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Covid-19: la Nouvelle-Calédonie tente de sauver ses deux compagnies aériennes


Nouméa, France | AFP | jeudi 20/08/2020 - Les deux compagnies aériennes de Nouvelle-Calédonie, internationale et domestique, ont sollicité des prêts garantis par l'Etat français (PGE) et vont réduire leur masse salariale pour ne pas sombrer alors que l'île est sous cloche depuis cinq mois, ont-elles indiqué jeudi.      

Majoritairement détenues par la collectivité, les compagnies Air Calédonie Internationale (ACI) et Air Calédonie (Aircal) affichent respectivement des baisses de trafic passagers de 91% et de 40%.      

Depuis le début de la crise mi-mars, ACI enregistre des pertes mensuelles de 570 millions de francs Pacifique (4,7 millions d'euros), alors qu'elle n'opère plus que trois vols hebdomadaires vers Tokyo (escale pour Paris), deux vers Sydney et deux à destination de Wallis et Futuna, contre 24 vols par semaine auparavant. Un seul vol hebdomadaire Nouméa-Tokyo est ouvert aux passagers.       

A l'exception de ceux de Wallis et Futuna, territoire indemne de Covid-19, tous les voyageurs, qui doivent avoir "un motif impérieux" pour venir en Nouvelle-Calédonie, sont systématiquement placés en quatorzaine dans des hôtels réquisitionnés, à leur arrivée à Nouméa. L'archipel n'a enregistré que 23 cas de coronavirus, dont aucun local.      

"Des mesures d'économie pour baisser la masse salariale de 20%, sans licenciement sec, sont en train d'être mises en oeuvre et conditionnent l'obtention d'un PGE de 4,8 milliards CFP (40 millions d'euros) que nous avons demandé", a déclaré à la presse Didier Tappero, directeur général d'ACI.

La compagnie souhaite reporter le remboursement des billets d'avion, achetés avant la crise, par des avoirs. Le montant des remboursements a été évalué à 3 milliards CFP.

Dans le cadre du renouvellement de sa flotte, ACI a décidé de différer la réception d'un Airbus A320neo de mai à novembre 2020 et d'un second, de février 2021 à septembre 2023.       

De son côté, la compagnie domestique Aircal, qui dessert notamment les îles Loyauté, prévoit un déficit de 1,2 milliard (10 millions d'euros) en 2020 et mise sur des économies, une hausse des tarifs et une contribution publique pour se maintenir à flot. Un PGE a également été sollicité, avec une première tranche de 500 millions CFP.      

"La fermeture des frontières calédoniennes et des autres pays de la région rend par ailleurs impossible la formation réglementaire des pilotes, dont les licences arrivent à échéance fin novembre, ainsi que la maintenance d'un de nos ATR", a en outre indiqué Samuel Hnepeune, PDG d'Aircal.

Si aucune solution n'est trouvée, la compagnie pourrait se trouver dans l'obligation de cesser totalement son activité, a-t-il averti.       

le Jeudi 20 Août 2020 à 05:47 | Lu 1581 fois