Territoires palestiniens | AFP | lundi 26/08/2024 - L'armée israélienne a mené lundi des frappes meurtrières dans la bande de Gaza, au lendemain d'une escalade à la frontière israélo-libanaise où la tension avec le Hezbollah ne cesse de monter depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien.
Pendant ce temps, les médiateurs égyptiens, qataris et américains tentent toujours d'obtenir un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, assorti de la libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens. Un nouveau cycle de négociations a débuté jeudi au Caire avec les Israéliens.
Engagé dans une guerre contre Israël déclenchée par son attaque sans précédent le 7 octobre sur le sol israélien, le Hamas ne participe pas aux pourparlers mais une délégation du mouvement islamiste palestinien a rencontré dimanche au Caire les médiateurs égyptiens et qataris, selon un cadre du Hamas.
Les discussions achoppent notamment sur le "couloir de Philadelphie", une bande de terre le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte, que les troupes israéliennes occupent depuis mai, et dont Israël veut garder le contrôle.
Le Hamas exige lui un retrait israélien du secteur, et à terme de l'ensemble du territoire palestinien.
L'Egypte a déclaré lundi qu'elle n'accepterait aucune présence des forces israéliennes le long de sa frontière avec la bande de Gaza, selon une source haut placée, citée par un média proche des services de renseignement égyptiens.
- "Disparus sous les décombres" -
La guerre, qui dure depuis près de onze mois et a fait déjà des dizaines de milliers morts, ne connaît pas de répit.
Lundi, des frappes aériennes et des tirs de chars israéliens ont secoué plusieurs secteurs de la bande de Gaza, selon des journalistes de l'AFP et des témoins.
Au moins cinq personnes ont été tuées dans une frappe ayant visé une maison du quartier d'Al-Rimal, dans la ville de Gaza (nord), selon des médecins.
"Nous continuons à chercher (...) Il y a des martyrs, des blessés et des disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP un secouriste sous couvert de l'anonymat.
Selon des témoins, deux maisons ont été bombardées dans le quartier Zeitoun, également à Gaza-ville.
L'armée israélienne a indiqué lundi avoir "éliminé", durant les dernières 24 heures, des dizaines de combattants dans les zones de Khan Younès, Rafah (sud) et Deir al-Balah (centre).
Sur la frontière nord d'Israël, elle avait annoncé dimanche avoir déjoué une "bonne partie" d'une vaste attaque du Hezbollah libanais, en menant une série de frappes contre des rampes de lancement de roquettes du Hezbollah au Liban. Elle a évoqué "plus de 270 cibles" touchées.
- "Se défendre" -
Allié du Hamas, le mouvement islamiste libanais a parlé, lui, d'un "succès", affirmant avoir tiré "plus de 320" roquettes et "un grand nombre de drones" sur des sites militaires en Israël. Selon l'armée israélienne, aucune base militaire n'a été touchée dans le nord ou le centre du pays.
Lundi, Téhéran s'est félicité de l'attaque, estimant que "l'armée terroriste israélienne a perdu son pouvoir offensif et dissuasif" et doit "désormais se défendre", selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
Le Hezbollah avait menacé Israël d'une riposte après la mort d'un de ses chefs militaires, Fouad Chokr, tué le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Il a présenté son attaque de dimanche comme la "première phase" de la riposte, mais son chef, Hassan Nasrallah, a ensuite semblé sous-entendre que les représailles à la mort de Chokr pourraient être finies.
L'Iran et ses alliés ont menacé aussi de répondre à l'assassinat imputé à Israël du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet, suscitant les craintes d'un embrasement régional.
- "Où aller maintenant?" -
Au début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, en "soutien" au Hamas, dont l'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.199 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. 251 personnes ont aussi été enlevées ce jour-là: 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
L'offensive de représailles israélienne à Gaza a fait au moins 40.435 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire et sanitaire dans le territoire assiégé.
Le ministère ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués mais d'après l'ONU, la plupart sont des femmes et des enfants.
Et la plupart des 2,4 millions d'habitants du territoire palestinien ont été déplacés au moins une fois, au gré des ordres d'évacuation de l'armée israélienne et des bombardements.
Après Rafah puis Khan Younès, Maha Al-Sarsak, une habitante de Gaza-ville a trouvé refuge dans l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa, à Deir al-Balah, visé par un nouvel ordre d'évacuation.
"D'abord, on est allés à Rafah, puis ils nous ont dit de partir. On est allés à Khan Younès, ils nous ont dit de partir. On est venus à Deir el-Balah et encore une fois, on doit partir", se lamente la jeune fille. "On en a assez! Où va-t-on aller maintenant?".
