PAPEETE, le 13 novembre 2015 - Vahine Orama prépare un clip vidéo. Il sera diffusé sur TNTV et Polynésie première mi-janvier. Une pierre de plus sur l'édifice de cette organisation qui se bat depuis 2003 pour permettre aux femmes d'exercer leurs droits.
Le clip vidéo consiste en la mise en scène d'une chanson rédigée et composée par Moana Louis de Blackstone productions. Une quinzaine de femmes chante, l'enregistrement a eu lieu du 9 au 11 novembre, une dizaine de personnalités défilent à l'écran, la prise de vue a eu lieu vendredi 13 novembre. Des chiffres seront incrustés et des saynètes seront jouées dans l'ombre. Il est question de violence et de réconciliation. "Nous souhaitons dire aux femmes de en pas avoir honte, de en pas rester isolée. Nous voulons qu'elles prennent conscience que la violence n'est pas normale, même si c'est ce qu'elles ont toujours connu", indique Silvy Deschamps, chargée de la communication de l'organisation Vahine Orama. "L'isolement, le doute, la honte caractérisent les situations de violence. Une violence qui touche toujours beaucoup de femmes et de plus en plus jeune. Il n'est pas rare de voir garçon et fille se mettre à couple à 14 ans, attendre un enfant à 15 puis entrer dans le cercle vicieux de la violence aussitôt après l'accouchement."
3,5 millions de Fcfp
Vahine Orama est une organisation née le 25 novembre 2003. Elle œuvre depuis cette date pour permettre aux femmes de Polynésie française d'exercer leurs droits, et d'être accompagnées face à leurs difficultés quotidiennes, tant familiales que professionnelles. Il y a près d'un an, l'organisation a répondu à un appel à projets lancé par Najat Vallaud-Benckacem lorsqu'elle était ministre des Droits des femmes. En mai 2014, avec la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, elles ont lancé cet appel à projets du fonds d’expérimentation pour la Jeunesse destiné à mettre en œuvre des actions innovantes de lutte contre les stéréotypes sexistes. Le fonds a été doté d'un million d'euros (soit 118 millions de Fcfp) pour la Polynésie française en plus des cinq départements d’outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion) et les territoires de Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-et-Miquelon, la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna.
Dans ce contexte, toutes les associations, collectivités, entreprises ou particuliers qui présentaient une idée originale pouvant servir de base à une expérimentation ont été invité à se positionner et participer à cette initiative faisant partie du 4ème plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes. Une communication du ministère expliquait que : "Avec l’appel à projets lancé ce jour, il s’agit de sensibiliser et mobiliser les acteurs locaux, collectivités, associations, pour mettre en place des actions nouvelles de lutte contre la formation des inégalités et d’agir sur les pratiques des professionnels et sur les représentations des jeunes pour mieux prévenir les violences faites aux femmes." Pour la Polynésie française, seule Vahine Orama s'est distinguée.
"Nous avons remporté 30 000 euros grâce à cela", soit 3,5 millions de Fcfp. Cette somme permet la réalisation mais aussi la réactualisation de flyers, le jeu de saynètes dans une trentaine de collège de Tahiti et des îles et la formation de référents. Les saynètes sont inspirées du théâtre de l'Opprimé du Brésilien Augusto Boal convaincu que le théâtre "peut et doit être un outil pour changer le monde", que l'être humain possède le langage théâtral. Les référents sont une soixantaine, ils sont des professionnels du social pour la plupart, sont pompiers, gendarmes et, parfois, "simples" particuliers engagés. Le clip, sera diffusé sur TNTV et Polynésie première à partir de janvier 2016, viendra appuyer leur travail de fond quotidien.
Le clip vidéo consiste en la mise en scène d'une chanson rédigée et composée par Moana Louis de Blackstone productions. Une quinzaine de femmes chante, l'enregistrement a eu lieu du 9 au 11 novembre, une dizaine de personnalités défilent à l'écran, la prise de vue a eu lieu vendredi 13 novembre. Des chiffres seront incrustés et des saynètes seront jouées dans l'ombre. Il est question de violence et de réconciliation. "Nous souhaitons dire aux femmes de en pas avoir honte, de en pas rester isolée. Nous voulons qu'elles prennent conscience que la violence n'est pas normale, même si c'est ce qu'elles ont toujours connu", indique Silvy Deschamps, chargée de la communication de l'organisation Vahine Orama. "L'isolement, le doute, la honte caractérisent les situations de violence. Une violence qui touche toujours beaucoup de femmes et de plus en plus jeune. Il n'est pas rare de voir garçon et fille se mettre à couple à 14 ans, attendre un enfant à 15 puis entrer dans le cercle vicieux de la violence aussitôt après l'accouchement."
3,5 millions de Fcfp
Vahine Orama est une organisation née le 25 novembre 2003. Elle œuvre depuis cette date pour permettre aux femmes de Polynésie française d'exercer leurs droits, et d'être accompagnées face à leurs difficultés quotidiennes, tant familiales que professionnelles. Il y a près d'un an, l'organisation a répondu à un appel à projets lancé par Najat Vallaud-Benckacem lorsqu'elle était ministre des Droits des femmes. En mai 2014, avec la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, elles ont lancé cet appel à projets du fonds d’expérimentation pour la Jeunesse destiné à mettre en œuvre des actions innovantes de lutte contre les stéréotypes sexistes. Le fonds a été doté d'un million d'euros (soit 118 millions de Fcfp) pour la Polynésie française en plus des cinq départements d’outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion) et les territoires de Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-et-Miquelon, la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna.
