Paris, France | AFP | mardi 04/06/2024 - Retard de livraisons, maison mère suisse suspendue en Bourse... Les difficultés du Coq sportif, choisi pour la délégation française aux JO de Paris (26 juillet-11 août), suscitent des doutes sur la livraison dans les temps des tenues par l'équipementier qui se veut rassurant.
La maison mère du Coq sportif, la holding suisse Airesis qui détient 78% des parts, a été suspendue lundi du négoce à la Bourse helvétique, en raison du retard dans la publication de ses résultats annuels.
De quoi alimenter les inquiétudes sur la santé de l'entreprise de plusieurs acteurs du sport et de l'olympisme français interrogés par l'AFP, qui craignent que l'équipementier ne puisse fournir les 370.000 pièces commandées pour les JO.
"C'est la panique depuis quelques semaines. Certaines fédérations sont inquiètes et commencent à douter de savoir si elles auront leurs équipements", assure à l'AFP un haut responsable du mouvement olympique français qui ne souhaite pas être nommé.
Le Coq sportif a indiqué mardi à l'AFP ne pas être en mesure de répondre au sujet de la suspension de sa holding, contraint par ses obligations envers la Bourse suisse.
- "Retard" -
L'entreprise, qui compte 363 salariés dont 147 dans son usine de Romilly-sur-Seine (Aube), se veut rassurante : "Nous sommes en phase finale de livraisons et productions (...) toutes les fédérations seront livrées avant les jeux évidement", assure-t-elle à l'AFP.
"Nous avons effectivement pris du retard dans le paiement de certains sous-traitants", admet-elle cependant.
La marque française a été choisie en 2020 par le comité d'organisation pour équiper la quasi totalité des sportifs français sur les podiums et en compétition ainsi que pour déambuler au village olympique mais aussi les officiels et les arbitres. Une poignée de fédérations, comme le football ou l'athlétisme, ne sont pas incluses dans l'accord.
Les difficultés économiques du Coq sportif ne sont pas récentes.
La marque a failli disparaître dans les années 1990, avant d'être rachetée en 2005 par la société d'investissement suisse Airesis fondée par l'ex-patron d'Adidas, Robert Louis-Dreyfus, et relancée depuis Romilly, redevenant l'équipementier du XV de France en 2018.
Comme d'autres entreprises du secteur, elle a dû faire face à la hausse des coûts de l'énergie, du transport, et des matières premières ces derniers mois.
En 2022, la holding affichait une perte de 2 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 139 millions, puis 10 millions sur les six premiers mois de 2023, selon les derniers chiffres publiés.
L'Etat est déjà venu à sa rescousse en lui accordant un prêt garanti de 10 millions en 2023, dans le cadre du plan gouvernemental d'aide aux entreprises touchées par les conséquences économiques du conflit en Ukraine, a indiqué la société à l'AFP, confirmant une information de Challenges.
"On n'a pas compris quand ils ont eu le contrat. Tout le monde savait quand ils l'ont obtenu qu'ils n'avaient pas les reins solides", estime une autre source proche du mouvement olympique, également sous couvert de l'anonymat.
- "un peu serré" -
Pourtant, les discours officiels se veulent rassurants. Le président du comité olympique français (CNOSF) David Lappartient a rencontré les dirigeants de l'entreprise il y a près de deux semaines.
Interrogé la semaine dernière, il a admis qu'il y avait "un petit peu de retard" dans la livraison de certains équipements, tout en assurant que les nouveaux délais fixés "seront tenus".
"C'est un peu serré mais ça va, donc on a été rassuré de cette visite", a-t-il dit.
Joint par l'AFP, un DTN (Directeur technique national) d'un sport olympique qui n'a pas encore reçu ses équipements, prend l'attente avec philosophie: "S'il faut qu'on s'entraîne avec d'autres tenues, tant pis", "je ne me formalise pas pour ça. Mais c'est une contrainte logistique de plus à gérer au dernier moment et on a franchement d'autres choses à faire dans cette période d'urgence."
Selon l'équipementier des Bleus, "les livraisons ont commencé la semaine du 27 mai, avec les premières tenues de compétition du cyclisme sur piste et le VTT".
