90 m² sur un terrain en bord de route appartenant… au président du Pays. "On modifie tout de manière à ce que les camions puissent entrer sans problème", explique Frédéric Fritch, premier adjoint au maire de Mahina, "l'expropriation est finie, il faut maintenant qu'EDT vienne retirer le poteau et le déplace."

LE PONT DE LA TUAURU ÉGALEMENT CRITIQUÉ

Si l'entrée de la vallée est autant critiquée, à une dizaine de mètres de là, en allant vers Papeete, se trouve un pont en bien mauvais état, du moins ses passerelles, qui sont utilisées quotidiennement par les piétons. Mais le souci est que l'une des deux passerelles a été condamnée, ce qui pousse les piétons à se déporter soit sur l'autre passerelle, soit sur un rajout qui a été réalisé. "Il y a beaucoup de jeunes qui passent par-là ainsi que les écoles, mais la passerelle qu'ils sont censés utiliser n'est pas accessible. On ne va pas me dire que la mairie est aveugle parce qu'ils passent par là tous les jours. On demande à ce que la mairie se penche sur ce problème parce que c'est le maire, le premier patron dans la commune. On dénonce l'immobilisme de la commune", déclare Paul Arai et de poursuivre. "Tu te rends compte un peu, si une personne âgée qui a 70 ans passe par là et doit traverser pour se rendre sur la passerelle qui est ouverte... Avec le flux de voitures qui passent toute la journée, c'est très dangereux."

Les habitants de la commune de Mahina demandent à ce que le pont soit entièrement rénové, mais cela risquerait de ne pas être évident à réaliser. "Ce n'est pas pour tout de suite. Il faut déjà voir où est-ce qu'on pourra mettre le pont. Parce que pour casser ce pont, il va falloir en mettre un autre", rappelle Frédéric Fritch.

Pour Lucie Lucas, trop d'erreurs ont été commises. "Mon appel est de dire au ministre de l'Équipement qu'il fallait d'abord agrandir ce pont avant de réaliser les opérations devant le collège. Aujourd'hui, ils sont en train de colmater uniquement et ils ne mettent pas le problème au bon endroit." L'élue ne veut pas cautionner cela. "Ils mettent toujours la charrue avant les bœufs. Ils ne s'inquiètent pas du quotidien de la population. Ce sont des experts et tout ce qu'il y a dans leurs cerveaux, ils le mettent en pratique. Une fois que l'opération est faite, on se rend compte que tout est faux. Il faut tout casser. On va continuer comme cela ? De l'argent est gaspillé alors qu'il y a des milliers de familles qui ont faim en Polynésie. Et on s'amuse à casser et à tout refaire, alors qu'il y a des priorités ailleurs."

Une rencontre devrait avoir lieu, en début de semaine prochaine entre le ministre de l'Équipement, Albert Solia et le maire de Mahina, Damas Teuira, pour discuter de ce gros chantier concernant la réfection de la route de ceinture de Mahina.
La passerelle de droite est fermée. Les piétons doivent traverser la route ou se déporter en bord de route pour arriver de l'autre côté du pont.
La passerelle de droite est fermée. Les piétons doivent traverser la route ou se déporter en bord de route pour arriver de l'autre côté du pont.

Les riverains de la vallée de la Tuauru montent au créneau et dénoncent les travaux non aboutis au niveau de l'entrée et la sortie de leur vallée.
Les riverains de la vallée de la Tuauru montent au créneau et dénoncent les travaux non aboutis au niveau de l'entrée et la sortie de leur vallée.

Paul Arai
Riverain de la vallée de la Tuauru

"Il faut tout reprendre… quitte à avoir un tunnel"


"Dernièrement, un des mūto'i de la commune avait été interviewé dans votre journal et il avait donné quelques tuyaux. Mais j'ajouterai qu'il y a des vieux projets qui existent. Il faut tout reprendre et regrouper la partie CPS, Socredo et Tuauru avec un grand rond-point, quitte à avoir un tunnel. Un exemple : si tu sors de Tuauru le soir, tu as du mal à le faire parce que les voitures qui viennent de Papeete ne s'arrêtent pas. Le problème est qu'on a l'impression que la commune ne voit rien ou bien, ils ont des yeux mais ils ne voient pas. Ils ont des oreilles et il faudrait qu'ils écoutent plus la population."


le Mercredi 13 Avril 2016 à 16:37 | Lu 2110 fois