Tahiti Infos

Course à pied – La Tahitienne : Une course devenue phénomène sociétal

La course de la Tahitienne a comme chaque année mobilisé une foule nombreuse constituée en majorité de femmes. Cet événement sportif populaire est devenu au fil des ans un véritable phénomène de société. Les femmes peuvent ainsi exprimer leur solidarité envers d’autres femmes, atteintes du cancer. L’Acep reverse les fonds recueillis à l’Apac, une association qui aide les malades atteints du cancer.


Record battu avec environ 5 300 participantes
Record battu avec environ 5 300 participantes
PIRAE, le 14 mars 2016. La course de la Tahitienne a une fois de plus mobilisé un public important. Environ 5 300 personnes auraient participé à cette course qui est devenue un vrai phénomène de société. Le record a été battu puisqu’en 2015 elles étaient environ 4 000. Dès 16H ce samedi, la maire de Pirae a vu affluer un nombre impressionnant de femmes de tous âges.
 
M. le Président Edouard Fritch était présent pour l’occasion. Le coach sportif Kader Touati a invité les participantes à un échauffement en musique en présence Vaimiti Teiefitu, notre Miss Tahiti. Les participantes ont pu ensuite prendre le départ. Celles qui ont pu courir l’on fait, les autres ont marché, l’important était d’être présente pour la bonne cause.
 
L’association courir en Polynésie, l’ACEP, reverse les fonds récoltés à l’association Apac qui agit pour améliorer le séjour plus ou moins long des patientes atteintes par le cancer au sein de l’unité oncologie de l’hôpital du Taaone. Cette course est, rappelons-le, exclusivement réservée aux femmes. Comme chaque année quelques intrus se déguisent pour apporter à leur manière leur soutien à la cause défendue. SB
 
Sur le podium de cette course atypique on retrouve Sophie Bouchonnet, suivie par Karine Voiturin et la nageuse Heilani Guerry Wong Foo. On a pu se rendre compte de la participation de divers comités d’entreprises venus en nombre, malgré la grosse chaleur, venus apporter leur pierre à cette course devenue une véritable institution, un moment de communion et de joie populaire.

Evelyne Ramond, l'organisatrice, n'a jamais vu un tel engouement
Evelyne Ramond, l'organisatrice, n'a jamais vu un tel engouement
Evelyne Ramond, présidente de l’acep :
 
Peut-on encore l’appeler une course ?
 
« Je ne sais plus comment l’appeler justement. Pour certaines c’est une promenade, pour les premières c’est une course. C’est aussi se retrouver entre copines. Elles le font naturellement. Elles savent qu’elles sont là pour aider les autres, c’est surtout ça qu’il faut voir. »
 
C’est une grosse organisation ?
 
« En tant qu’organisatrice c’est toujours difficile. Il faut toujours se battre parce qu’on arrive pas toujours à avoir ce que l’on veut, les sponsors parfois s’en vont, parfois reviennent. C’est vrai que j’ai des sponsors qui sont là depuis le début, qui sont fidèles, je les remercie au passage. Je pense que la femme a compris qu’il fallait bouger, c’est déjà du positif. Il n’y a jamais eu autant de femmes rassemblées. Elles sont solidaires. Elles se regroupent, c’est bien, car cela peut servir à remonter le moral d’une autre. »
 
On peut dire que le sport, avec la nutrition, c’est la clé pour être en bonne santé ?
 
« Voilà. Tout à fait. Le sport et la nutrition sont les deux points importants. Si vous bougez vous consolidez vos os, vous protégez votre cœur, c’est important. Quand vous avez couru, vous avez moins envie de manger de graisses, de manger n’importe quoi. Cela permet aussi de faire plus attention à soi, de consulter plus régulièrement. Il ne faut pas oublier aussi le dépistage qui est important. Depuis 25 ans que je suis là, je n’avais jamais vu un tel engouement. »
 
Quelques mots sur l’utilisation des fonds ?
 
« Ces fonds vont à l’Apac et beaucoup servent pour l’Oncologie. On a moins de charges donc on a pu prendre une seconde esthéticienne pour apporter des soins aux malades. Souvent ces esthéticiennes font le relais avec les infirmières. La Polynésienne n’est pas renfermée mais elle est pudique, elle ne veut pas parler de sa maladie. On fait des animations pour Noël, on essaye d’innover chaque année quand on le peut. On les encadre en tous cas au maximum. »
 
« Avec une esthéticienne qui lui prodigue des soins, elle va discuter et être plus à l’aise. Et s’il y a un souci et qu’il faut prévenir l’infirmière, elle le fera. Voir une personne souriante cela remonte le moral. Si on embellit une femme par le maquillage, elle se ressent vivre, elle reprend espoir, elle va se dire qu’elle peut encore faire quelque chose et ne pas abandonner. C’est un tout. »
 
Un remerciement ?
 
« Un grand merci à toutes le femmes car c’est grâce à elles que c’est une réussite. Un grand merci à mes sponsors. Je remercie les garçons qui étaient là aussi comme chaque année mais plus discrets et plus raisonnables. J’ai apprécié leur justesse. Les autres années c’était trop, cela m’avait dérangé. C’est avant tout une course de femmes pour les femmes. »

Sophie Bouchonnet au centre, Karine Voiturin et Heilani Guerry Wong Foo à gauche
Sophie Bouchonnet au centre, Karine Voiturin et Heilani Guerry Wong Foo à gauche

Le président du Pays était de la partie
Le président du Pays était de la partie

Les vahine sont venus en masse pour la bonne cause
Les vahine sont venus en masse pour la bonne cause

Rédigé par SB le Lundi 14 Mars 2016 à 09:59 | Lu 2501 fois