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Jean-Marc Reiser, acculé, avoue avoir tué Sophie Le Tan


Strasbourg, France | AFP | mardi 19/01/2021 - Après deux ans de dénégations malgré des preuves accablantes à son encontre, Jean-Marc Reiser a finalement avoué mardi matin avoir tué la jeune étudiante strasbourgeoise Sophie Le Tan en 2018, même s'il a nié toute préméditation.

"Jean-Marc Reiser a reconnu son implication exclusive dans le décès de la jeune étudiante, décès survenu dans son appartement le jour de la disparition de cette dernière", a indiqué le parquet de Strasbourg dans un communiqué, à la suite d'informations de BFMTV.

La procureure de la République, Yolande Renzi, précise que M. Reiser a "admis avoir démembré le corps afin d'en faciliter le transport, puis l'avoir dissimulé en forêt".

M. Reiser, qui était déjà mis en examen dans cette affaire, avait continuellement clamé son innocence jusqu'ici et dénonçait un "échafaudage de suppositions", en dépit de plusieurs éléments accablants. Ces derniers mois, ses avocats avaient menacé de ne plus le défendre s'il ne faisait pas "évoluer" sa position.

Et alors que la juge d'instruction avait bouclé ses investigations début décembre, le suspect a lui-même sollicité une nouvelle audition, au cours de laquelle il est donc passé aux aveux.

"Il a avoué à la sauce Reiser, il a dit: +On s'est disputé, je ne voulais pas la tuer mais je l'ai tuée+. Il a ensuite reconnu avoir démembré le corps et caché les morceaux", a précisé une source proche du dossier.

"Mille preuves de sa culpabilité"

Jean-Marc Reiser, 60 ans, avait été arrêté en septembre 2018, quelques jours après la disparition de Sophie Le Tan, le jour de son 20ème anniversaire.

Celle-ci n'avait plus donné signe de vie après s'être rendue à Schiltigheim, au nord de Strasbourg, pour visiter un appartement. Jean-Marc Reiser, qui avait posté l'annonce immobilière, est rapidement devenu l'unique suspect.

Le squelette incomplet de la jeune femme avait été découvert plus d'un an plus tard, fin octobre 2019, dans une forêt vosgienne, à Rosheim (Bas-Rhin), une zone où M. Reiser se rendait régulièrement.

Malgré les dénégations du sexagénaire, plusieurs éléments de preuves semblaient établir son implication, notamment la présence du sang de Sophie Le Tan dans son appartement ainsi que sur le manche d'une scie lui appartenant.

"Ces aveux ne changent rien au dossier, il y avait mille preuves de sa culpabilité. Monsieur Reiser niait l'évidence, on lui montrait une feuille blanche, il disait que c'était noir", a réagi auprès de l'AFP Me Gérard Welzer, avocat de la famille Le Tan. "Cela permettra peut-être d'éviter des longueurs inutiles de procédures. On espère que le procès pourra avoir lieu avant la fin 2021".

Le parquet a annoncé que l'information judiciaire "se poursuit au vu de ces nouveaux éléments".

Soupçonné pour une autre disparition

Par ailleurs, plus de 30 ans après la disparition inexpliquée d'une représentante de commerce de 23 ans, Françoise Hohmann, en septembre 1987, le parquet de Strasbourg avait rouvert le dossier en février dernier avec en ligne de mire toujours Jean-Marc Reiser, acquitté faute de preuves en 2001 par la cour d'assises du Bas-Rhin dans cette vieille affaire.

Le dernier client à qui Françoise Hohmann avait rendu visite avant sa disparition, dans le quartier de Hautepierre à Strasbourg, était Jean-Marc Reiser.

"La famille Hohmann souhaite ardemment que Jean-Marc Reiser, à le supposer impliqué dans la disparition de Françoise Hohmann, fasse encore un effort de sincérité", ont annoncé ses avocats, Marlène Correia, François Saint-Pierre et Thierry Moser.

Jean-Marc Reiser avait en revanche déjà été condamné en 2001 par la cour d'assises du Doubs à 15 ans de réclusion pour des viols commis en 1995 et 1996, peine confirmée ensuite par la cour d'assises d'appel de Côte d'Or en 2003.

En 1995 il avait violé une auto-stoppeuse allemande sous la menace d'une arme, dans les Landes. L'année suivante, il avait violé à plusieurs reprises une ancienne maîtresse.

Il avait été interpellé lors d'un contrôle de routine des douaniers dans le Doubs en 1997. Dans son véhicule avaient été découverts un arsenal d'armes de poing, un fusil à pompe, des cagoules et des stupéfiants ainsi que des photos pornographiques d'amateur, ce qui avait permis aux policiers de faire le rapprochement avec le viol dans les Landes.

le Mardi 19 Janvier 2021 à 05:40 | Lu 552 fois