Paris, France | AFP | lundi 08/02/2021 - Les variants du coronavirus, comme le lait sur le feu: la France surveille la montée du variant anglais, qui pourrait à terme nécessiter un nouveau confinement, et renforce ses mesures contre le sud-africain et le brésilien, moins répandus mais potentiellement encore plus problématiques.
"Un renforcement spécifique est prévu" pour ces deux variants, explique la Direction générale de la santé (DGS), qui dépend du ministère, dans une note urgente publiée dimanche soir à destination des professionnels de santé.
Car si leur circulation est "aujourd'hui minoritaire", ils "présentent un risque d'échappement immunitaire et vaccinal".
Cela signifie que les vaccins pourraient être moins efficaces contre ces deux variants, suspectés en outre de provoquer des réinfections. En cause, des caractéristiques génétiques particulières que ne possède pas le variant anglais. Tous trois semblent plus contagieux.
Selon la DGS, l'isolement des personnes contaminées par le variant sud-africain ou brésilien va passer à 10 jours, contre 7 d'ordinaire, et un test PCR négatif sera nécessaire pour en sortir.
Enfin, une classe entière pourra être fermée si un enfant, ou même un membre de sa famille, est contaminé par un des deux variants. Toutes les écoles ne sont pas ouvertes actuellement, puisque les vacances de février ont débuté samedi dans la première des trois zones.
Malgré ces mesures spécifiques, le variant anglais reste le premier sujet de préoccupation dans l'immédiat.
"Les semaines qui viennent sont décisives. Le variant anglais va dicter la marche à suivre", a souligné l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique qui guide le gouvernement, lundi sur BFMTV.
"Point de bascule"
La part des cas suspectés d'être des variants (essentiellement anglais, mais aussi sud-africain ou brésilien) s'élevait à 14% de tous les cas détectés en France le 27 janvier, selon des résultats préliminaires rendus publics jeudi. C'est nettement plus que les 3,3% de cas positifs attribués au variant anglais les 7 et 8 janvier.
A ce rythme, les spécialistes s'attendent à ce que le variant anglais devienne majoritaire en France d'ici début mars. Pour mieux suivre cette évolution, tous les tests PCR positifs devront désormais être réanalysés avec une technique permettant de déceler la présence possible des trois variants, selon la note de la DGS.
Car la prise de pouvoir du variant anglais pourrait constituer un "point de bascule", avec une augmentation du nombre de cas et une reprise de l'épidémie de Covid-19, a prévenu sur BFMTV le virologue Bruno Lina, responsable des enquêtes de surveillance sur la montée des variants.
Malgré cela, Emmanuel Macron et le gouvernement ont fait le pari de ne pas imposer de nouveau confinement pour l'instant.
"Le gouvernement a fait le choix de préserver l'économie, le social, le scolaire parce qu'on est tous épuisés par cette répétition des confinements", a déclaré le Pr Fontanet. "Si on voit que ça tient pourquoi pas, si on voit que ça continue sur la même progression, il faudra un moment ou un autre passer à des mesures plus fortes".
"Aujourd'hui le tableau n'est pas archi-sombre, on a encore une possibilité de maîtriser ce virus", a renchéri le Pr Lina.
"Ça stagne à un niveau trop élevé", a estimé à l'inverse l'épidémiologiste Antoine Flahault sur BFMTV, en jugeant le choix de l'exécutif "extrêmement périlleux" et en plaidant pour "un confinement, écoles comprises, pendant une durée limitée".
Première injection pour Véran
Le nombre de contaminations quotidiennes fluctue entre 20.000 et 26.000 depuis janvier. Il était dimanche de 19.715 cas confirmés en 24 heures.
La pression hospitalière s'est également stabilisée cette semaine sous les 28.000 malades hospitalisés (27.652 dimanche, dont 3.262 patients en réanimation). Lors des précédentes vagues, le nombre de patients en réa avait atteint 7.000 au printemps et 4.900 à l'automne.
Parallèlement à la montée de cas, la France poursuit sa campagne de vaccination.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s'est fait injecter devant les caméras, lundi à Melun, le vaccin d'AstraZeneca, devenu ce week-end le troisième disponible en France.
M. Véran l'a reçu en sa qualité de neurologue: ce vaccin doit en effet servir notamment à vacciner la totalité des soignants, y compris ceux âgés de moins de 50 ans.
Selon le ministre, 270.000 doses de ce vaccin sont déjà arrivées en France et quelque 300.000 supplémentaires sont attendues "dans les deux jours".
"A partir de maintenant, il va falloir que ça dépote", a-t-il exhorté, espérant pouvoir "dans les 15 jours vacciner l'ensemble des soignants, pompiers et aides à domicile".
