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Energie : les élus de la majorité déplorent la démagogie de l'opposition


PAPEETE, le 04/07/2016 - Les élus du Rassemblement pour une majorité autonomiste (RMA) s'indignent de la réaction de l'opposition sur les réseaux sociaux, concernant les choix du gouvernement Fritch sur la production énergétique. "Il préfère courber l'échine devant la multinationale qui ne l'a pas élu", peut-on lire. Bien d'autres propos qui mettent à mal la majorité actuelle. Lors d'une conférence de presse ce lundi après-midi, les élus du RMA déplorent cette réaction, alors que la commission d'enquête n'a pas encore vu le jour.

Le vice-président du Pays, Nuihau Laurey avait demandé à l’ouverture de la septième séance de la session administrative, le 23 juin dernier, de la mise en place d'une commission d'enquête au sein de la troisième institution du Pays pour enquêter sur le secteur de l’énergie. Une idée qui verra le jour prochainement afin de répondre aux attaques de favoritisme lancées par la représentante de l'UPLD, Valentina Cross.

Ce mardi après-midi, les membres de la commission de l'énergie se réuniront une nouvelle fois pour voter la mise en place de cette commission d'enquête. À l'ordre du jour, les élus auront à choisir entre deux délibérations consistant à la même démarche, à savoir la création de cette commission d'enquête. L'une est portée par l'UPLD et le Tahoeraa, la seconde est soutenue par le Rassemblement pour une majorité autonomiste (RMA). "On avait convenu avec le Tahoeraa et l'UPLD de travailler ensemble de manière consensuelle. Nous avons proposé de prendre de la hauteur dans l'approche des sujets et cela a été accepté", raconte Antonio Perez, élu du RMA, et de poursuivre. "Nous étions censés nous voir ce lundi pour travailler sur la première ébauche des grands axes de cette commission d'enquête commune. Or, nous avons constaté qu'après les embrassades conviviales de la commission de vendredi, on se fait poignarder dans le dos", regrette-t-il.

Lors d'une conférence de presse donnée ce lundi après-midi, les élus de la majorité n'ont pas mâché leurs mots, pour répondre aux nombreuses attaques dont le gouvernement et les élus du RMA ont fait face, ce week-end. "Ils ont une démarche négative en face, une démarche politicienne uniquement", clame Antonio Perez.

L'UPLD accuse clairement la majorité à servir les intérêts de la multinationale Engie-EDT, "mais cela ne date pas d'aujourd'hui", explique Joseph Ah-Scha, membre du RMA au sein de la commission de l'énergie. "L'objectif de Madame Cross est purement politique et comme ils n'ont rien d'autre à faire, donc il faut trouver quelque chose pour que l'on parle d'eux."

Les élus de la majorité préfèrent mettre en avant les actions mises en place par le gouvernement, pour démontrer leur bonne volonté. "Depuis un an, le gouvernement a fait baisser le prix de l'électricité à deux reprises, ce qui représente 3,4 milliards en faveur de la population." Les exemples ne manquent pas : "le gouvernement a imposé à EDT la mise en œuvre d'une comptabilité appropriée ce qui représente une baisse tarifaire globale de 10 % en moyenne pour les consommateurs, soit un montant global d'1,8 milliard d'économie."

Les élus du RMA ne baissent pas pour autant les bras, ils estiment que dès la mise en place de la commission d'enquête, un travail de fond sera fait. "L'objectif est de faire la lumière sur la production d'énergie électrique (la production, la distribution et le transport), et de comprendre le prix du KW/h afin de le baisser", indique Antonio Perez. "L'opposition joue au jeu de la démagogie. On veut tous baisser le prix du KW/h, de l'essence, du pain… Mais entre les paroles et les actes, il y a une différence. Il y a ceux qui peuvent dire ce qu'ils veulent et ceux qui sont responsables et qui expliquent que ce n'est pas si facile que cela. Il y a des obligations de telle ou telle entité et on ne décrète pas comme cela, une baisse. Il y a un travail d'analyse à faire", conclut-il.

La guerre des clans n'en finit pas au sujet de l'énergie en Polynésie et la validation finale pour la mise en place d'une commission d'enquête à l'assemblée se fera en séance extraordinaire qui devrait se tenir le mois prochain.

Secosud : l'appel d'offre devrait être lancé d'ici quelques semaines

Une épée de Damoclès pèse au-dessus de la tête du président du syndicat pour l'électrification des communes du Sud de Tahiti (Sécosud). Après le dernier courrier du secrétaire général du Haut-commissariat, Marc Tschiggfrey adressé au président du syndicat Anthony Jamet, le 27 juin dernier, déclarant le quatrième report pour soumettre l'appel d'offres la concession pour la distribution publique d'énergie électriques sur les quatre communes du Sud de Tahiti (Hitia'a o te Ra, Teva i Uta, Taiarapu Est et Ouest) illégal. Anthony Jamet prend acte de cette annulation et tente de rassurer les esprits, "nous lancerons cet appel d'offres d'ici quelques semaines", déclare-t-il.

Et le maire de Taiarapu Est a plus qu'intérêt à le faire au plus vite puisque l’État lui laisse encore deux mois sinon l'affaire sera portée devant la justice.

Pour l'heure, deux sociétés pourraient répondre à cet appel d'offres, "nous ne dévoilerons aucun nom", souligne Anthony Jamet. Selon nos informations, il s'agirait d'EDT et le groupement Teva Rua. La société qui remportera le marché signera un contrat pour 17 ans.

Selon Anthony Jamet, des discussions sont en cours pour trouver des solutions afin que l'ensemble des abonnés de cette partie de l'île de Tahiti ne soient pas pénalisés, durant l'attente du renouvellement de la concession.

Le syndicat pour l’électrification des communes de Polynésie (Secosud) est un syndicat intercommunal à vocation unique (Sivu) qui regroupe Taiarapu Est, Taiarapu Ouest, Hitia'a O Te Ra et Teva I Uta. Il est compétent pour la construction, l’exploitation des installations de production et de distribution de l’énergie électrique et notamment de la construction de l’éclairage public. Son siège est basé à la mairie de Taiarapu Est.


le Lundi 4 Juillet 2016 à 18:31 | Lu 2685 fois