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LA DPDJ mobilisée contre la violence des jeunes de Moorea


Moorea, le 26 février 2021 - La Délégation pour la Prévention de la Délinquance de la jeunesse (DPDJ) est allée à la rencontre des élus, des associations, des confessions religieuses et de la gendarmerie nationale durant le week-end dernier à Moorea. L’objectif était de trouver des solutions pour remédier aux problèmes de violences constatés chez les jeunes de l’île.

Suite aux nombreux affrontements entre jeune à Moorea, notamment celui survenu au débarcadère de Papetoai il y a quelques jours, la DPDJ est partie, de jeudi à dimanche dernier, à la rencontre des élus, des confessions religieuses, de la gendarmerie nationale de l’île ainsi que de quelques associations de jeunesse afin de discuter des problématiques liées à la délinquance juvénile.
Pour rappel, la DPDJ, dont le chef de service n’est autre que Teiva Manutahi, a notamment pour missions la promotion d’une jeunesse responsable, la prévention des risques de délinquance et le soutien à la parentalité. C’est jeudi dernier qu’a commencé le programme du DPDJ par une rencontre avec le conseil municipal de Moorea dans la salle omnisport de Papetoai. Une rencontre qui s’est tenue en présence des représentants de la gendarmerie nationale, de la Direction de le Jeunesse et des Sports et de l’association Arii Heiva Rau, qui œuvre pour l’insertion des jeunes à Papetoai. Ceux- ci ont ainsi échangé sur les différentes difficultés rencontrées par la jeunesse actuelle, en particulier de Moorea et de Papetoai, ainsi que des "modalités pour pouvoir trouver ensemble un protocole d’intervention et de partenariat".

Des rencontres sur le terrain


De ces discussions est notamment sortie l’idée de mener conjointement des interventions et des  actions de sensibilisation, avec la participation du tavana de Moorea en personne, dans les établissements scolaires. Du coté de la DPDJ, on envisage d’aller prochainement à la rencontre des "leaders" de Papetoai, c'est-à-dire ceux qui étaient à l’origine des affrontements, afin de "trouver des solutions plus apaisantes et de retrouver la paix et la sérénité". Le chef de service n’exclut pas la possibilité de mettre en place un dispositif similaire à celui qui se fait dans la ville de Papeete, dans lequel des agents de prévention de la DPDJ viendraient discuter avec les familles de Papetoai.

Un partenariat entre le DPDJ et  l’association Arii Heiva Rau, qui est très présente à Papetoai dans les actions d’insertion des jeunes, a également été évoqué avec la possibilité de mener des actions communes telles que l’organisation des activités sportives comme le judo pour les adolescents ou le développement des plantations agricoles.  Alors qu’un diagnostic sur plusieurs causes de la délinquance chez les jeunes de Moorea a été débattu avec les élus, celle qui a retenu particulièrement l’attention du chef de service de la DPDJ est la fermeture des structures sportives. "On a fait des analyses sur les impacts sanitaires et économiques. Je vais proposer pour ma part de faire une analyse sur les conséquences sociales et aussi l’impact des fermetures des salles de sport sur la jeunesse par exemple. Ce qu’il faut retenir de nos rencontres avec les élus, c’est que les jeunes se sont retrouvés seuls dans l’oisiveté suite à la fermeture des salles de sport. Ces derniers ont manifesté leur débordement d’énergie, non plus dans les salles de sport, mais dans la rue." a déclaré Teiva Manutahi.

​Marie-Lou, Bygorre, représentante de l’association Arii Heiva Rau


" Le bénévolat ne marche plus comme auparavant"
"Le thème de notre rencontre avec les élus et de la DPDJ a porté sur les affrontements à Papetoai. Mais c’est un problème qui existe dans toute la Polynésie, pas seulement à Papetoai. C’est juste que la bagarre à Papetoai a été publiée sur les réseaux sociaux. J’en appelle au conseil municipal, à la DPDJ, au gouvernement, au haut-commissariat d’aider toutes les associations qui œuvrent pour la jeunesse de Moorea. Il y a des projets qui se montent. Mais si on a moins de personnes qui oeuvrent et moins de finances, on aura par conséquence moins de moyens pour faire avancer ces projets. Le bénévolat ne marche plus comme auparavant. On demande également au gouvernement et au conseil municipal de nous fournir des terres pour encourager les jeunes à se lancer dans l’agriculture. Cela va leur aider dans leur vie."

Rédigé par Toatane Rurua le Vendredi 26 Février 2021 à 09:11 | Lu 1409 fois