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Logement social : Temaru veut rattraper le retard en commençant par Faa'a


Vue d'artiste de la RHI de Hotuarea
Vue d'artiste de la RHI de Hotuarea
« Nos prédécesseurs ont fait venir des gens d’un peu partout dans cette commune. Ça suffit, nous allons faire des logements pour ma population de Faa’a ». Maire de la commune et président du pays, Oscar Temaru a manifesté beaucoup de satisfaction, vendredi, à l’écoute des projets de son ministre de l’aménagement, Louis Frébault. Régulièrement critiqué depuis son retour au pouvoir en avril pour ses déplacements à l’étranger, récemment encore opposé à la construction de logements sociaux dans sa ville, le président a tenté de montrer un autre visage vendredi. Il a convié la totalité de la presse dans sa mairie pour témoigner de l’avancement des projets dans ce secteur où le Pays accumule les retards.

Au 31 décembre 2010, à mi-parcours du contrat de projet 2008-2013, seulement 39% des 23 milliards prévus pour le logement social avaient été consommés. « Là, on va dépasser les crédits, avec 27 milliards de programmés » se félicite Louis Frébault, qui assure la présentation à l’aide d’un power point pendant près de deux heures. Ce vendredi, ce sont bien sûr les projets dans la ville de Faa’a qui font l’objet d’un coup de projecteur. En première ligne, Hotuarea, ce bidonville situé au pied de l’aéroport de Faa’a, où plus de 230 personnes vivent dans la bande de sécurité de l’aéroport et mettent leur vie en danger. La zone a été classé en RHI (résorption de l’habitat insalubre) il y a plus d’une dizaine d’années. 188 logements devaient y être construits. Des enquêtes ont été menées, les familles ont été informées qu’elles devaient quitter les lieux. Et puis plus rien. Comme ailleurs, problèmes fonciers, manque de logements de transition et absence de volonté politique ont fait stagner le projet.


Les habitants de Hotuarea en attente de concret

La future cité de transit de Vaitupa
La future cité de transit de Vaitupa
Aujourd’hui, Oscar Temaru veut convaincre à travers son ministre que le projet va enfin aboutir. Présents à la conférence de presse, les membres de l’association de quartier prennent la parole pour demander des preuves tangibles. « Depuis des années on nous dit la même chose. On veut voir des papiers » s’exclame l’un d’entre eux. « On veut savoir quand vont démarrer les travaux. » « Probablement en 2012 » répond un conseiller technique.

Deux obstacles de taille doivent toujours être franchis. Le foncier tout d’abord : une partie du terrain est revendiquée. Si le tribunal n’a pas tranché à la fin de l’année, le gouvernement envisage de faire une Déclaration d’Utilité Publique (DUP). Deuxième obstacle, trouver où reloger ces familles, le temps des travaux. Rien que pour la première tranche, Hotuarea Est, 27 logements de transitions sont nécessaires. Le Pays compte créer une cité de transit à Vaitupa. Elle comprendra 24 logements temporaires modulables, démontables et déplaçables, et doit être achevée en 2012.


Plus de 600 logements sociaux nécessaires à Faa'a

Quant au projet Hotuarea en lui-même, il a été légèrement modifié. Une place importante sera consacrée aux espaces verts, avec l’intégration de jardins communautaires. “Ils seront désormais systématiquement inclus dans nos programmes de logements sociaux” prévient le ministre. "Si on veut que ces populations vivent avec une bonne santé psychologique et matérielle, il faut absolument des espaces verts partout. Que ces familles là puissent planter, et que nos petits enfants sachent ce que c’est qu’un bananier" affirme Oscar Temaru, fervent défenseur du concept.

La présentation se poursuit avec les projets “Les Hauts de Teroma” (60 logements collectifs répartis en petits collectifs de 6 logements à 12 maximum) , dont les travaux doivent débuter en août 2012, mais aussi "Teroma extension" ( 16 logements répartis sur de petits collectifs de 4 logements avec une aire de jeux) dont la construction démarrera en septembre 2012, “Motio” (80 logements sur 7 bâtiments sur du R+2)… Sur la seule commune de Faa’a, les besoins s’élèvent à 574 logements groupés, et à 100 logements dispersés. "Si on nous avait laissé aux affaires depuis 2004, tout serait fait depuis longtemps" a conclu Oscar Temaru. Il a devant lui un an et demi pour le prouver.








le Vendredi 7 Octobre 2011 à 19:39 | Lu 1800 fois