Paris, France | AFP | mercredi 03/07/2019 - La plus forte concentration d'oiseaux marins au monde, la plus grande diversité d'oiseaux et mammifères marins, des paysages volcaniques prodigieux, des eaux riches et diversifiées: les "terres et mers australes françaises" sont en passe d'être classées au patrimoine mondial de l'Unesco.
Les 21 États membres du Comité du patrimoine mondial pour les biens naturels, réunis actuellement à Bakou, en Azerbaïdjan, rendront leur décision dans les jours à venir.
La candidature inclut l'archipel Crozet, les îles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam et s'étend sur près de 673.000 km², essentiellement marins, qui correspondent au périmètre de la Réserve naturelle des TAAF, l'une des plus grande aires marines protégées à l'échelle mondiale, créée en décembre 2016 par Ségolène Royal, alors ministre de l’Écologie.
"Il s'agit du plus grand bien proposé à l'inscription au patrimoine mondial", souligne Mme Royal, désormais ambassadrice des pôles. "Ce sont des territoires extrêmement riches en biodiversité au cœur d’un océan pauvre en biodiversité", précise-t-elle, insistant sur leur rôle d'"oasis" et de "puits de carbone".
Si le site est retenu, il s'agira du 45e site français classé à l'Unesco, et du 6e site classé au titre du patrimoine naturel, après le Golfe de Porto en Corse, les lagons de Nouvelle-Calédonie ainsi que les pitons, cirques et remparts de l'Île de la Réunion, ou encore la chaîne des Puys en Auvergne et le site du Mont Perdu dans les Pyrénées (également classé site culturel).
L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a récemment reconnu la "valeur universelle exceptionnelle" du site, pour "la beauté de ses paysages", la richesse de sa biodiversité, et son "intégrité" préservée, permettant d'espérer une décision favorable de l'Unesco, qui suit habituellement l'avis de cet organisme consultatif.
Situées au sud de l'océan Indien, à plus de 2.000 kilomètres de tout continent, entre les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants, les terres et mers australes françaises font partie des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), qui comptent également les Îles Éparses et la Terre-Adélie, non comprises dans la candidature Unesco.
Pour la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, "cette candidature sonne comme une évidence".
Certaines de ces îles sont interdites d'accès, d'autres, disposant de bases scientifiques, uniquement accessibles par la rotation du navire ravitailleur des TAAF, le Marion Dufresne. Les TAAF accueillent moins de 200 habitants.
Les terres et mers australes françaises représentent "la plus forte concentration d'oiseaux marins sur la planète", avec "plus de 50 millions d'oiseaux" (manchots, albatros, pétrels, cormorans, gorfous, etc.), et 47 espèces différentes, dont sept endémiques, a précisé à l'AFP Cédric Marteau, directeur de la Réserve naturelle des TAAF.
L'archipel Crozet abrite "la plus grande population de manchots royaux au monde" et l'île d'Amsterdam la plus grande colonie d'albatros à bec jaune, ainsi que l'un des oiseaux marins les plus rares, l'albatros d’Amsterdam, dont il ne reste que 32 couples.
Le site candidat compte aussi "l'une des plus fortes concentrations de mammifères marins", avec la plus grande population mondiale d'éléphants des mers australes aux Kerguelen, et la 3e plus grande population d'otaries à fourrure d'Amsterdam sur l'île du même nom.
Enfin, il présente une biodiversité marine riche (poissons, crustacés, calamars, oursins), principale ressource alimentaire des oiseaux et mammifères marins.
L'inscription au patrimoine mondial permettrait de reconnaître "ce qu'on a déjà fait en matière de préservation", souligne M. Marteau, et d'appuyer les 93 objectifs de la réserve naturelle pour 2018-2027 afin de limiter encore les impacts de l'occupation humaine, renforcer les mesures sur la pêche (déjà très contrainte), ou éradiquer rats, chats et souris introduits par des navigateurs historiques sur certaines îles.
Pour Éveline Decorps, préfète des TAAF qui aura la charge de gérer le site classé, pas de crainte d'un éventuel tourisme de masse: "Il faut cinq jours pour y aller, dans un océan souvent agité, sans escale possible, sans quais. Il n'y a qu'un seul moyen de se rendre sur place, c'est le Marion Dufresne", qui dispose au maximum de 12 places pour les touristes, pour un coût de 8.600 euros le voyage d'un mois, temps nécessaire pour effectuer la rotation.
