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MERS: première preuve d'infection directe d'un humain par un dromadaire


WASHINGTON, 4 juin 2014 (AFP) - Une analyse génétique a établi pour la première fois une infection de l'homme par le coronavirus MERS transmise directement par des contacts avec un dromadaire en Arabie Saoudite, selon une étude publiée mercredi.

"Les données suggèrent qu'un dromadaire a été la source d'une infection par le MERS d'un malade qui a été en contact avec des sécrétions nasales de cet animal", écrivent les auteurs de ces travaux parus dans la revue médicale américaine New England Journal of Medicine (NEJM).

La présence de "séquences génétiques identiques" dans les coronavirus isolés chez ce malade --un Saoudien de 44 ans décédé en novembre 2013 de son infection-- et un dromadaire de son ranch "laisse penser à une transmission directe entre cet animal et cet individu sans autre source intermédiaire", précisent-ils.

Ces chercheurs saoudiens ont également établi que ce dromadaire et les huit autres détenus par ce Saoudien avaient été infectés par le MERS avant qu'ils ne soient en contact avec le patient.

L'étude suggère aussi que ces dromadaires étaient des vecteurs intermédiaires de l'infection, puisqu'ils ont éliminé le virus de leur organisme après avoir eu des symptômes comme des sécrétions nasales.

Mais les chercheurs précisent que le réservoir animal où se perpétue le MERS n'a pas été encore identifié, citant les chauve-souris comme source possible. Les coronavirus sont très répandus chez les animaux et peuvent infecter outre les chauves-souris, des rongeurs et des oiseaux sauvages.

Le Saoudien infecté avait été admis en soins intensifs à l'hôpital universitaire Roi Abdulaziz à Jeddah début novembre 2013 avec des difficultés respiratoires sévères et ce, une semaine après avoir eu des contacts directs avec un de ses dromadaires.

L'Arabie Saoudite, où le MERS (Middle East respiratory syndrome coronavirus) est apparu fin 2012 et qui est le principal foyer de l'infection, a revu mardi en forte hausse le nombre de morts dans le royaume désormais estimé à 282 depuis le début de l'infection, contre 190 auparavant.

L'organisation mondiale de la Santé a annoncé mi-mai qu'elle ne déclarait pas d'état "d'urgence de santé publique de portée globale", en l'absence de preuves d'une transmission du virus de personne à personne.

Elle a toutefois ajouté que la gravité de la situation avait "augmenté en termes d'impact sur la santé publique".

Le MERS est un cousin, plus mortel mais moins contagieux, du virus responsable du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003.

Rédigé par () le Mercredi 4 Juin 2014 à 16:54 | Lu 363 fois