Dans ce contexte, toutes les associations, collectivités, entreprises ou particuliers qui présentaient une idée originale pouvant servir de base à une expérimentation ont été invité à se positionner et participer à cette initiative faisant partie du 4ème plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes. Une communication du ministère expliquait que : "Avec l’appel à projets lancé ce jour, il s’agit de sensibiliser et mobiliser les acteurs locaux, collectivités, associations, pour mettre en place des actions nouvelles de lutte contre la formation des inégalités et d’agir sur les pratiques des professionnels et sur les représentations des jeunes pour mieux prévenir les violences faites aux femmes." Pour la Polynésie française, seule Vahine Orama s'est distinguée.
"Nous avons remporté 30 000 euros grâce à cela", soit 3,5 millions de Fcfp. Cette somme permet la réalisation mais aussi la réactualisation de flyers, le jeu de saynètes dans une trentaine de collège de Tahiti et des îles et la formation de référents. Les saynètes sont inspirées du théâtre de l'Opprimé du Brésilien Augusto Boal convaincu que le théâtre "peut et doit être un outil pour changer le monde", que l'être humain possède le langage théâtral. Les référents sont une soixantaine, ils sont des professionnels du social pour la plupart, sont pompiers, gendarmes et, parfois, "simples" particuliers engagés. Le clip, sera diffusé sur TNTV et Polynésie première à partir de janvier 2016, viendra appuyer leur travail de fond quotidien.
Témoignage de Sabrina Laughlin, chanteuse
L'artiste a découvert la chanson mardi dernier, directement dans le studio d'enregistrement de Moana Louis de Blackstone productions : "le texte et la mélodie sont beaux, c'est accessible, c'est doux et en même temps dynamique. C'est prenant et ça appelle à la réflexion. Je n'ai pas hésité une seconde à m'investir dans ce projet, c'est tout naturel. Cela me touche bien sûr, je suis sensible à la violence faite aux femmes. Ce sont des rayons de soleil dans les foyers, si elles sont touchés, il n'y a plus d'équilibre, tous les membres sont concernés. Les difficultés rencontrées par certains ados par exemple peuvent s'expliquer par ces violences. Nous, chanteuses, sommes les bouches de celles qui ne parlent pas, qui ne peuvent pas ou ne veulent pas parler".
L'artiste a découvert la chanson mardi dernier, directement dans le studio d'enregistrement de Moana Louis de Blackstone productions : "le texte et la mélodie sont beaux, c'est accessible, c'est doux et en même temps dynamique. C'est prenant et ça appelle à la réflexion. Je n'ai pas hésité une seconde à m'investir dans ce projet, c'est tout naturel. Cela me touche bien sûr, je suis sensible à la violence faite aux femmes. Ce sont des rayons de soleil dans les foyers, si elles sont touchés, il n'y a plus d'équilibre, tous les membres sont concernés. Les difficultés rencontrées par certains ados par exemple peuvent s'expliquer par ces violences. Nous, chanteuses, sommes les bouches de celles qui ne parlent pas, qui ne peuvent pas ou ne veulent pas parler".
Chaque jour en Polynésie, plus de 3 femmes sont victimes d'un acte violent
D'après le haut-commissariat les principales infractions dont sont victimes les femmes sont : les coups et blessures volontaires criminels ou correctionnels et les atteintes sexuelles, la plupart du temps les week-ends, au sein même du domicile conjugal. Chaque jour en Polynésie, plus de 3 femmes sont victimes d'un acte violent. Plus de 1 200 faits de violence sur des femmes sont enregistrées chaque année par les forces de l'ordre en Polynésie française. En réalité, le chiffre doit être plus élevé, car le dépôt de plainte n'est pas systématique. Toujours d'après le haut-commissariat, le chiffre noir est préoccupant.
D'après le haut-commissariat les principales infractions dont sont victimes les femmes sont : les coups et blessures volontaires criminels ou correctionnels et les atteintes sexuelles, la plupart du temps les week-ends, au sein même du domicile conjugal. Chaque jour en Polynésie, plus de 3 femmes sont victimes d'un acte violent. Plus de 1 200 faits de violence sur des femmes sont enregistrées chaque année par les forces de l'ordre en Polynésie française. En réalité, le chiffre doit être plus élevé, car le dépôt de plainte n'est pas systématique. Toujours d'après le haut-commissariat, le chiffre noir est préoccupant.
Tu sais on voudrait juste…
Moana Louis de Blackstone productions a composé la chanson et rédigé les textes. Elle dure 3,45 minutes, voici un extrait. :
"Tu sais on voudrait juste
Etre aimées
Mais pas avec des coups
Ni toute cette jalousie, non
On voudrait être aimées
Ô vahinés
Dis stop à la violence
Qu'on soit respecté"
Moana Louis de Blackstone productions a composé la chanson et rédigé les textes. Elle dure 3,45 minutes, voici un extrait. :
"Tu sais on voudrait juste
Etre aimées
Mais pas avec des coups
Ni toute cette jalousie, non
On voudrait être aimées
Ô vahinés
Dis stop à la violence
Qu'on soit respecté"