Sur son brancard, entourée de ses effets personnels, Tamam Al-Raï, s'apprête à quitter l'hôpital, sans savoir où aller. "J'ai été amputée. On nous a dit 'évacuez' mais où allons-nous aller? Où allons-nous nous faire soigner?".
Pendant ce temps, les médiateurs égyptiens, qataris et américains tentent toujours d'obtenir un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, assorti de la libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens. Un nouveau cycle de négociations a débuté jeudi au Caire avec les Israéliens.
Engagé dans une guerre contre Israël déclenchée par son attaque sans précédent le 7 octobre sur le sol israélien, le Hamas ne participe pas aux pourparlers mais une délégation du mouvement islamiste palestinien a rencontré dimanche au Caire les médiateurs égyptiens et qataris, selon un cadre du Hamas.
Les discussions achoppent notamment sur le "couloir de Philadelphie", une bande de terre le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte, que les troupes israéliennes occupent depuis mai, et dont Israël veut garder le contrôle.
Le Hamas exige lui un retrait israélien du secteur, et à terme de l'ensemble du territoire palestinien.
L'Egypte a déclaré lundi qu'elle n'accepterait aucune présence des forces israéliennes le long de sa frontière avec la bande de Gaza, selon une source haut placée, citée par un média proche des services de renseignement égyptiens.
- "Disparus sous les décombres" -
La guerre, qui dure depuis près de onze mois et a fait déjà des dizaines de milliers morts, ne connaît pas de répit.
Lundi, des frappes aériennes et des tirs de chars israéliens ont secoué plusieurs secteurs de la bande de Gaza, selon des journalistes de l'AFP et des témoins.
Au moins cinq personnes ont été tuées dans une frappe ayant visé une maison du quartier d'Al-Rimal, dans la ville de Gaza (nord), selon des médecins.
"Nous continuons à chercher (...) Il y a des martyrs, des blessés et des disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP un secouriste sous couvert de l'anonymat.
Selon des témoins, deux maisons ont été bombardées dans le quartier Zeitoun, également à Gaza-ville.
L'armée israélienne a indiqué lundi avoir "éliminé", durant les dernières 24 heures, des dizaines de combattants dans les zones de Khan Younès, Rafah (sud) et Deir al-Balah (centre).
Sur la frontière nord d'Israël, elle avait annoncé dimanche avoir déjoué une "bonne partie" d'une vaste attaque du Hezbollah libanais, en menant une série de frappes contre des rampes de lancement de roquettes du Hezbollah au Liban. Elle a évoqué "plus de 270 cibles" touchées.
- "Se défendre" -
Allié du Hamas, le mouvement islamiste libanais a parlé, lui, d'un "succès", affirmant avoir tiré "plus de 320" roquettes et "un grand nombre de drones" sur des sites militaires en Israël. Selon l'armée israélienne, aucune base militaire n'a été touchée dans le nord ou le centre du pays.
Lundi, Téhéran s'est félicité de l'attaque, estimant que "l'armée terroriste israélienne a perdu son pouvoir offensif et dissuasif" et doit "désormais se défendre", selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
Le Hezbollah avait menacé Israël d'une riposte après la mort d'un de ses chefs militaires, Fouad Chokr, tué le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Il a présenté son attaque de dimanche comme la "première phase" de la riposte, mais son chef, Hassan Nasrallah, a ensuite semblé sous-entendre que les représailles à la mort de Chokr pourraient être finies.
L'Iran et ses alliés ont menacé aussi de répondre à l'assassinat imputé à Israël du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet, suscitant les craintes d'un embrasement régional.
- "Où aller maintenant?" -
Au début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, en "soutien" au Hamas, dont l'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.199 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. 251 personnes ont aussi été enlevées ce jour-là: 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
L'offensive de représailles israélienne à Gaza a fait au moins 40.435 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire et sanitaire dans le territoire assiégé.
Le ministère ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués mais d'après l'ONU, la plupart sont des femmes et des enfants.
Et la plupart des 2,4 millions d'habitants du territoire palestinien ont été déplacés au moins une fois, au gré des ordres d'évacuation de l'armée israélienne et des bombardements.
Après Rafah puis Khan Younès, Maha Al-Sarsak, une habitante de Gaza-ville a trouvé refuge dans l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa, à Deir al-Balah, visé par un nouvel ordre d'évacuation.
"D'abord, on est allés à Rafah, puis ils nous ont dit de partir. On est allés à Khan Younès, ils nous ont dit de partir. On est venus à Deir el-Balah et encore une fois, on doit partir", se lamente la jeune fille. "On en a assez! Où va-t-on aller maintenant?".
Sur son brancard, entourée de ses effets personnels, Tamam Al-Raï, s'apprête à quitter l'hôpital, sans savoir où aller. "J'ai été amputée. On nous a dit 'évacuez' mais où allons-nous aller? Où allons-nous nous faire soigner?".