Paris, France | AFP | samedi 02/01/2021 - Couvre-feu dès 18H00 pour une partie du pays et toujours 20H00 pour le reste des Français: le premier week-end de l'année a commencé sous de sombres auspices et toujours des critiques contre les lenteurs de la campagne de vaccination.
Des critiques qui agacent au niveau de l'exécutif, le Premier ministre Jean Castex assurant que le décalage avec les autres pays européens sera rattrapé.
"On sait tous que dans tous les pays", la campagne de vaccination "c'est une affaire qui va durer six mois", a-t-il affirmé en petit comité lors de son déplacement au Tchad. "Je sais que dans les mois qui viennent, à l’arrivée, la situation sera totalement équilibrée en terme de vaccination en Europe".
Les perspectives sont en revanche sombres pour le secteur de la restauration, un poids-lourd du gouvernement ne cachant pas son fort pessimisme quant à une réouverture dès le 20 janvier pour les bars et restaurants. Au sein de l'exécutif, on attend d'avoir en main toutes les données sanitaires au retour des fêtes pour trancher définitivement, mais une reprise de l'activité au 20 semble "très, très peu probable", souligne cette même source.
"Un mal nécessaire" ?
Ce pessimisme est principalement dû aux craintes d'une nouvelle flambée de l'épidémie et aux chiffres inquiétants dans l'Est qui a poussé le gouvernement à renforcer le couvre-feu dès samedi dans 15 départements. Une mesure diversement reçue dans la population.
A Nice, Denis, apiculteur, relève que "les gens qui quittent le travail (...) ne vont pas pouvoir aller faire les courses, donc ils vont se retrouver tous les week-ends à aller faire les courses en même temps... C'est une aberration".
Certains élus du Grand Est réclamaient d'ailleurs des mesures plus restrictives, jusqu'à des reconfinements locaux. Le gouvernement a prévenu que le renforcement des restrictions pourraient ne pas s'arrêter là si la situation se dégradait.
Les derniers chiffres de Santé Publique France vendredi montrent une légère hausse du nombre de patients hospitalisés et en réanimation, après une baisse continue ces derniers jours. Avec 157 nouveaux décès en 24 heures, le Covid a causé la mort de 65.921 personnes depuis le début de l'épidémie.
"Donner l'exemple"
"Les premiers mois de l’année seront difficiles", avec une épidémie qui pèsera "au moins jusqu’au printemps", avait prévenu le chef de l'Etat dans ses voeux aux Français. Il a promis qu'il ne laisserait pas une "lenteur injustifiée s'installer" dans la campagne de vaccination, alors que les critiques sur ce point ne faiblissent pas.
"Toute la communauté soignante ne comprend pas pourquoi il y a un tel écart avec l'Allemagne: l'Allemagne vaccine 20.000 personnes par jour, nous sommes à 50", a dénoncé samedi sur BFMTV le Pr Mehdi Mejdoubi, du centre hospitalier de Valenciennes.
Pour tenter de rassurer, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé jeudi que les soignants à partir de 50 ans pourraient être vaccinés dès lundi, avançant leur tour de plusieurs semaines.
Certains hôpitaux n'ont même pas attendu lundi: à l'Hôtel-Dieu, au cœur de la capitale, plusieurs soignants sont venus se faire vacciner samedi pour "donner l'exemple".
"Des gens de ma famille sont morts du Covid, mes enfants l'ont eu, mes petits-enfants ont souffert du confinement... La vaccination est le meilleur moyen de s'en sortir", a plaidé le Pr Claire Poyart, 63 ans, cheffe du service de bactériologie de l'hôpital Cochin qui a ouvert le bal des piqûres devant les journalistes.
Jeudi, le CHRU de Nancy annonçait déjà de premières injections, avant même que le gouvernement ne donne le feu vert.
Les critiques portent notamment sur les procédures mises en place dans les Ehpad, où la vaccination a commencé en premier, avec une visite pré-vaccinale pour déceler d'éventuelles contre-indications et recueillir le consentement de la personne.
Dans une tribune publiée samedi dans Télérama, la directrice du Théâtre du Soleil, Ariane Mnouchkine, a exhorté le gouvernement à accélérer la campagne de vaccination en vue de la réouverture, entre autres, des théâtres et des cinémas, fermés depuis le 30 octobre.
"Que ceux qui ne veulent pas se faire vacciner ne le fassent pas, c’est leur droit, mais en leur nom, allez-vous prétendre empêcher les volontaires de le faire au plus vite?", écrit-elle.
Le Conseil scientifique a dit cette semaine craindre un probable rebond "incontrôlé" dans les prochaines semaines, notamment en raison des fêtes de fin d'année.
