Paris, France | AFP | vendredi 23/06/2023 - En presque dix ans, une trentaine de milliers de personnes sont mortes l'été en France à cause de la chaleur, selon les autorités sanitaires. Et ces décès sont loin de se cantonner aux seules périodes de canicules, certes très meurtrières.
"Il y a un impact très important de la chaleur sur la mortalité en France pendant l'été", a résumé vendredi, lors d'une conférence de presse, Guillaume Boulanger, chercheur à l'agence Santé publique France.
"Cela concerne spécifiquement les périodes de canicules mais également tous les autres jours où la population est exposée à de forte chaleur", a détaillé M. Boulanger, présentant une étude qu'il a supervisée pour l'agence.
Selon ce travail, entre 30.000 et 35.000 décès au total sont attribuables à la chaleur en France au cours des étés 2014-2022, dans un contexte marqué par une augmentation des canicules sur fond de réchauffement climatique.
Ces chiffres sont publiés alors que des températures estivales se sont installées sur la France depuis fin mai. Météo-France prévoit pour juin à août des températures probablement supérieures aux normales.
Plus largement, de récentes recherches confirment que le réchauffement climatique est particulièrement rapide en Europe, contribuant à une accélération des canicules.
Quoi de neuf, dans ce contexte, dans les dernières estimations de Santé publique France ? Les effets meurtriers des canicules sont connus. Ainsi, Santé publique France a déjà estimé que près de 3.000 décès excédentaires avaient été enregistrés lors des trois canicules de l'été 2022, particulièrement brûlant.
Mais ces chiffres ne permettent pas de distinguer d'autres causes comme les vagues de Covid. Et surtout, ils ne concernent que les canicules, c'est-à-dire les quelques jours où la chaleur a atteint des pics particulièrement élevés sans accalmie la nuit.
Le travail publié vendredi a une visée plus large: évaluer la mortalité associée à l'ensemble des périodes de chaleurs, qui affectent la santé des personnes même quand elles ne sont pas intenses.
- Pas seulement les plus âgés -
Or les autorités concentrent actuellement leur communication et leurs mesures sanitaires sur les périodes de canicules, en particulier depuis la prise de conscience liée à la vague de chaleur particulièrement meurtrière de 2003: 15.000 décès estimés, surtout chez les personnes âgées.
Pour les chercheurs de Santé publique France, ce n'est pas suffisant. Certes, il faut particulièrement surveiller les canicules, qui font beaucoup de morts en peu de temps, mais il est aussi nécessaire de voir plus large.
"Ce focus sur les canicules tend (...) à sous-estimer l'impact total de la chaleur sur la santé, et en particulier sur la mortalité", prévient l'étude.
Ainsi, selon les estimations des chercheurs, près de trois quarts des morts liées à la chaleur sont intervenues hors des périodes de canicule.
Pour parvenir à ces conclusions, l'étude emploie des modélisations complexes et difficilement résumables. Non seulement, elles mettent en regard l'évolution des températures et de la mortalité, mais elles cherchent aussi à distinguer d'autres causes, en particulier la pandémie de Covid.
Ces chiffres ne constituent donc qu'une estimation, dont le niveau précis dépend de certains choix méthodologiques. Qu'est-ce qu'une période de chaleur, par exemple ? Ici, il s'agit de la moitié des journées les plus chaudes observées sur la période étudiée.
Toutefois, ces estimations permettent de donner un ordre de grandeur de certains phénomènes, tels les effets de la chaleur sur la santé hors canicule.
Elles permettent aussi de souligner que les personnes âgées ne sont pas les seules à risque, même si elles constituent de loin les premières victimes de la chaleur.
"Les décès concernent particulièrement les personnes âgées (de plus de 75 ans), mais un tiers des décès concernent le reste de la population", a souligné M. Boulanger.
"L'exposition à la chaleur engendre des décès au sein de toute la population", a-t-il insisté.
"Il y a un impact très important de la chaleur sur la mortalité en France pendant l'été", a résumé vendredi, lors d'une conférence de presse, Guillaume Boulanger, chercheur à l'agence Santé publique France.
"Cela concerne spécifiquement les périodes de canicules mais également tous les autres jours où la population est exposée à de forte chaleur", a détaillé M. Boulanger, présentant une étude qu'il a supervisée pour l'agence.
Selon ce travail, entre 30.000 et 35.000 décès au total sont attribuables à la chaleur en France au cours des étés 2014-2022, dans un contexte marqué par une augmentation des canicules sur fond de réchauffement climatique.
Ces chiffres sont publiés alors que des températures estivales se sont installées sur la France depuis fin mai. Météo-France prévoit pour juin à août des températures probablement supérieures aux normales.
Plus largement, de récentes recherches confirment que le réchauffement climatique est particulièrement rapide en Europe, contribuant à une accélération des canicules.
Quoi de neuf, dans ce contexte, dans les dernières estimations de Santé publique France ? Les effets meurtriers des canicules sont connus. Ainsi, Santé publique France a déjà estimé que près de 3.000 décès excédentaires avaient été enregistrés lors des trois canicules de l'été 2022, particulièrement brûlant.
Mais ces chiffres ne permettent pas de distinguer d'autres causes comme les vagues de Covid. Et surtout, ils ne concernent que les canicules, c'est-à-dire les quelques jours où la chaleur a atteint des pics particulièrement élevés sans accalmie la nuit.
Le travail publié vendredi a une visée plus large: évaluer la mortalité associée à l'ensemble des périodes de chaleurs, qui affectent la santé des personnes même quand elles ne sont pas intenses.
- Pas seulement les plus âgés -
Or les autorités concentrent actuellement leur communication et leurs mesures sanitaires sur les périodes de canicules, en particulier depuis la prise de conscience liée à la vague de chaleur particulièrement meurtrière de 2003: 15.000 décès estimés, surtout chez les personnes âgées.
Pour les chercheurs de Santé publique France, ce n'est pas suffisant. Certes, il faut particulièrement surveiller les canicules, qui font beaucoup de morts en peu de temps, mais il est aussi nécessaire de voir plus large.
"Ce focus sur les canicules tend (...) à sous-estimer l'impact total de la chaleur sur la santé, et en particulier sur la mortalité", prévient l'étude.
Ainsi, selon les estimations des chercheurs, près de trois quarts des morts liées à la chaleur sont intervenues hors des périodes de canicule.
Pour parvenir à ces conclusions, l'étude emploie des modélisations complexes et difficilement résumables. Non seulement, elles mettent en regard l'évolution des températures et de la mortalité, mais elles cherchent aussi à distinguer d'autres causes, en particulier la pandémie de Covid.
Ces chiffres ne constituent donc qu'une estimation, dont le niveau précis dépend de certains choix méthodologiques. Qu'est-ce qu'une période de chaleur, par exemple ? Ici, il s'agit de la moitié des journées les plus chaudes observées sur la période étudiée.
Toutefois, ces estimations permettent de donner un ordre de grandeur de certains phénomènes, tels les effets de la chaleur sur la santé hors canicule.
Elles permettent aussi de souligner que les personnes âgées ne sont pas les seules à risque, même si elles constituent de loin les premières victimes de la chaleur.
"Les décès concernent particulièrement les personnes âgées (de plus de 75 ans), mais un tiers des décès concernent le reste de la population", a souligné M. Boulanger.
"L'exposition à la chaleur engendre des décès au sein de toute la population", a-t-il insisté.