D'autres disciplines commencent également à recevoir leurs tenues de performance comme le surf, l'équitation et le judo, a-t-il ajouté. Les livraisons s'échelonneront ainsi "jusqu'à début juillet pour les fédérations olympiques".
La maison mère du Coq sportif, la holding suisse Airesis qui détient 78% des parts, a été suspendue lundi du négoce à la Bourse helvétique, en raison du retard dans la publication de ses résultats annuels.
De quoi alimenter les inquiétudes sur la santé de l'entreprise de plusieurs acteurs du sport et de l'olympisme français interrogés par l'AFP, qui craignent que l'équipementier ne puisse fournir les 370.000 pièces commandées pour les JO.
"C'est la panique depuis quelques semaines. Certaines fédérations sont inquiètes et commencent à douter de savoir si elles auront leurs équipements", assure à l'AFP un haut responsable du mouvement olympique français qui ne souhaite pas être nommé.
Le Coq sportif a indiqué mardi à l'AFP ne pas être en mesure de répondre au sujet de la suspension de sa holding, contraint par ses obligations envers la Bourse suisse.
- "Retard" -
L'entreprise, qui compte 363 salariés dont 147 dans son usine de Romilly-sur-Seine (Aube), se veut rassurante : "Nous sommes en phase finale de livraisons et productions (...) toutes les fédérations seront livrées avant les jeux évidement", assure-t-elle à l'AFP.
"Nous avons effectivement pris du retard dans le paiement de certains sous-traitants", admet-elle cependant.
La marque française a été choisie en 2020 par le comité d'organisation pour équiper la quasi totalité des sportifs français sur les podiums et en compétition ainsi que pour déambuler au village olympique mais aussi les officiels et les arbitres. Une poignée de fédérations, comme le football ou l'athlétisme, ne sont pas incluses dans l'accord.
Les difficultés économiques du Coq sportif ne sont pas récentes.
La marque a failli disparaître dans les années 1990, avant d'être rachetée en 2005 par la société d'investissement suisse Airesis fondée par l'ex-patron d'Adidas, Robert Louis-Dreyfus, et relancée depuis Romilly, redevenant l'équipementier du XV de France en 2018.
Comme d'autres entreprises du secteur, elle a dû faire face à la hausse des coûts de l'énergie, du transport, et des matières premières ces derniers mois.
En 2022, la holding affichait une perte de 2 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 139 millions, puis 10 millions sur les six premiers mois de 2023, selon les derniers chiffres publiés.
L'Etat est déjà venu à sa rescousse en lui accordant un prêt garanti de 10 millions en 2023, dans le cadre du plan gouvernemental d'aide aux entreprises touchées par les conséquences économiques du conflit en Ukraine, a indiqué la société à l'AFP, confirmant une information de Challenges.
"On n'a pas compris quand ils ont eu le contrat. Tout le monde savait quand ils l'ont obtenu qu'ils n'avaient pas les reins solides", estime une autre source proche du mouvement olympique, également sous couvert de l'anonymat.
- "un peu serré" -
Pourtant, les discours officiels se veulent rassurants. Le président du comité olympique français (CNOSF) David Lappartient a rencontré les dirigeants de l'entreprise il y a près de deux semaines.
Interrogé la semaine dernière, il a admis qu'il y avait "un petit peu de retard" dans la livraison de certains équipements, tout en assurant que les nouveaux délais fixés "seront tenus".
"C'est un peu serré mais ça va, donc on a été rassuré de cette visite", a-t-il dit.
Joint par l'AFP, un DTN (Directeur technique national) d'un sport olympique qui n'a pas encore reçu ses équipements, prend l'attente avec philosophie: "S'il faut qu'on s'entraîne avec d'autres tenues, tant pis", "je ne me formalise pas pour ça. Mais c'est une contrainte logistique de plus à gérer au dernier moment et on a franchement d'autres choses à faire dans cette période d'urgence."
Selon l'équipementier des Bleus, "les livraisons ont commencé la semaine du 27 mai, avec les premières tenues de compétition du cyclisme sur piste et le VTT".
D'autres disciplines commencent également à recevoir leurs tenues de performance comme le surf, l'équitation et le judo, a-t-il ajouté. Les livraisons s'échelonneront ainsi "jusqu'à début juillet pour les fédérations olympiques".