Helene VALENZUELA / AFP
Baie-Mahault, France | AFP | samedi 14/09/2024 - Dans le plus gros centre commercial de l'archipel de la Guadeloupe à Baie-Mahault, le chariot poussé par des agents de l’État venus contrôler le bon fonctionnement du Bouclier qualité prix, dispositif de lutte contre la vie chère dans les territoires d'outre-mer, se remplit lentement.
"Lors de ces contrôles, on vérifie que le panier type ne dépasse pas un certain total. Pour une grande surface comme celle-ci, on est sur une liste de 105 produits pour un total de 314 euros", détaille Virginie Elissalde, cheffe de service à la Direction de l’Économie, de l'Emploi, du Travail et des Solidarités (Deets), en sélectionnant les produits avec minutie.
Tout est contrôlé: le poids, le prix, la signalétique, et bien sûr la disponibilité du produit ou de son substitut.
Mis en place depuis 2012, le Bouclier qualité prix (BQP) fixe, par le biais d'une négociation annuelle, le prix d'un panier de produits de première nécessité — d'entrée de gamme, de marque nationale ou distributeur — dans les départements et régions d'outre-mer (DROM).
Ce panier anti-inflation reste mal connu des consommateurs, alors que le sujet de la vie chère est au cœur de contestations depuis deux semaines, en Martinique et en Guadeloupe. Dans cet archipel, des militants sont venus protester, tickets de caisse à l'appui, contre le prix des denrées de première nécessité, comme les couches pour enfant, dont les prix oscillent entre 25 et 37 euros le paquet d'une cinquantaine d'unités.
Selon l'Insee, en 2022 la Guadeloupe était le DROM affichant "l'écart de prix le plus élevé avec la France métropolitaine", en moyenne de 16%. Pour l'alimentaire, le niveau de prix est supérieur de 42% en Guadeloupe par rapport à l'Hexagone, alors que le territoire enregistre 34% de personnes vivant avec quelque 1.000 euros par mois.
- Réévaluation annuelle -
Dans les allées de l'hypermarché de Baie-Mahault, Jasmine, assistance sociale, dit être "obligée de [se] fixer un budget: avant j'étais à 500 euros de courses par mois pour ma famille de quatre personnes; désormais, on est à près de 700 euros".
"J'ai arrêté d'acheter de la viande. Les tomates sont à plus de 6 euros le kilo. Même les carottes et le chou ont augmenté. Et les fruits locaux sont plus chers que les fruits importés", déplore la quadragénaire.
"On réévalue le panier BQP chaque année, en ôtant les produits les moins vendus et en les remplaçant par d'autres", rappelle Patrick Plantard, président des Observatoires des prix, des marges et des revenus Antilles-Guyane.
En juin, lors de la signature en Guadeloupe de la nouvelle liste des produits estampillés BQP, 24 œufs ont été substitués au boeuf bourguignon, une mesure "proposée par les distributeurs au vu des tensions d'approvisionnement observées au niveau de la filière locale", selon la préfecture.
A l'issue du contrôle mené vendredi à Baie-Mahault, le pari est tenu: le panier atteint 291,07 euros. Mais les inspecteurs ont relevé quelques problèmes: l'affichage dans les rayons, pas toujours clair, et des problèmes de disponibilité des produits BQP.
Les observateurs se posent aussi la question de la quantité de produits dans le panier BQP, conçu, selon Patrick Plantard, comme un panier type sans tenir compte ni de la taille du ménage, ni d'une durée d'utilisation donnée entre deux sessions de courses.
"C'est un des axes d'amélioration qu'on peut envisager", estime Franck Dorge, directeur de cabinet du préfet de Guadeloupe, qui note: "Dans le panier type, il y a une seule brique de lait; effectivement, ce n'est pas très réaliste pour une famille".