Les 21 États membres du Comité du patrimoine mondial pour les biens naturels, réunis actuellement à Bakou, en Azerbaïdjan, rendront leur décision dans les jours à venir.
La candidature inclut l'archipel Crozet, les îles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam et s'étend sur près de 673.000 km², essentiellement marins, qui correspondent au périmètre de la Réserve naturelle des TAAF, l'une des plus grande aires marines protégées à l'échelle mondiale, créée en décembre 2016 par Ségolène Royal, alors ministre de l’Écologie.
"Il s'agit du plus grand bien proposé à l'inscription au patrimoine mondial", souligne Mme Royal, désormais ambassadrice des pôles. "Ce sont des territoires extrêmement riches en biodiversité au cœur d’un océan pauvre en biodiversité", précise-t-elle, insistant sur leur rôle d'"oasis" et de "puits de carbone".
Si le site est retenu, il s'agira du 45e site français classé à l'Unesco, et du 6e site classé au titre du patrimoine naturel, après le Golfe de Porto en Corse, les lagons de Nouvelle-Calédonie ainsi que les pitons, cirques et remparts de l'Île de la Réunion, ou encore la chaîne des Puys en Auvergne et le site du Mont Perdu dans les Pyrénées (également classé site culturel).
L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a récemment reconnu la "valeur universelle exceptionnelle" du site, pour "la beauté de ses paysages", la richesse de sa biodiversité, et son "intégrité" préservée, permettant d'espérer une décision favorable de l'Unesco, qui suit habituellement l'avis de cet organisme consultatif.
Situées au sud de l'océan Indien, à plus de 2.000 kilomètres de tout continent, entre les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants, les terres et mers australes françaises font partie des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), qui comptent également les Îles Éparses et la Terre-Adélie, non comprises dans la candidature Unesco.
- "Évidence" -
Pour la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, "cette candidature sonne comme une évidence".
Certaines de ces îles sont interdites d'accès, d'autres, disposant de bases scientifiques, uniquement accessibles par la rotation du navire ravitailleur des TAAF, le Marion Dufresne. Les TAAF accueillent moins de 200 habitants.
Les terres et mers australes françaises représentent "la plus forte concentration d'oiseaux marins sur la planète", avec "plus de 50 millions d'oiseaux" (manchots, albatros, pétrels, cormorans, gorfous, etc.), et 47 espèces différentes, dont sept endémiques, a précisé à l'AFP Cédric Marteau, directeur de la Réserve naturelle des TAAF.
L'archipel Crozet abrite "la plus grande population de manchots royaux au monde" et l'île d'Amsterdam la plus grande colonie d'albatros à bec jaune, ainsi que l'un des oiseaux marins les plus rares, l'albatros d’Amsterdam, dont il ne reste que 32 couples.
Le site candidat compte aussi "l'une des plus fortes concentrations de mammifères marins", avec la plus grande population mondiale d'éléphants des mers australes aux Kerguelen, et la 3e plus grande population d'otaries à fourrure d'Amsterdam sur l'île du même nom.
Enfin, il présente une biodiversité marine riche (poissons, crustacés, calamars, oursins), principale ressource alimentaire des oiseaux et mammifères marins.
L'inscription au patrimoine mondial permettrait de reconnaître "ce qu'on a déjà fait en matière de préservation", souligne M. Marteau, et d'appuyer les 93 objectifs de la réserve naturelle pour 2018-2027 afin de limiter encore les impacts de l'occupation humaine, renforcer les mesures sur la pêche (déjà très contrainte), ou éradiquer rats, chats et souris introduits par des navigateurs historiques sur certaines îles.
Pour Éveline Decorps, préfète des TAAF qui aura la charge de gérer le site classé, pas de crainte d'un éventuel tourisme de masse: "Il faut cinq jours pour y aller, dans un océan souvent agité, sans escale possible, sans quais. Il n'y a qu'un seul moyen de se rendre sur place, c'est le Marion Dufresne", qui dispose au maximum de 12 places pour les touristes, pour un coût de 8.600 euros le voyage d'un mois, temps nécessaire pour effectuer la rotation.