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L'Australie célèbre sans fanfare le 250ème anniversaire du débarquement de Cook


Botany Bay, Australie | AFP | mercredi 28/04/2020 - Le 250ème anniversaire du débarquement controversé du capitaine James Cook en Australie est passé inaperçu mercredi dans le pays en raison de la pandémie de coronavirus qui a conduit à l'annulation des manifestations commémoratives.

Le 29 avril 1770, le capitaine Cook a débarqué à Botany Bay, près de Sydney, sous le regard des aborigènes australiens qui se trouvaient sur le rivage.

Le Premier ministre Scott Morrison a qualifié le capitaine Cook d'"individu extraordinaire".

"Le jour où Cook et la communauté indigène locale se sont rencontrés pour la première fois, il y a 250 ans, cela a changé à jamais le cours de notre territoire", a-t-il souligné.

"C'est le moment à partir duquel nous nous sommes embarqués dans un voyage commun qui se concrétise dans la façon dont nous vivons aujourd'hui".

Le gouvernement australien a été contraint d'annuler l'ensemble des événements prévus pour marquer cet anniversaire en raison de la pandémie de coronavirus. 

Parmi eux, était notamment prévu un tour de l'Australie par une réplique de l'Endeavour, le célèbre navire du capitaine Cook.

Le premier contact entre le navigateur britannique et les Aborigènes marque le début de la colonisation de ce continent qui a vu les Aborigènes être dépossédés de leurs terres. 

Au cours de cette expédition, le capitaine Cook avait déclaré l'Australie "Terra Nullius" - ou terre légalement inoccupée - avant de la proclamer territoire britannique malgré un passé aborigène vieux de plus de 60.000 ans.

Les Britanniques ont ensuite installé une colonie pénitentiaire en Nouvelle-Galles du Sud en 1788.

Pour le président de la Fondation Gujaga, Ray Ingrey, cet anniversaire est "un événement important pour tous les Australiens" même si le point de vue indigène de l'histoire a longtemps été oublié ou déformé.

"C'était le premier acte de violence commis à l'encontre de notre peuple par les Britanniques, mais c'est notre histoire commune, nous partageons le présent et il est donc logique que nous ayons un avenir commun", a-t-il expliqué à l'AFP. 

"Les deux histoires doivent être respectées et c'est tout ce que nous espérons, que nous ayons la possibilité de raconter notre histoire comme nous la voyons et que cela soit respecté", a-t-il souligné.

"Nous ne pourrons avancer en tant que nation que lorsque les deux histoires seront reconnues et acceptées", selon lui.

le Mercredi 29 Avril 2020 à 14:32 | Lu 668 fois