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"Je ne peux pas laisser M. Gaston Flosse s’attaquer aux adhérents Tahoera’a Huiraatira sans réagir"


PAPEETE, 17 août 2015 - Edouard Fritch a réagi lundi après-midi aux accusations portées contre lui dimanche soir par Gaston Flosse, alors que le leader du Tahoera'a Huiraatira est actuellement inquiété par une procédure en référé qui pourrait lui coûter la présidence du parti qu'il a fondé.

Gaston Flosse vous accuse de vouloir « voler le Tahoera’a grâce à la complicité des juges » et d’avoir engagé cette procédure en référé à cette fin.

Edouard Fritch : Moi et la complicité des juges, alors que l’on vient de me renvoyer au tribunal pour l’affaire Radio Maohi ? Vous n’y croyez pas, j’espère. Mon objectif n’a jamais été de prendre le parti, sinon j’aurais agi autrement. Et surtout pas avec la complicité des juges. Avec celle des adhérents du Tahoera’a, oui ! Mais je ne le souhaite pas.

Gaston Flosse déclare aussi, assignation en main, que par cette procédure en référé vous demandez à prendre sa place à la tête du Tahoera’a ?

Edouard Fritch : S’il prétend ça, c’est un mensonge. Je demande la nomination d’un administrateur, si l’incapacité de Gaston Flosse devait être constatée. Je n’ai jamais demandé à venir gérer le Tahoera’a Huiraatira derrière lui. Cela doit passer par un congrès. Je ne réclame pas ça. Il me pousse au dehors du Tahoera’a, je ne vais tout de même pas entrer par la petite fenêtre.
Quant à créer mon parti politique, ce n’est pas son problème, c’est le mien. J’attendrai le temps qu’il faut pour cela
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La dissolution récente et d'autorité du bureau de la fédération Tahoera’a de Pirae, à l’initiative de Gaston Flosse, vous aurait-elle fait sortir de vos gonds ?

Edouard Fritch : Vous avez tout compris. Tant qu’il s’attaquait aux élus, je n’ai pas réagi en estimant qu’ils étaient assez grands pour se défendre et que s’ils souhaitaient engager des procédures ils pouvaient le faire. Entre parenthèses, je vous fais observer qu’il n’y a pas, à ce titre, de connexion entre le groupe Tapura Huiraatira et moi-même, directement. C’est important, parce qu’on me le reproche.
Par contre, lorsque l’on s’attaque à la fédération de Pirae, lorsque l’on touche à ma fédération, je ne peux pas laisser faire. Nous avons beaucoup travaillé à constituer cette fédération. Elle a gagné toutes les élections, dont certaines dès le premier tour, depuis bientôt quatre ans maintenant, à Pirae. Je ne peux pas laisser M. Gaston Flosse s’attaquer aux adhérents Tahoera’a Huiraatira sans réagir. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de poser une question au tribunal : M. Flosse a-t-il réellement le droit, la capacité, pour prendre de telles décisions ? Ayant perdu ses droits civils a-t-il la possibilité de diriger un parti politique ?


« Edouard Fritch a toujours été incapable de se faire élire par la population », a déclaré Gaston Flosse dimanche soir en vous accusant d’user de « combines » pour accéder au pouvoir. Que répondez-vous ?

Edouard Fritch : Comment pouvez-vous prendre cela pour argent comptant ? N’ai-je jamais été élu ? J’ai été élu maire sur une liste d’union et d’action communale à Pirae ! Et je suis passé au premier tour, devant le maire sortant. Nous étions la seule liste à passer au premier tour lors des dernières municipales.
M. Flosse donne l’impression effectivement qu’il est seul à être à l’origine de l’élection de tous. Mais que font les élus alors ? Les élus des Tuamotu, ont-ils été élus grâce à Gaston Flosse ? N’avons-nous pas mis les pieds là-bas pour les faire élire ? Il faut peut-être respecter le travail réalisé par les élus. Oui, nous sommes tous élus sur une liste. Mais de là à ce que seule une personne revendique le mandat de 38 élus à l’assemblée, je trouve ça un peu fort
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Jusqu'à présent vous n'avez pas réagi aux sanctions et modifications provoquées par Gaston Flosse au sein du parti. Aujourd’hui, y a-t-il quelque chose de cassé entre vous et Gaston Flosse ?

Edouard Fritch : Oui, parce que je m’élève contre certaines choses, plus qu’avant. Si Gaston Flosse veut me virer du Tahoera’a, qu’il prenne son courage à deux mains et qu’il le fasse ; mais qu’il ne s’attaque pas à ma fédération, pas celle d’Edouard Fritch, celle du Tahoera’a de la ville de Pirae. S’il en veut à ma personne, qu’il organise un congrès – comme il souhaite le faire d’ailleurs – et qu’il me sorte du comité directeur du Tahoera’a Huiraatira. Cela ne me dérange pas : je sais que c’est la sentence qu’il me réserve. Je n’ai pas, jusqu’à présent, voulu m’enliser dans des joutes politiques. Je pense sincèrement que ma mission est ailleurs. Mais aujourd’hui, c’en est trop.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 17 Août 2015 à 16:12 | Lu 2725 fois