Sur fond d'approvisionnement limité, la campagne de vaccination a du mal à passer la vitesse supérieure: on en est pour l'instant à 1,9 million de premières injections et 252.000 vaccinations complètes (première et deuxième doses).
"Un renforcement spécifique est prévu" pour ces deux variants, explique la Direction générale de la santé (DGS), qui dépend du ministère, dans une note urgente publiée dimanche soir à destination des professionnels de santé.
Car si leur circulation est "aujourd'hui minoritaire", ils "présentent un risque d'échappement immunitaire et vaccinal".
Cela signifie que les vaccins pourraient être moins efficaces contre ces deux variants, suspectés en outre de provoquer des réinfections. En cause, des caractéristiques génétiques particulières que ne possède pas le variant anglais. Tous trois semblent plus contagieux.
Selon la DGS, l'isolement des personnes contaminées par le variant sud-africain ou brésilien va passer à 10 jours, contre 7 d'ordinaire, et un test PCR négatif sera nécessaire pour en sortir.
Enfin, une classe entière pourra être fermée si un enfant, ou même un membre de sa famille, est contaminé par un des deux variants. Toutes les écoles ne sont pas ouvertes actuellement, puisque les vacances de février ont débuté samedi dans la première des trois zones.
Malgré ces mesures spécifiques, le variant anglais reste le premier sujet de préoccupation dans l'immédiat.
"Les semaines qui viennent sont décisives. Le variant anglais va dicter la marche à suivre", a souligné l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique qui guide le gouvernement, lundi sur BFMTV.
"Point de bascule"
La part des cas suspectés d'être des variants (essentiellement anglais, mais aussi sud-africain ou brésilien) s'élevait à 14% de tous les cas détectés en France le 27 janvier, selon des résultats préliminaires rendus publics jeudi. C'est nettement plus que les 3,3% de cas positifs attribués au variant anglais les 7 et 8 janvier.
A ce rythme, les spécialistes s'attendent à ce que le variant anglais devienne majoritaire en France d'ici début mars. Pour mieux suivre cette évolution, tous les tests PCR positifs devront désormais être réanalysés avec une technique permettant de déceler la présence possible des trois variants, selon la note de la DGS.
Car la prise de pouvoir du variant anglais pourrait constituer un "point de bascule", avec une augmentation du nombre de cas et une reprise de l'épidémie de Covid-19, a prévenu sur BFMTV le virologue Bruno Lina, responsable des enquêtes de surveillance sur la montée des variants.
Malgré cela, Emmanuel Macron et le gouvernement ont fait le pari de ne pas imposer de nouveau confinement pour l'instant.
"Le gouvernement a fait le choix de préserver l'économie, le social, le scolaire parce qu'on est tous épuisés par cette répétition des confinements", a déclaré le Pr Fontanet. "Si on voit que ça tient pourquoi pas, si on voit que ça continue sur la même progression, il faudra un moment ou un autre passer à des mesures plus fortes".
"Aujourd'hui le tableau n'est pas archi-sombre, on a encore une possibilité de maîtriser ce virus", a renchéri le Pr Lina.
"Ça stagne à un niveau trop élevé", a estimé à l'inverse l'épidémiologiste Antoine Flahault sur BFMTV, en jugeant le choix de l'exécutif "extrêmement périlleux" et en plaidant pour "un confinement, écoles comprises, pendant une durée limitée".
Première injection pour Véran
Le nombre de contaminations quotidiennes fluctue entre 20.000 et 26.000 depuis janvier. Il était dimanche de 19.715 cas confirmés en 24 heures.
La pression hospitalière s'est également stabilisée cette semaine sous les 28.000 malades hospitalisés (27.652 dimanche, dont 3.262 patients en réanimation). Lors des précédentes vagues, le nombre de patients en réa avait atteint 7.000 au printemps et 4.900 à l'automne.
Parallèlement à la montée de cas, la France poursuit sa campagne de vaccination.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s'est fait injecter devant les caméras, lundi à Melun, le vaccin d'AstraZeneca, devenu ce week-end le troisième disponible en France.
M. Véran l'a reçu en sa qualité de neurologue: ce vaccin doit en effet servir notamment à vacciner la totalité des soignants, y compris ceux âgés de moins de 50 ans.
Selon le ministre, 270.000 doses de ce vaccin sont déjà arrivées en France et quelque 300.000 supplémentaires sont attendues "dans les deux jours".
"A partir de maintenant, il va falloir que ça dépote", a-t-il exhorté, espérant pouvoir "dans les 15 jours vacciner l'ensemble des soignants, pompiers et aides à domicile".
Sur fond d'approvisionnement limité, la campagne de vaccination a du mal à passer la vitesse supérieure: on en est pour l'instant à 1,9 million de premières injections et 252.000 vaccinations complètes (première et deuxième doses).