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Des peines de sursis prononcées dans l’affaire du cimetière d’Orofara


PAPEETE, 9 juin 2015 – Le tribunal a prononcé une peine avec sursis à l’encontre d’Emile Vernaudon et de Joinville Pomare, pour détournement de fonds publics et complicité de détournement dans l’affaire du cimetière d’Orofara.

Le tribunal a prononcé ce mardi une peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis mise à l’épreuve à l’encontre d’Emile Vernaudon pour détournement de fonds publics, et trois ans de privation des droits civils, civiques et de famille. Joinvile Pomare, qui était poursuivi pour complicité de détournement de fonds publics dans cette affaire du cimetière d’Orofara, est condamné à 18 mois de prison avec sursis simple et 3 ans de privation de droits. Il déclare qu’il fera appel de ce jugement.

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La justice s'intéressait au détournement soupçonné de 15,9 millions Fcfp. En épluchant la comptabilité de Mahina, la Chambre territoriale des compte avait été interpellée en 2005 par une série d’opérations douteuses. En l’occurrence, alors que la commune disposait depuis 1998 d’une autorisation d’occupation d’une parcelle de 9,66 hectares du domaine public, sur les hauteurs d’Orofara, elle avait en 2003 et 2004 signé deux très onéreuses conventions de location-vente avec une société civile immobilière détenue par le fils de Joinville Pomare.

Le jugement rendu ce mardi a relaxé les autres prévenus de cette affaire : le fils de Joinville Pomare, Pascal, sa compagne, Leslyn Shriver et Gilles Tefaatau, que le procureur avait décrit comme "l'âme damnée" de l’ancien maire de Mahina, le 5 mai dernier lors du procès en correctionnelle. "Il a fait le sale boulot d'Emile Vernaudon pendant des années", avait-il précisé dans son réquisitoire.

Joinville Pomare annonce qu’il fait appel du jugement rendu mardi. "Il s’est toujours considéré comme le propriétaire de ces parcelles", a expliqué son avocat, maître James Lau. "Nous avons joint au dossier des arrêts de la Haute cour tahitienne de l’époque qui mentionnent la propriété de ces parcelles à la famille Pomare". Ces terres avaient ensuite été expropriées pour permettre l’installation du village des lépreux d’Orofara à Mahina avant d’être affectées au domaine. "Le tribunal a préféré considérer l’apparence du droit", déplore aussi Me Lau.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 9 Juin 2015 à 11:55 | Lu 1262 fois