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Les ingénieurs chinois en visite sur le terrain polynésien

Deux semaines, à peine, après le retour de la délégation polynésienne partie en Chine pendant les fêtes, des ingénieurs de la compagnie CCECC (China Civil Engineering construction corporation) sont en déplacement sur le territoire, pour une visite in situ des grands projets de construction du Pays.


PAPEETE, lundi 13 janvier 2014. Ce sont les grands projets du Pays et rien ne dit pour l’heure qu’ils deviendront des programmes de construction de la CCECC. Toutefois, les ingénieurs de la compagnie de construction et d’ingénierie chinoise dont le rayonnement international n’est plus à prouver sont venus se rendre compte sur le terrain, des ambitions du gouvernement local et des possibilités de l’aider à les accomplir. Non seulement en construisant peut-être un jour à Ua Pou un aérodrome capable de faire atterrir des ATR ou à Faratea un port de pêche digne de ce nom ou une encore une route rapide à péage entre Tahiti Nui et Tahiti Iti, mais également en participant au financement de ces investissements structurants pour le Pays. Car «c’est comme ça qu’ils fonctionnent. La Banque de développement chinoise peut accorder un financement aux entreprises chinoises qui se rembourse par l’exploitation ou la gestion d’établissement qu’ils créent». L’explication de texte est une déclaration du président de la Polynésie, Gaston Flosse à la sortie ce lundi, à la mi journée, de la première rencontre entre les ingénieurs de la CCECC et plusieurs membres du gouvernement, sitôt la délégation chinoise débarquée de Faa’a.

Quand le directeur général de la CCECC est pressé sous les questions des journalistes conviés à ce premier échange de courtoisie, c’est le président du Pays, encore, qui fait office d’interprète des pensées du directeur général de la CCECC, Hu Shezhong. «Ils ne connaissent même pas encore vraiment les projets que nous allons leur présenter. Les projets leur seront présentés ce lundi après-midi dans le détail et puis ils iront sur les lieux. Ce n’est peut-être qu’à la fin du séjour qu’ils auront une idée plus concrète de ce que ça représente, des coûts et des difficultés aussi. Savoir si les matériaux sont disponibles en suffisance. Je veux aussi qu’ils se rendent compte des difficultés liées aux distances» détaille encore Gaston Flosse.

Les ingénieurs de la CCECC présents à Tahiti depuis ce lundi ont une semaine pour parcourir les sites des grands projets polynésiens : aéroport international, projet de port de pêche à Faratea, le projet Mahana Beach, un passage par Atimaono pour voir les possibilités de développement touristique de ce site et un déplacement jusqu’aux Marquises. Dès ce mardi, une visite de l’aéroport de Tahiti est programmée. Que cet équipement n’appartienne pas au Pays, mais est géré via une délégation de service public de l’Etat, par la société privée ADT n’est pas un problème. «Nous avons demandé à l’exploitant de faire cette visite et cela a été accepté facilement» livre Marcel Tuihani. Le ministre, porte parole du gouvernement veut y aller en douceur. La présence de ces ingénieurs de la CCECC (certains spécialistes en aéroport, en port, en routes…) ne signifie pas que des contrats vont être signés entre le Pays et la compagnie avant leur départ de Tahiti, dimanche prochain. «N’anticipons pas ! Il y a eu déjà deux rencontres et deux semaines après le déplacement de la délégation polynésienne en Chine, ils sont là. Cela démontre la volonté, l’implication des deux parties. Mais, envisager une signature de contrats, serait prématuré». Après quatre jours au pas de charge sur les sites concernés (dont un déplacement aux Marquises jeudi), la délégation chinoise participera samedi avec le président du Pays à «une restitution des travaux» et à des discussions directes avec les membres du gouvernement polynésien. Ce 3e acte des nouvelles relations sino-polynésiennes pour lesquelles les drapeaux français, polynésien et chinois ont été déployés sur la façade du palais présidentiel de Papeete, appellera sans doute encore l’écriture de nouveaux chapitres.




Les tribulations des Chinois… en Polynésie


La délégation chinoise prévue pour venir passer cette semaine de travail en Polynésie devait compter 12 membres. Finalement, seules sept personnes ont obtenu leur visa dans les délais requis coïncidant avec les dates de ce déplacement. «Ils ne sont pas tous venus. Je ne voulais pas en parler, c’est un sujet qui fâche» lâche le président de la Polynésie Gaston Flosse qui ne veut pas gâcher son plaisir d’accueillir ces ingénieurs de la compagnie CCECC. Le sujet est visiblement sensible et personne, dans l’entourage présidentiel, ne souhaite vraiment se livrer davantage sur ce qui a empêché les cinq autres ressortissants chinois de participer à ce voyage, notamment a priori des représentants de la Banque chinoise de développement. «Ils viendront quand même, un peu plus tard» précise un conseiller du président. Les conditions d’obtention du visa spécifique pour la Polynésie pour tous les étrangers qui ne font pas partie de l’Union européenne sont des motifs de grogne récurrents entre le Pays et l’Etat, notamment pour le développement du tourisme.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 13 Janvier 2014 à 15:15 | Lu 2039 fois