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Le Tavini Huiraatira prépare son congrès du 25 mars


Oscar Temaru, mardi au siège du Tavini Huiraatira à Faa’a, entouré de Richard Tuheiava et de Moetai Brotherson.
Oscar Temaru, mardi au siège du Tavini Huiraatira à Faa’a, entouré de Richard Tuheiava et de Moetai Brotherson.
FAAA, 21 mars 2017 - Le parti souverainiste polynésien donne rendez-vous à ses militants pour le congrès de samedi 25 mars, à Vaitupa. Oscar Temaru organisait une conférence de presse, mardi, pour détailler les questions à l’ordre du jour.

Bilan de la candidature d’Oscar Temaru à l’élection présidentielle de 2017, consigne de vote pour le 23 avril, actions alternatives dans le cadre du processus de décolonisation, candidatures souverainistes pour les législatives de 2017, séquence "accord de Papeete", Oscar Temaru s’est entouré de sa garde rapprochée, mardi, pour faire un point sur l’actualité du Tavini Huiraatira à quatre jours de son congrès du 25 mars.

Les militants du parti sont invités à participer à la grand'messe politique organisée samedi matin à Vaitupa. Ce rassemblement attend "plusieurs milliers de personnes". Au programme le renouvellement de certains des cadres du Tavini Huiraatira, et notamment le remplacement de Tauhiti Nena au poste de vice-président. Lors de ce congrès le parti d'Oscar Temaru devrait également officiellement réactivé son "comité des jeunes". C’est également samedi que les trois candidats souverainistes pour les législatives de 2017 seront désignés par la base militante du parti. Le suspens n’est entretenu que sur la deuxième circonscription.

Le rendez-vous sera aussi l’opportunité pour Oscar Temaru de faire le point sur sa tentative malheureuse de candidat de la décolonisation à l’élection présidentielle et de faire quelques mises au point, depuis le prisme souverainiste sur l'actualité politique de ces dernières semaines. Quelques morceaux choisis.

Parrainages : "ces promesses de soutien que les Français n’ont pas tenues"

Le Tavini Huiraatira a investi sur fonds propres près de 2,5 millions Fcfp pour mener sa campagne de recueil des promesses de parrainage en faveur de la candidature d’Oscar Temaru à l’élection présidentielle, a indiqué mardi le parti souverainiste. "Essentiellement pour payer les billets d’avion", précise Oscar Temaru. "Nous n’avions ni les hommes, ni les moyens financiers pour relever ce défi ; mais nous sommes des combattants et nous avons décidé d’y aller. Ça nous a demandé beaucoup de temps et de moyens financiers, pour faire le tour de France, aller en Corse, en Nouvelle-Calédonie et sensibiliser tous ceux qui pouvaient nous soutenir en tant que grands électeurs. Ma déception, c’est quand même toutes ces promesses de soutien que les Français n’ont pas tenues. Parce que les Kanaks ont tenu parole, de même que les Guyanais, les Corses, les Basques… Mais j’ai retenu ce que Charles Pasqua a dit : « Les promesses n’engagent que ceux qui les croient »".

Présidentielle : 56 parrainages polynésiens, "une grosse satisfaction"

"C’est une première pour l’histoire de notre Pays. En 2017, ça va faire 40 ans que nous sommes sur le terrain. Toutes les élections sont organisées chez nous, mais à aucun moment nous ne pouvons nous exprimer sur cette volonté d’émancipation du peuple ma’ohi. Là, il y avait la possibilité d’avoir un candidat local. (…) Je pense que c’est une grosse satisfaction d’avoir eu le plus grand nombre de parrainages ici, puisque nous en avons obtenu 56, Marine Le Pen 35 et M. Fillon 23, alors que nous pensions que ce serait facile pour Marine Le Pen d’avoir un plus grand nombre de parrainages avec le soutien de M. Flosse, de même que M. Fillon avec le soutien du gouvernement ; mais ça n’a pas été le cas. (…) Les affaires ont beaucoup fait réfléchir les élus locaux, quoi qu’on en dise".

Flosse soutient le Front National "pour sauver sa tête"

L'analyse que propose le leader souverainiste à propos du soutien qu'apporte finalement Gaston Flosse à la candidate d'extrême droite Marine Le Pen dénonce une forme de pragmatisme : "On a vu ce qui s’est passé avant la primaire de la droite : il voulait soutenir Alain Juppé : ça n’a pas marché. Puis à l’étonnement de tout le monde il a appelé à soutenir M. Sarkozy. Sarkozy se fait battre, il cherche un autre candidat et il a trouvé Marine Le Pen. Si M. Flosse – je dis bien M. Flosse et pas le Tahoera’a – soutient Mme Marine Le Pen, c’est uniquement pour sauver sa tête, pour se faire décriminaliser puisqu’il paraît qu’un président de la République a ce pouvoir d’effacer".

Législatives : Qui sera le candidat Tavini sur la deuxième circonscription ?

Le choix du candidat qui sera désigné sur la deuxième circonscription pour défendre les couleurs du parti aux élections législatives des 3 et 17 juin 2017 sera soumis au vote des militants lors du congrès du Tavini Huiraatira, samedi.
Richard Tuheiava est seul candidat sur la 1ère circonscription de Polynésie française (Papeete, Pirae, Arue, Moorea, Tuamotu-Gambier, Marquises) ; Valentina Cross et Marc Frogier sont en duel sur la 2e circonscription (Mahina, Hitia’a o te Ra, Presqu’île, Teva i Uta, Papara, Paea, îles Australes) ; et Moetai Brotherson est également seul candidat sur la 3e circonscription (Faa’a, Punaauia, îles Sous-le-vent).

Accord de l’Elysée : "boussole pour un navire en perdition"

"Il est écrit d’une façon telle que l’on puisse penser que la Polynésie est un Etat souverain comme la France ; mais quand on rentre dans le document on comprend bien que l’on n’est qu’une collectivité d’Etat. (…) Les investissements qui pourraient avoir lieu dans notre Pays doivent passer par les structures déjà là, c’est-à-dire l’AFD, la CDC… On va continuer à être les bourricots de ces banques coloniales, qui gagnent beaucoup d’argent. (…) Pour en revenir chez nous, c’est toujours la même chose : ça fait des années que nous travaillons pour un système bancaire en place, alors que nous pourrions mettre en œuvre ce qu’il faut pour l’intérêt de notre pays et pour son futur. (…) On voit bien dans ce document qu’il n’y a pas de stratégie globale de développement pour notre Pays".

Parti socialiste : la confiance trahie

"Quand on fait confiance une fois, c’est très difficile de redonner sa confiance. Avant de signer cette convention avec celui qui est actuellement président de la République, nous avons eu de longues discussions sur ce qu’il se passait ici chez nous à l’époque, en 2003. Il avait très bien compris la situation : qu’il fallait en finir avec le colonialisme. Et c’est dans cet état d’esprit-là que nous avons signé cette convention, qui précisait que le parti socialiste nous accompagnerait dans cette démarche pour la réinscription de notre Pays, notre lutte pour l’accession de notre Pays à sa souveraineté. Et on sait bien ce qu’il s’est passé ensuite. On reste amis ; mais on ne peut plus faire confiance, à qui que ce soit. Terminé".



Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 21 Mars 2017 à 14:45 | Lu 2164 fois