D'autres projets de révisions sont envisagés pour la future réévaluation, comme la mise en œuvre de ce dispositif dans des toutes petites surfaces, plus proches des familles éloignées des centres urbains où, comme dans les autres espaces de vente, les prix à la consommation continuent d'augmenter selon l'Insee: fin juillet, l'inflation était estimée à 2,9% sur un an.
"Lors de ces contrôles, on vérifie que le panier type ne dépasse pas un certain total. Pour une grande surface comme celle-ci, on est sur une liste de 105 produits pour un total de 314 euros", détaille Virginie Elissalde, cheffe de service à la Direction de l’Économie, de l'Emploi, du Travail et des Solidarités (Deets), en sélectionnant les produits avec minutie.
Tout est contrôlé: le poids, le prix, la signalétique, et bien sûr la disponibilité du produit ou de son substitut.
Mis en place depuis 2012, le Bouclier qualité prix (BQP) fixe, par le biais d'une négociation annuelle, le prix d'un panier de produits de première nécessité — d'entrée de gamme, de marque nationale ou distributeur — dans les départements et régions d'outre-mer (DROM).
Ce panier anti-inflation reste mal connu des consommateurs, alors que le sujet de la vie chère est au cœur de contestations depuis deux semaines, en Martinique et en Guadeloupe. Dans cet archipel, des militants sont venus protester, tickets de caisse à l'appui, contre le prix des denrées de première nécessité, comme les couches pour enfant, dont les prix oscillent entre 25 et 37 euros le paquet d'une cinquantaine d'unités.
Selon l'Insee, en 2022 la Guadeloupe était le DROM affichant "l'écart de prix le plus élevé avec la France métropolitaine", en moyenne de 16%. Pour l'alimentaire, le niveau de prix est supérieur de 42% en Guadeloupe par rapport à l'Hexagone, alors que le territoire enregistre 34% de personnes vivant avec quelque 1.000 euros par mois.
- Réévaluation annuelle -
Dans les allées de l'hypermarché de Baie-Mahault, Jasmine, assistance sociale, dit être "obligée de [se] fixer un budget: avant j'étais à 500 euros de courses par mois pour ma famille de quatre personnes; désormais, on est à près de 700 euros".
"J'ai arrêté d'acheter de la viande. Les tomates sont à plus de 6 euros le kilo. Même les carottes et le chou ont augmenté. Et les fruits locaux sont plus chers que les fruits importés", déplore la quadragénaire.
"On réévalue le panier BQP chaque année, en ôtant les produits les moins vendus et en les remplaçant par d'autres", rappelle Patrick Plantard, président des Observatoires des prix, des marges et des revenus Antilles-Guyane.
En juin, lors de la signature en Guadeloupe de la nouvelle liste des produits estampillés BQP, 24 œufs ont été substitués au boeuf bourguignon, une mesure "proposée par les distributeurs au vu des tensions d'approvisionnement observées au niveau de la filière locale", selon la préfecture.
A l'issue du contrôle mené vendredi à Baie-Mahault, le pari est tenu: le panier atteint 291,07 euros. Mais les inspecteurs ont relevé quelques problèmes: l'affichage dans les rayons, pas toujours clair, et des problèmes de disponibilité des produits BQP.
Les observateurs se posent aussi la question de la quantité de produits dans le panier BQP, conçu, selon Patrick Plantard, comme un panier type sans tenir compte ni de la taille du ménage, ni d'une durée d'utilisation donnée entre deux sessions de courses.
"C'est un des axes d'amélioration qu'on peut envisager", estime Franck Dorge, directeur de cabinet du préfet de Guadeloupe, qui note: "Dans le panier type, il y a une seule brique de lait; effectivement, ce n'est pas très réaliste pour une famille".
D'autres projets de révisions sont envisagés pour la future réévaluation, comme la mise en œuvre de ce dispositif dans des toutes petites surfaces, plus proches des familles éloignées des centres urbains où, comme dans les autres espaces de vente, les prix à la consommation continuent d'augmenter selon l'Insee: fin juillet, l'inflation était estimée à 2,9% sur un an.