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La justice enquête sur des viols sur mineurs filmés à la section boxe de l'AS Aorai


Après plusieurs jours de garde à vue dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie, quatre suspects ont été déférés cet après-midi au parquet dans cette affaire.
Après plusieurs jours de garde à vue dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie, quatre suspects ont été déférés cet après-midi au parquet dans cette affaire.
PAPEETE, le 3 février 2016 - Quatre hommes âgés de 22 à 47 ans, dont un ancien responsable de cette section de boxe, ont été déférés ce mercredi après-midi au parquet en vue de leurs mises en examen. Un placement en détention provisoire a été requis contre l'aîné, présenté comme le ""gourou" dans cette sordide affaire de mœurs.


Les faits sont particulièrement glauques et pour certains très anciens. Ils ont été dénoncés il y a quelques semaines par l'une des victimes présumées, a-t-on appris ce mercredi auprès du procureur de la République. L'enquête, confiée à la section de recherches de la gendarmerie, couvre une très longue période puisqu'elle s'étalerait des années 2000 à l'année 2013.

"Quatre victimes ont été identifiées, toutes mineures, mais les investigations se poursuivent pour savoir s'il n'y en a pas eu d'autres", précise le procureur José Thorel. Présentés cet après-midi devant un juge d'instruction, les quatre suspects auraient reconnu les faits bien que les minimisant pour le plus âgé d'entre eux.

Agé de 47 ans, cet ancien responsable de la section boxe de l'AS Aorai à Papeete, précise le parquet, est poursuivi pour avoir mis en scène des rapports sexuels impliquant au moins trois jeunes hommes de 22 ans qu'il avait sous sa coupe et des filles mineures de moins de 15 ans à l'époque des faits.

Les enquêteurs à la recherche des films sur les ordinateurs

Selon les éléments à disposition des enquêteurs, le quadragénaire filmait les ébats qu'il organisait à la salle de sport mais aussi à son domicile avec la caméra vidéo du club. "Des perquisitions ont eu lieu à ces deux endroits, notamment pour saisir les ordinateurs et les caméras sur lesquels auraient été stockés les films", ajoute José Thorel. "Le matériel est en cours d'expertise".

Selon les premiers éléments de l'enquête, les mineures victimes gravitaient dans l'entourage du principal suspect dans cette affaire, présenté comme le gourou de l'histoire. Certaines auraient même été placées chez lui par les services sociaux, qui seront entendus dans le cadre de l'enquête.

Le parquet a requis en fin de journée son placement en détention provisoire, le placement sous contrôle judiciaire des trois plus jeunes, et la mise en examen des quatre hommes pour viols en réunion sur mineures de moins de 15 ans, et captation d'images pornographiques et corruption de mineures de moins de 15 ans. Le juge des libertés et de la détention doit in fine décider de leur sort dans la soirée en attendant les évolutions de l'enquête.



Rédigé par Raphaël Pierre le Mercredi 3 Février 2016 à 18:22 | Lu 8743 fois