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Indonésie: Plus de 16.000 habitants fuient les troubles en Papouasie


Jakarta, Indonésie | AFP | lundi 07/10/2019 - Plus de 16.000 habitants ont fui Wamena, une ville de Papouasie où la population est traumatisée par des émeutes meurtrières survenues le mois dernier, selon un nouveau décompte de l'armée indonésienne. 

Au moins une trentaine de personnes ont été tuées le 23 septembre dans cette ville du centre montagneux de la province, où, selon les autorités, plusieurs victimes ont été brûlées vives dans des incendies volontaires de maisons et de commerces, tandis que d'autres ont été poignardées. La plupart des victimes de ces émeutes sont des migrants, des Indonésiens venus d'autres régions de l'archipel, selon les autorités.
Les manifestations et les émeutes parfois meurtrières se sont succédé en Papouasie depuis des attaques racistes contre des étudiants papous à Surabaya, la deuxième plus grande ville d'Indonésie sur l'île de Java le 17 août, jour de l'indépendance de l'Indonésie. La vague de manifestations a aussi relancé les revendications pour un référendum sur l'indépendance.
La population autochtone de Papouasie est mélanésienne et en majorité chrétienne, avec une culture tribale différente du reste de l'Indonésie où 90% de la population est musulmane. Les derniers troubles semblent avoir accentué les divisions entre les communautés. 
Quelque 11.400 personnes, dont beaucoup d'Indonésiens non Papous ont été évacuées à bord d'appareils militaires, a indiqué l'armée de l'air lundi.
Plus de 5.000 autres ont quitté la localité avec des vols commerciaux depuis fin septembre, a-elle ajouté. L'avion est le principal moyen de transport dans cette région très enclavée.
L'organisation Human Rights Watch (HRW) a réclamé lundi une enquête indépendante de la Commission nationale sur les droits de l'homme indonésienne sur les événements de Wamena qui ont fait au moins 33 morts.
"Le gouvernement indonésien devrait aussi autoriser immédiatement le haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme à avoir un accès sans restriction à la Papouasie pour enquêter sur la situation", souligne HRW dans un communiqué.
Les troubles à Wamena fin septembre ont commencé quand des centaines de lycéens et d'étudiants se sont rassemblés pour protester contre des propos racistes attribués à un enseignant sur les réseaux sociaux. La police a démenti ces propos racistes, parlant d'une "infox".
Le Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale, qui regroupe plusieurs organisations séparatistes, a dénoncé un "massacre", affirmant que 17 lycéens avaient été tués par balle par les forces de l'ordre à Wamena.
Les bilans avancés par l'armée et les séparatistes divergent, comme souvent en Papouasie, et ne peuvent être vérifiés indépendamment.
La Papouasie connaît une rébellion indépendantiste sporadique contre le gouvernement indonésien qui a pris le contrôle de cette région riche en ressources naturelles dans les années 1960, après la colonisation néerlandaise.

le Lundi 7 Octobre 2019 à 07:42 | Lu 677 fois