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La tête d'un guerrier kanak tué en 1878 retrouvée au Musée de l'homme


Depuis de nombreuses années, ses descendants et des leaders indépendantistes demandaient le retour en Nouvelle-Calédonie de la tête d'Ataï
Depuis de nombreuses années, ses descendants et des leaders indépendantistes demandaient le retour en Nouvelle-Calédonie de la tête d'Ataï
NOUMEA, 6 juillet 2011 (AFP) - La tête d'un guerrier kanak emblématique, tué en 1878, a été retrouvée au Musée de l'homme alors qu'elle était considérée comme disparue, a rapporté jeudi la presse en Nouvelle-Calédonie.

La dernière édition du mensuel "Le Pays" explique que le crâne du guerrier Ataï a été retrouvé dans les réserves du Musée de l'homme à Paris, dans le cadre de la procédure de restitution à la Nouvelle-Zélande de têtes maories par le musée de Rouen.

Impliqué dans ce travail, l'écrivain Didier Daeninckx, auteur d'un roman inspiré de l'histoire d'Ataï, a rencontré des anthropologues qui lui ont permis de retrouver ce crâne, ainsi qu'un moulage de la tête, indique également "Le Pays".

Depuis de nombreuses années, ses descendants et des leaders indépendantistes demandaient le retour en Nouvelle-Calédonie de la tête d'Ataï, devenu un symbole de la lutte kanak, mais jusqu'alors on l'avait toujours présentée comme perdue.

"Notre voeu le plus cher maintenant est qu'elle revienne, qu'on fasse une stèle et qu'il y ait une grande cérémonie de réconciliation", a déclaré à l'AFP, Bergé Kawa, dont Ataï était un grand-oncle.

Le guerrier avait pris la tête en 1878, sur la côte ouest, d'une révolte contre l'administration coloniale, qui rognait de tous côtés les terres des tribus kanak pour le bagne ou pour les colons.

Pour mater la rebellion, l'armée s'était adjointe des supplétifs kanak de Canala dans l'est, dont la connaissance du terrain, avait permis de contrer l'offensive. Le 1er septembre 1878, Ataï fût tué puis décapité par un auxiliaire kanak.

Sa tête fut ensuite expédiée en France au "thesaurus cranorium" du Musée d'Ethnographie du Trocadéro, avant qu'on ne perde sa trace.

Cet épidose historique a suscité des tensions, encore sensibles aujourd'hui, entre les clans de la région d'Ataï et de Canala. Un processus de réconciliation est d'ailleurs en cours depuis plusieurs années.

"Cette découverte va faire avancer les choses pour cicatriser ces vieilles plaies", a indiqué Gaston Nédénon, ajoint au maire de Canala.

cw/tj

Rédigé par AFP le Mercredi 6 Juillet 2011 à 14:04 | Lu 1440 fois