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Les renforts arrivent pour les remorqueurs de Papeete


Tahiti, le 5 novembre 2024 - Immobilisé depuis son accident lors d'une mission à Hitia'a le mois dernier, le Aito Nui II semble enfin avoir trouvé son remplaçant : Un remorqueur calédonien de 54 tonnes de poussé, attendu au Port de Papeete le 10 décembre prochain. D'ici là, le Pays assure pouvoir accueillir au moins 14 navires sur les 16 programmés.
 
L'absence du Aito Nui II commençait à inquiéter les différents acteurs économiques de la place, qu'ils soient publics ou privés. En effet, immobilisé suite à un accident survenu le mois dernier lors d'une mission à Hitia'a, le remorqueur constitue la pièce maîtresse du Port Autonome de Papeete (PAP) dans la gestion des porte-conteneurs. Actuellement à quai, le navire aurait sa quille complètement déformée suite à une collision avec le récif, ce qui aurait également entraîné des fuites dans la coque du navire selon les premières constatations. “C'est un incident dont on doit tirer des conclusions”, affirme Jordy Chan, ministre des Grands travaux et des Transports. “Il y a deux enquêtes qui sont en cours : Une enquête interne au port et une autre menée par l'État. En fonction des résultats, nous prendrons acte de ces derniers et nous en tirerons les conclusions qui s'imposent, nous prendrons les décisions nécessaires. [...] S'il y a eu des erreurs humaines et qu'elles ne sont pas justifiées, cela pourrait effectivement conduire à des sanctions.” Une position ferme en réponse à une situation délicate, voire inédite, qui aurait pu causer de sérieux dégâts à une économie locale archi-dépendante des importations par voie maritime.
 
Heureusement, plus de peur que de mal pour le Port Autonome de Papeete : “Nous avons trouvé une solution pour remplacer le Aito Nui II”, rappelle Jean Paul Lecaill, directeur du PAP. “Il s'agit d'une location d'un remorqueur calédonien de 54 tonnes de poussée, donc l'équivalent du Aito Nui II, estimée à 200 millions de francs. Le navire sera loué pour 6 mois, le temps de réparer notre remorqueur qui, d'ailleurs, monte sur cale vendredi pour une inspection générale. Les spécialistes en charge de l'expertise sont déjà arrivés. Il va y rester un mois, puis il sera redescendu en attendant l'arrivée des pièces nécessaires à sa réparation.” 
 
Attendu le 10 décembre dans la rade de Papeete, le remorqueur ne constitue pas la seule solution du Pays. Jordy Chan, ministre des Grands travaux et des Transports, explique : “D'ici là, les opérations de remorquage seront assurées par le remorqueur portuaire restant – le Aito Nui I – et les deux pousseurs portuaires qui sont mis à disposition par la Marine nationale. Cela nous permet, selon les prévisions d'escale des navires, de faire accoster tous les navires d'une longueur inférieure à 200 mètres. Pour les navires mesurant entre 200 et 265 mètres, il est toujours possible de les faire accoster au Port de Papeete si les conditions météorologiques sont favorables. Selon les prévisions que nous avons jusqu'au 10 décembre, nous avons 16 navires programmés. Parmi ces 16 navires, 14 font moins de 200 mètres. Il n'y aura donc aucun problème pour ces derniers.”
 
Interrogé sur la possible nécessité d'acquérir un nouveau remorqueur, le ministre est catégorique : “En plus de 60 ans d'existence du Port, c'est la première fois qu'un incident, tel qu'il est arrivé, survient. Le problème avec l'acquisition d'un troisième remorqueur, c'est que d'une part il faudrait l'immobiliser 99,9% du temps pour un investissement qui avoisine le milliard de francs. Et en plus de ça, il faudrait sans doute augmenter le nombre de marins. Cela coûterait donc, en plus de l'investissement, des coûts de fonctionnement supplémentaires pour le Port. Aujourd'hui nous estimons que cet investissement ne serait pas pertinent au regard de l'utilité qu'il pourrait apporter.”

Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 5 Novembre 2024 à 16:22 | Lu 2269 fois