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Etats-Unis, Australie, France... : quelle est la situation de nos partenaires économiques ?


Etats-Unis, Australie, France... : quelle est la situation de nos partenaires économiques ?
PAPEETE, le 1er août 2016. Les Etats-Unis sont le premier marché émetteur de touristes en Polynésie française (62 000 en 2015, soit un tiers des touristes). Une bonne nouvelle en perspective pour le fenua: "la reprise est nette" dans ce pays.

L'Institut de la statistique de la Polynésie française fait le point sur la situation économique des principaux partenaires du fenua.

USA : la croissance se confirme

"Les États-Unis représentent le premier débouché de la Polynésie française pour les exportations de produits de la pêche (1,3 milliard de Fcfp en 2015 sur les 2,4 milliards de Fcfp d’exportations vers ce pays). Les importations en provenance des États-Unis sont essentiellement constituées de produits alimentaires (ménages), ainsi que de biens d’équipement (entreprises)", rappelle l'Institut de la statistique de la Polynésie française dans sa publication Bilan environnemental 2015. "Le marché américain est le premier marché émetteur de touristes en Polynésie française (62 000 en 2015, soit un tiers des touristes), principalement grâce aux croisières".
Bonne nouvelle pour l'économique polynésienne. En 2015, la croissance du PIB des Etats-Unis est restée soutenue avec 2,4 %. Une hausse favorisée par la consommation privée, la faiblesse des taux d'intérêts et le dynamisme des créations d'emplois.
Malheureusement, les chiffres de 2016 ne sont pas aussi bons. L'économie américaine a en effet montré de nouveaux signes de faiblesse avec une croissance décevante au deuxième trimestre, qui a pâti de l'effondrement des dépenses d'investissement malgré une consommation des ménages dynamique.

Entre mai et juin 2016, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a crû de 1,2% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, selon les données publiées vendredi par le département du Commerce.

Cette performance poussive, très inférieure à la croissance moyenne enregistrée entre 2012 et 2015 (2,2%), a surpris les analystes qui se montraient bien plus optimistes et attendaient une hausse de 2,6%.

France : la consommation des ménages repart

"Les exportations polynésiennes vers la France métropolitaine (1,6 milliard de Fcfp) sont principalement constituées d’huile de coprah (seule destination en 2015), de mono', vanille, perles et poissons", note l'ISPF. "La France est le premier fournisseur de la Polynésie française (42 milliards de Fcfp, soit le quart du total des importations)". C'est en effet le deuxième marché émetteur de touristes, 35 000 Français ont visité la Polynésie en 2015. Cela représente 20 % des touristes. Bon signe pour le secteur touristique aussi : l’activité de l’économie française augmente de 1,2 % en 2015. La faiblesse de l’euro conjuguée aux baisses des taux d’intérêt et des prix du pétrole, ont soutenu la croissance de la demande intérieure. Ainsi, la consommation des ménages et l’investissement des entreprises repartent timidement, mais le taux de chômage demeure élevé.

Chine : une économie en transition

"Les exportations polynésiennes vers la Chine s’élèvent à 190 millions de Fcfp en 2015 (1,5 % de nos exportations) et sont essentiellement constituées de rori (77 millions de Fcfp) et de noni (62 millions de Fcfp)", indique l'ISPF. "Deuxième fournisseur de produits à l’importation, la Chine envoie pour 22 milliards de Fcfp marchandises en 2015, pour moitié des biens d’équipement (entreprises), un quart de biens de consommation (ménages), et un quart de biens intermédiaires (entreprises). Avec 5 500 touristes chinois venus en Polynésie en 2015, la Chine représente désormais 3 % du total des touristes, soit le sixième marché émetteur."
En Chine, la croissance a atteint 6,9 % l'an dernier. "Le ralentissement de la croissance marque le tournant de l’économie chinoise vers le tertiaire, qui représente désormais la moitié du PIB", relève l'ISPF. "Mais cette transition est difficile du fait de la morosité de la conjoncture mondiale et de la surcapacité qui touche l'ensemble de son industrie (ciment, acier, verre, immobilier) avec une dette qui ne cesse de grimper (280 % du PIB)."

