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Le Taaone s’équipe d’un service de médecine isotopique


PAPEETE, le 14 juillet 2016 - Le centre hospitalier du Taaone a inauguré mercredi son nouveau service de médecine nucléaire. Ce service permet de diagnostiquer et traiter des patients sur place plutôt que de les évasaner et par la même occasion de faire des économies.

Mercredi soir, le président du Pays Edouard Fritch accompagné d’une délégation ministérielle et de François Laudon, directeur de la Santé a inauguré le nouveau service de médecine isotopique du Centre Hospitalier de Polynésie française. Ce service de médecine nucléaire ouvert depuis une dizaine de jours permettra aux patients polynésiens de se faire diagnostiquer puis traiter sur place.

Ce nouveau service est dirigé par le dr Philippe Emmanuel Dupire et le Professeur Couthurier, et est composé de huit personnes. « Il a fallu 8 ans pour mettre en place les conditions nécessaires à son ouverture. Il y a énormément de sécurité et de normes qui sont encadrées par l’Autorité de sécurité nucléaire », indique le chef de service. En effet, le service aurait du voir le jour en même temps que l’hôpital, cependant cela n’a pas été possible pour différentes raisons administratives, mais aussi de sécurité « Le service n’a pas pû ouvrir en même temps que l’hôpital parce qu’il y avait un certain nombre de normes à mettre en place des murs pas suffisamment radioprotégés donc il a fallut revoir certains problèmes de radioprotection, faire venir les camera, les machines comme la gamma-caméra, gérer le transport des sources radioactives, transport local de l’aéroport à l’hôpital, il y a le recrutement de professionnels difficiles à trouver, ainsi que la formation du personnel déjà sur place. »

Ce nouveau service se divise en deux parties, une partie diagnostic avec l’imagerie et la nouvelle gama-camera qui permet de détecter plus précisément les cancer notamment et une partie thérapeutique « Nous devions évasaner des patient pour donner une gélule d’iode pour régler le problème des cancers de la thyroïde, ça prend ici quatre jours et il fallait envoyer les gens pendant trois semaines en France. Les gens étaient enfermés dans une chambre blindée, chaque déplacement coutait entre un million et un million cinq de FCP, ça réduit le déplacement des gens, le cout pour la CPS mais aussi ça facilite la vie du patient, il faut savoir que pour les personnes âgées, quittait la famille pour se rendre en France seul, ce n’est pas toujours évident», explique Philipe Emmanuel Dupire.
Ainsi, c’est un service d’examen qui peut accueillir environ 10 à 12 patients personnes par jour, pour la partie traitement en revanche qui nécessite l’isolement des patients dans une chambre spéciale pendant une semaine, le service ne peut accueillir qu’un patient par semaine.

La maintenance, des machines hautement spécialisées du service nécessite de passer des contrats avec des entreprises de maintenance, « puisque les machines sont des équipements ultras spécialisés fabriqués par des grands producteurs d’équipement médical, nous avons un contrat avec la société. Pour les petites pannes ce sont les représentants locaux qui viennent avec les pièces détachées, pour les grosses révisions il y a l’ingénieur qui vient de métropole. »

Qu’est ce que la médecine isotopique ?

La médecine isotopique aussi appelée médecine nucléaire nucléaire est une technique d’imagerie qui regroupe toutes les utilisations de radionucléides afin de faire des diagnostics ou de la thérapie. Elle sert à détecter les cancers par exemple. Cette technique consiste à administrer un traceur radioactif au patient. Ce traceur émet des rayons pour se stabiliser, la machine les détecte.
On appelle les examens réalisés des scintigraphies.
Une substance radioactive spécifique – appelée radiopharmaceutique – est administrée au patient. Le radiopharmaceutique utilisé dépend de l’organe étudié.
La gamma caméra intervient à ce moment-là, c’est un détecteur spécifique qui permet d’obtenir des images du fonctionnement de l’organe exploré. Il sert à localiser la substance radioactive dans l’organisme.

Le coût de fonctionnement

Ce nouveau service est composé de huit personnes et a nécessité le recrutement d’un professeur spécialisé en médecine nucléaire. Les couts de fonctionnements annuels du service de médecine isotopique s’élèvent à environ 60 millions de Francs. « Ces 60 millions de Francs correspondent pratiquement aux évasan qui étaient faites. Rien que pour les évasan concernant des traitements nécessitant la prise de gélules d’iodes on est déjà à 35 millions de francs. Rien que là dessus on est économes. On est moins cher que si on envoie les patients en métropole», assure le chef de service Philipe Emmanuel Dupire

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 14 Juillet 2016 à 08:00 | Lu 1162 fois