L'organisation de fêtes clandestines pour le réveillon du Nouvel An a d'ailleurs provoqué une certaine inquiétude, en particulier une rave party géante à Lieuron, en Bretagne, qui a commencé jeudi soir, avec environ 2.500 personnes rassemblées dans des hangars, et s'est achevée samedi matin sous l'oeil des forces de l'ordre. Plus de 1.600verbalisations ont été dressées
Des critiques qui agacent au niveau de l'exécutif, le Premier ministre Jean Castex assurant que le décalage avec les autres pays européens sera rattrapé.
"On sait tous que dans tous les pays", la campagne de vaccination "c'est une affaire qui va durer six mois", a-t-il affirmé en petit comité lors de son déplacement au Tchad. "Je sais que dans les mois qui viennent, à l’arrivée, la situation sera totalement équilibrée en terme de vaccination en Europe".
Les perspectives sont en revanche sombres pour le secteur de la restauration, un poids-lourd du gouvernement ne cachant pas son fort pessimisme quant à une réouverture dès le 20 janvier pour les bars et restaurants. Au sein de l'exécutif, on attend d'avoir en main toutes les données sanitaires au retour des fêtes pour trancher définitivement, mais une reprise de l'activité au 20 semble "très, très peu probable", souligne cette même source.
"Un mal nécessaire" ?
Ce pessimisme est principalement dû aux craintes d'une nouvelle flambée de l'épidémie et aux chiffres inquiétants dans l'Est qui a poussé le gouvernement à renforcer le couvre-feu dès samedi dans 15 départements. Une mesure diversement reçue dans la population.
A Nice, Denis, apiculteur, relève que "les gens qui quittent le travail (...) ne vont pas pouvoir aller faire les courses, donc ils vont se retrouver tous les week-ends à aller faire les courses en même temps... C'est une aberration".
Certains élus du Grand Est réclamaient d'ailleurs des mesures plus restrictives, jusqu'à des reconfinements locaux. Le gouvernement a prévenu que le renforcement des restrictions pourraient ne pas s'arrêter là si la situation se dégradait.
Les derniers chiffres de Santé Publique France vendredi montrent une légère hausse du nombre de patients hospitalisés et en réanimation, après une baisse continue ces derniers jours. Avec 157 nouveaux décès en 24 heures, le Covid a causé la mort de 65.921 personnes depuis le début de l'épidémie.
"Donner l'exemple"
"Les premiers mois de l’année seront difficiles", avec une épidémie qui pèsera "au moins jusqu’au printemps", avait prévenu le chef de l'Etat dans ses voeux aux Français. Il a promis qu'il ne laisserait pas une "lenteur injustifiée s'installer" dans la campagne de vaccination, alors que les critiques sur ce point ne faiblissent pas.
"Toute la communauté soignante ne comprend pas pourquoi il y a un tel écart avec l'Allemagne: l'Allemagne vaccine 20.000 personnes par jour, nous sommes à 50", a dénoncé samedi sur BFMTV le Pr Mehdi Mejdoubi, du centre hospitalier de Valenciennes.
Pour tenter de rassurer, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé jeudi que les soignants à partir de 50 ans pourraient être vaccinés dès lundi, avançant leur tour de plusieurs semaines.
Certains hôpitaux n'ont même pas attendu lundi: à l'Hôtel-Dieu, au cœur de la capitale, plusieurs soignants sont venus se faire vacciner samedi pour "donner l'exemple".
"Des gens de ma famille sont morts du Covid, mes enfants l'ont eu, mes petits-enfants ont souffert du confinement... La vaccination est le meilleur moyen de s'en sortir", a plaidé le Pr Claire Poyart, 63 ans, cheffe du service de bactériologie de l'hôpital Cochin qui a ouvert le bal des piqûres devant les journalistes.
Jeudi, le CHRU de Nancy annonçait déjà de premières injections, avant même que le gouvernement ne donne le feu vert.
Les critiques portent notamment sur les procédures mises en place dans les Ehpad, où la vaccination a commencé en premier, avec une visite pré-vaccinale pour déceler d'éventuelles contre-indications et recueillir le consentement de la personne.
Dans une tribune publiée samedi dans Télérama, la directrice du Théâtre du Soleil, Ariane Mnouchkine, a exhorté le gouvernement à accélérer la campagne de vaccination en vue de la réouverture, entre autres, des théâtres et des cinémas, fermés depuis le 30 octobre.
"Que ceux qui ne veulent pas se faire vacciner ne le fassent pas, c’est leur droit, mais en leur nom, allez-vous prétendre empêcher les volontaires de le faire au plus vite?", écrit-elle.
Le Conseil scientifique a dit cette semaine craindre un probable rebond "incontrôlé" dans les prochaines semaines, notamment en raison des fêtes de fin d'année.
L'organisation de fêtes clandestines pour le réveillon du Nouvel An a d'ailleurs provoqué une certaine inquiétude, en particulier une rave party géante à Lieuron, en Bretagne, qui a commencé jeudi soir, avec environ 2.500 personnes rassemblées dans des hangars, et s'est achevée samedi matin sous l'oeil des forces de l'ordre. Plus de 1.600verbalisations ont été dressées