Japon : une croissance incertaine

Etats-Unis, Australie, France... : quelle est la situation de nos partenaires économiques ?
"Le Japon est la première destination pour les exportations polynésiennes, pour un montant de 3,7 milliards de Fcfp en 2015, essentiellement composées de perles (3,5 milliards)", décrit l'ISPF. "La Polynésie française importe pour 2,6 milliards de Fcfp de produits nippons, pour moitié des biens d’équipement. Les touristes japonais sont 11 500 à s’être rendus en Polynésie française en 2015, premier marché émetteur asiatique."
Le Japon est très vulnérable à la situation économique internationale du fait de sa forte dépendance vis-à-vis des exportations. L'économie vient de connaître des épisodes de récession du fait du ralentissement économique mondial, des catastrophes qui ont touché le pays et du contrecoup de la hausse de la TVA en 2014. En 2015, la croissance est demeurée atone (0,5 %), portée par le commerce extérieur et la consommation publique.

L'Australie : la croissance se renforce plus que prévu

"L’Australie achète essentiellement des perles (8,5 milliards de Fcfp), du noni (3,6 milliards) et du poisson
(2 milliards) à la Polynésie française", met en avant l'ISPF. "Quant aux 5 milliards de Fcfp de produits en provenance d’Australie, ce sont principalement des produits alimentaires (2,5 milliards de Fcfp), et des matières premières (1,5 milliard de pétrole et biens intermédiaires). Les Australiens représentent 5 % des touristes venus visiter la Polynésie française en 2015, soit 9 200 personnes."
Il faut noter que l'Australie est le seul pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) à ne pas avoir été en récession durant la crise financière, l'économie a en effet connu 25 années de croissance consécutives. La croissance a atteint 2,5 % en 2015, diminuant légèrement par rapport à 2014. "Le dollar australien a baissé en 2015 et la chute des cours de charbon et de minerais de fer a fortement pesé sur les exportations. Ce ralentissement économique s'explique également par la baisse de la demande chinoise sur les exportations. Le secteur minier représente environ 20 % du PIB, mais les investissements diminuent", analyse l'IPSF. "L'Australie doit se réinventer face à la fin de l'âge d'or minier et dispose d'autres atouts : une exportation massive de produits agricoles, une solide demande intérieure et un secteur financier robuste."

Nouvelle-Zélande : l’économie affectée

Les exportations vers la Nouvelle-Zélande sont rares. Elles s’élèvent à 140 millions de Fcfp en
2015, dont une moitié sont des perles, et l’autre des produits destinés au recyclage. En revanche la Nouvelle-Zélande est le cinquième fournisseur de produits à l’importation (12 milliards de Fcfp) pour la Polynésie française, essentiellement des produits alimentaires (8 milliards) et des biens intermédiaires (3,2 milliards). La Nouvelle-Zélande est aussi le cinquième marché émetteur de touristes avec 7 300 Néo-Zélandais en 2015. "La croissance néo-zélandaise a été de 2,3 % en 2015, contre 3,2 % en 2014. Premier exportateur mondial de lait, et premier fournisseur de la Chine, son premier partenaire commercial, la Nouvelle-Zélande a souffert de la chute des prix mondiaux du lait en 2015", constate l'ISPF. "Cependant, l’économie s’est diversifiée ces dernières années. Le tourisme est en forte croissance."

Ralentissement au Chili

Le Chili fait partie des deux seuls pays d’Amérique latine vers lesquelles sont exportés des produits de Polynésie française. Sur les 38 millions de Fcfp d’exportations, 26 millions concernent du mono'i en 2015. Sur les 181 millions de Fcfp d’importations en provenance du Chili, 162 millions sont des produits alimentaires en 2015.La Polynésie française a reçu 1 700 touristes chiliens en 2015. L'économie chilienne, contrairement aux pays voisins, a réussi à maintenir sa stabilité. Cependant, le Chili a été confronté à un important ralentissement économique en 2015 (+ 2,1 %), dû à la chute des cours du cuivre, le pays est en effet le premier exportateur de cuivre au monde.

Rédigé par D'après la publication de l'ISPF le Lundi 1 Août 2016 à 09:57 | Lu 2305 fois