Pékin, Chine | AFP | mercredi 24/09/2024 - La Chine a effectué mercredi dans le Pacifique un rare essai de missile balistique intercontinental, équipé d'une "ogive factice", a annoncé son ministère de la Défense, lequel communique rarement ouvertement sur ce type de lancements.
Le test d'un tel missile dans le Pacifique par l'armée chinoise n'a semble-t-il pas été effectué depuis plusieurs décennies.
Ce lancement survient dans un contexte de rivalité sino-américaine dans le Pacifique, de tensions Pékin-Manille en mer de Chine méridionale et d'hostilité entre les autorités chinoises et celles de Taïwan - île qu'elles revendiquent.
Aucun détail sur le lieu de la chute du missile n'a été apporté. Le ministère n'a pas précisé s'il avait été lancé depuis un sous-marin ou depuis la terre.
Les missiles balistiques intercontinentaux font partie des armes les plus puissantes au monde et peuvent transporter des charges nucléaires dévastatrices.
"La Force des fusées de l'Armée populaire de libération (armée chinoise, NDLR) a lancé avec succès le 25 septembre à 08H44 (00H44 GMT) en haute mer dans l'océan Pacifique un missile balistique intercontinental transportant une ogive factice d'entraînement. Il est tombé avec précision dans la zone maritime prédéterminée", a indiqué le ministère chinois de la Défense.
"Ce lancement de missile fait partie du programme annuel d'entraînement de routine de la Force des fusées", il "est conforme au droit et aux pratiques internationales et ne vise aucun pays ou cible spécifiques", a-t-il souligné.
- "Extrêmement inhabituel" -
La Chine avait effectué un test de missile balistique intercontinental dans le Pacifique Sud dans les années 1980.
Le pays asiatique effectue généralement des essais dans son propre espace aérien, a indiqué un analyste à l'AFP.
"C'est extrêmement inhabituel et c'est probablement la première fois depuis des décennies que nous assistons à un tel essai", déclare Ankit Panda, chercheur à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, un centre de réflexion américain.
Ce test "témoigne probablement de la modernisation nucléaire en cours de la part de la Chine, qui se manifeste par de nouveaux besoins en matière d'essais", a-t-il ajouté.
Selon un rapport du ministère américain de la Défense publié en octobre 2023, la Chine développe son stock d'armes nucléaires très rapidement. Il affirmait qu'elle pourrait disposer de plus de 1.000 ogives opérationnelles d'ici 2030 - soit environ le double qu'aujourd'hui.
La Chine avait dénoncé ces conclusions. Elle avait réaffirmé que son arsenal nucléaire, très modeste comparé à celui des Etats-Unis, servait uniquement à son "autodéfense".
Le géant asiatique s'est toujours engagé à ne jamais utiliser en premier une bombe nucléaire s'il n'était pas lui-même attaqué par une telle arme.
D'après les données disponibles en 2023, les Etats-Unis disposaient de 3.708 ogives nucléaires et la Russie de 4.489, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), qui en comptabilisait 410 pour la Chine.
- Tensions -
Pékin et Washington se livrent par ailleurs une intense lutte d'influence dans le Pacifique.
De hauts responsables militaires chinois et américains ont toutefois eu en septembre un entretien vidéo dans le cadre des efforts déployés par les deux puissances pour apaiser les tensions et éviter toute erreur d'interprétation sur leurs intentions.
Les Etats-Unis envoient régulièrement des navires de guerre en mer de Chine méridionale pour y contrarier les prétentions territoriales de Pékin, mais aussi à proximité de Taïwan pour y soutenir les dirigeants locaux.
La Chine estime que l'île de Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Les relations Pékin-Taipei sont exécrables depuis 2016 et l'arrivée à la présidence de l'île de Tsai Ing-wen, puis de son successeur Lai Ching-te en mai 2024, tous les deux étant généralement partisans de liens plus distendus entre Taïwan et la Chine continentale.
La Chine a grandement modernisé son armée ces dernières décennies et ses dépenses militaires augmentent tous les ans, même si elles restent très inférieures à celles des Etats-Unis.
