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Les Pascuans bloqués au fenua "rêvent" de l'A400M


Tahiti, le 30 septembre 2020 – Les 25 Pascuans bloqués en Polynésie française depuis mars dernier ont écrit au haut-commissaire pour lui demander de bénéficier d'un rapatriement grâce à l'avion militaire A400M actuellement en mission de deux semaines au fenua.
 
Ils n'avaient pas pu embarquer sur le dernier vol opéré en Polynésie française par la compagnie Latam le 17 mars. Les 25 Pascuans bloqués au fenua par la fermeture des frontières commencent à trouver le temps très long… Lundi, deux des membres les plus actifs du groupe ont adressé un courrier au haut-commissaire pour saisir l'occasion de l'arrivée en Polynésie de l'A400M pour deux prochaines semaines. "Nous avons eu l’information de l’arrivée en Polynésie de l’avion des forces armées, l’A400m. Nous voudrions vous réitérer notre demande d’aide pour un rapatriement sur l’île de Pâques ainsi que le rapatriement des Polynésiens bloqués sur l’île de Pâques." En effet, une dizaine de Polynésiens sont également retenus dans l'autre sens et depuis la même période. Et avec l'annonce de la compagnie Latam de ne pas reprendre ses rotations entre la Polynésie et l'île de Pâques avant mars 2021, les Pascuans veulent saisir l'opportunité de la présence de l'avion de transport militaire.
 
"Au bout de huit mois, on n'en peut plus", explique Benjamin Baude, l'un des Pascuans bloqués et rédacteur de la lettre au haut-commissaire. "On a vraiment fait tout notre possible auprès des autorités. Et on n'a absolument aucun retour." Au fenua avec une partie de sa famille, Benjamin s'est résolu à prendre un billet d'avion le mois prochain pour Los Angeles, puis Lima, puis Santiago pour attendre sur place la réouverture des vols vers l'île de Pâques. "Mais on est plutôt privilégiés par rapport aux autres", reconnaît-il. "Les Chiliennes sont en fin de visa. Elles n'ont plus de permis et elles ne peuvent même plus travailler. Elles ont même reçu une lettre de reconduite à la frontière. C'est un comble, elle ne demandent que ça !". Dans son courrier au haut-commissaire, Benjamin évoque également la situation "guère plus facile" des Tahitiens bloqués à l'île de Pâques : "Après de nombreux contacts téléphoniques, nous savons qu’ils espèrent eux aussi pouvoir rentrer chez eux, la situation économique à l’île de Pâques étant au point mort".
 
Le haut-commissariat "étudie" l'idée
 
Après avoir tenté de trouver une solution auprès d'Air Tahiti Nui, ou même d'Air Tahiti et encore de la flottille administrative, les Pascuans misent donc sur l'A400M. "Ce serait le rêve", glisse Benjamin qui dans son courrier au haut-commissaire dit espérer : "que vous voudrez user de votre pouvoir pour qu’une coopération avec les autorités chiliennes puisse voir le jour sur cette situation et que toutes ces familles éparpillées puissent se retrouver enfin après huit mois sans aucune aide, sans aucun espoir."
 
Les services du haut-commissariat ont répondu mardi au courrier des Pascuans, mais uniquement pour "assurer de la pleine mobilisation des services de l'État pour trouver une solution à cette problématique" et promettre une réponse "dans les meilleurs délais". Selon nos informations néanmoins, les services du haut-commissariat "étudiaient" mercredi l'option d'un rapatriement par l'A400M, mais sans avoir de position définitive sur cette éventualité. L'appareil militaire restant encore près de dix jours au fenua, il faudra faire vite…
 

7 - Lettrehautcommissaire1 by Samoyeau Antoine


Rédigé par Antoine Samoyeau le Jeudi 1 Octobre 2020 à 01:15 | Lu 11380 fois