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Les îles en difficulté à cause des grèves


L'achat de coprah est interrompu dans les îles suite au mouvement de grève à l'huilerie de Tahiti
L'achat de coprah est interrompu dans les îles suite au mouvement de grève à l'huilerie de Tahiti
PAPEETE, le 7 avril - La grève à la CPS qui retarde les allocations menace le versement des retraites, la grève à l'Huilerie de Tahiti qui n'achète plus de coprah… Et bientôt la fin des vacances scolaires avec des billets à payer pour les enfants : les habitants des îles sont inquiets et sonnent l'alarme.


Si à Tahiti les différents mouvements de grève ennuient les usagers plus qu'autre chose, la situation est bien différente dans les îles. Tahi Teraiarue, le président de l'association Katarina de Makemo, a contacté la rédaction de Tahiti Infos pour tirer la sonnette d'alarme. Deux problèmes en collusion font craindre un grave accident économique :

"Il y a un problème qui prend de l'ampleur dans les îles. Les bateaux ne prennent plus le coprah, car soi-disant les entrepôts sont pleins à Papeete, avec la grève à l'Huilerie de Tahiti. L'entreprise a envoyé une lettre aux mairies, qui a été affichée dans les magasins, disant qu'elle n'achetait plus de coprah. Du coup on en a des tonnes et des tonnes qui s'entassent, et le bateau qui vient la semaine prochaine pourrait ne pas les prendre. Dans un mois le coprah sera perdu" s'inquiète Tahi Teraiarue.

Le pire pour les habitants de Makemo, c'est l'effet ciseau de cette grève de l'Huilerie avec celle de la CPS, qui entre dans sa troisième semaine : "On ne touche plus les allocations de parents d'élève, et les retraites ne sont pas tombées. On se dit qu'il reste toujours le coprah, sauf qu'ils ne le prennent plus. Mais il va falloir payer le billet de retour des enfants à l'école à la fin des vacances. Et là on se dit, ah, merde…"

Les grévistes de la CPS répondent à cette critique en rejetant la faute sur la direction. Karl Helme, délégué syndical et du personnel de la CPS, défend le mouvement : "le directeur avait dit que les retraites, tout allait passer. Donc il faut se retourner vers lui si ça ne passe pas. Il s'est engagé dans les médias que tout allait se faire automatiquement, donc si il y a un problème les Paumotu peuvent appeler M. Régis Chang."

La direction, elle, souligne que les retraites sont toujours payées entre le 5 et le 10 du mois. Si elles tardent à arriver, ce serait à cause du long weekend. "Le traitement des retraites vient de se faire, et d'ici la fin de la semaine les banques devraient avoir fait passer les virements" explique une porte-parole de la Caisse.

Un ramassage au prochain passage du bateau ?

Makemo, gros atoll de 800 habitants dans les Tuamotu, partage avec les autres îles de l'archipel une forte dépendance au coprah pour les revenus de ses habitants. Selon Patrice Colombani, l'armateur du Kura Ora qui transporte du fret dans les Tuamotu, ses bateaux ont effectivement arrêté d'acheter du coprah aux îliens car l'Huilerie ne le reprendrait pas : "Pour nous c'est embêtant, ça fait moins de fret, le bateau va rentrer presque à vide. Et pour les habitants, c'est de l'argent en moins. Avec la baisse de la perle, aux Tuamotu presque tout le monde est revenu au coprah, et aux Marquises aussi c'est très important. J'espère que la grève à l'huilerie ne va pas durer trop longtemps, on pourra prendre le coprah à notre prochain voyage. Si c'est vraiment bien stocké, au sec et à l'abris des rats, ça peut tenir jusqu'à 6 mois…"

Rappelons que la grève à l'huilerie de Tahiti a commencé jeudi dernier et est à durée illimitée. Elle a commencé alors que le P-DG était absent du Territoire. Selon la CSTP-FO, les salariés demandent une revalorisation salariale et dénoncent l'installation d'une caméra de surveillance.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 7 Avril 2015 à 11:40 | Lu 1746 fois
           



Commentaires

1.Posté par Honu DEMER le 07/04/2015 13:40 | Alerter
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DEMER
Ils sont trop occupés à la "capitale". Leur priorité est de régler leur crise d'égo et de s'assurer une place au soleil. Ensuite peut-être daigneront-ils se pencher sur le cas de ce bon vieux "sous-peuple" des îles...ou pas.

2.Posté par ponui le 07/04/2015 15:24 | Alerter
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Quand les salariés syndiqués vont ils essuyer le caca qu'ils ont dans les yeux? Méa ma , arretez de suivre comme des moutons ces syndicalistes incultes qui ne se préoccupe que de leur poche ! Vous etes aussi résponsables que ces pourris qui prennent une fois de plus la population en otage! Pensez un peu aux Paumotu qui vivent du coprah , aux retraités qui attendent d'etre virés ! C'est vous qui devriez être virés!!!

3.Posté par ninamu le 07/04/2015 16:02 | Alerter
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ils me gavent tous ces CO*****S de syndicaliste, je les EMME**E tous et tous ceux qui ont fait ou font toujours la grève, quelle bande de *****!!! Moi je moi je moi je incessamment, quelles sont les ressources de la PF? Tourisme? Perles? C'est dans les îles que ça se passe, tout ça pour enrichir Tahiti, mais ceux de Tahiti n'en ont rien à battre, tellement ils ont le cerveau vide!! a virer tous ces gens, y en a beaucoup qui cherchent du travail!! Ecoeurant!!

4.Posté par Ura le 07/04/2015 18:45 (depuis mobile) | Alerter
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A la CPS le directeur et le président du conseil ont pris leur weekend car c'est plus important que nous. Et ce sont nos cotisations qui paient ca ! Et les iles alors ?

5.Posté par emere cunning le 08/04/2015 17:20 | Alerter
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VOILA LE VRAI BOULOT AUQUEL NOTRE PRESIDENT E FRITCH DEVRAIT S’ATTELER avec son vice-président et son ministre de la relance Laurey et Bouissou. On peine à croire qu'ils font tranquilos leur tournée électorale et aménagent leur QG des sénatoriales sans s'alarmer de ces reportages à la télé et voir la détresse de ces familles qui vivent du coprah et se font voler par d’autres aussi aux abois dans nos îles où ils n'ont pas grand chose d'autre.
"Rappelons que l'Huilerie, dont le rôle est essentiel pour faire vivre la culture du coprah dans les îles polynésiennes, est une société anonyme possédée à 99% par le Pays depuis l'an 2000."