Ce renforcement des capacités militaires chinoises suscite la méfiance récurrente de certaines nations voisines, notamment celles avec qui Pékin entretient des différends territoriaux, comme le Japon (pour les îles Senkaku/Diaoyu) et les Philippines (en mer de Chine méridionale).
Le test d'un tel missile dans le Pacifique par l'armée chinoise n'a semble-t-il pas été effectué depuis plusieurs décennies.
Ce lancement survient dans un contexte de rivalité sino-américaine dans le Pacifique, de tensions Pékin-Manille en mer de Chine méridionale et d'hostilité entre les autorités chinoises et celles de Taïwan - île qu'elles revendiquent.
Aucun détail sur le lieu de la chute du missile n'a été apporté. Le ministère n'a pas précisé s'il avait été lancé depuis un sous-marin ou depuis la terre.
Les missiles balistiques intercontinentaux font partie des armes les plus puissantes au monde et peuvent transporter des charges nucléaires dévastatrices.
"La Force des fusées de l'Armée populaire de libération (armée chinoise, NDLR) a lancé avec succès le 25 septembre à 08H44 (00H44 GMT) en haute mer dans l'océan Pacifique un missile balistique intercontinental transportant une ogive factice d'entraînement. Il est tombé avec précision dans la zone maritime prédéterminée", a indiqué le ministère chinois de la Défense.
"Ce lancement de missile fait partie du programme annuel d'entraînement de routine de la Force des fusées", il "est conforme au droit et aux pratiques internationales et ne vise aucun pays ou cible spécifiques", a-t-il souligné.
- "Extrêmement inhabituel" -
La Chine avait effectué un test de missile balistique intercontinental dans le Pacifique Sud dans les années 1980.
Le pays asiatique effectue généralement des essais dans son propre espace aérien, a indiqué un analyste à l'AFP.
"C'est extrêmement inhabituel et c'est probablement la première fois depuis des décennies que nous assistons à un tel essai", déclare Ankit Panda, chercheur à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, un centre de réflexion américain.
Ce test "témoigne probablement de la modernisation nucléaire en cours de la part de la Chine, qui se manifeste par de nouveaux besoins en matière d'essais", a-t-il ajouté.
Selon un rapport du ministère américain de la Défense publié en octobre 2023, la Chine développe son stock d'armes nucléaires très rapidement. Il affirmait qu'elle pourrait disposer de plus de 1.000 ogives opérationnelles d'ici 2030 - soit environ le double qu'aujourd'hui.
La Chine avait dénoncé ces conclusions. Elle avait réaffirmé que son arsenal nucléaire, très modeste comparé à celui des Etats-Unis, servait uniquement à son "autodéfense".
Le géant asiatique s'est toujours engagé à ne jamais utiliser en premier une bombe nucléaire s'il n'était pas lui-même attaqué par une telle arme.
D'après les données disponibles en 2023, les Etats-Unis disposaient de 3.708 ogives nucléaires et la Russie de 4.489, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), qui en comptabilisait 410 pour la Chine.
- Tensions -
Pékin et Washington se livrent par ailleurs une intense lutte d'influence dans le Pacifique.
De hauts responsables militaires chinois et américains ont toutefois eu en septembre un entretien vidéo dans le cadre des efforts déployés par les deux puissances pour apaiser les tensions et éviter toute erreur d'interprétation sur leurs intentions.
Les Etats-Unis envoient régulièrement des navires de guerre en mer de Chine méridionale pour y contrarier les prétentions territoriales de Pékin, mais aussi à proximité de Taïwan pour y soutenir les dirigeants locaux.
La Chine estime que l'île de Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Les relations Pékin-Taipei sont exécrables depuis 2016 et l'arrivée à la présidence de l'île de Tsai Ing-wen, puis de son successeur Lai Ching-te en mai 2024, tous les deux étant généralement partisans de liens plus distendus entre Taïwan et la Chine continentale.
La Chine a grandement modernisé son armée ces dernières décennies et ses dépenses militaires augmentent tous les ans, même si elles restent très inférieures à celles des Etats-Unis.
Ce renforcement des capacités militaires chinoises suscite la méfiance récurrente de certaines nations voisines, notamment celles avec qui Pékin entretient des différends territoriaux, comme le Japon (pour les îles Senkaku/Diaoyu) et les Philippines (en mer de Chine méridionale).