Kenzo TRIBOUILLARD / AFP
Bruxelles, Belgique | AFP | lundi 16/09/2024 - Coup de théâtre à Bruxelles: le Français Thierry Breton a claqué la porte de la Commission européenne lundi, se disant désavoué par la présidente Ursula von der Leyen, avant que l'Elysée propose de le remplacer par Stéphane Séjourné.
Emmanuel Macron a choisi un de ses plus proches pour ce poste influent: le ministre démissionnaire des Affaires étrangères, ancien eurodéputé et ancien chef du groupe centriste Renew.
La France vise un portefeuille "centré sur les enjeux de souveraineté industrielle, technologique et de compétitivité européenne", selon l'Elysée.
Le départ fracassant de Thierry Breton a plongé le microcosme bruxellois dans la stupeur alors que les noms et les portefeuilles des nouveaux commissaires étaient potentiellement attendus mardi.
"Je démissionne de mon poste de commissaire européen, avec effet immédiat", a annoncé l'ancien ministre de l'Economie sous Jacques Chirac, dans une lettre à Mme von der Leyen publiée sur le réseau social X. Avec une note d'humour dont il est coutumier, il fait précéder son message d'une photo de tableau blanc: "mon portrait officiel pour le prochain mandat", explique-t-il.
Thierry Breton, 69 ans, affirme que la cheffe de l'exécutif européen, en train de former son équipe pour les cinq prochaines années, a réclamé sa tête.
"Il y a quelques jours, dans la toute dernière ligne droite des négociations sur la composition du futur Collège, vous avez demandé à la France de retirer mon nom - pour des raisons personnelles qu'en aucun cas vous n'avez discutées directement avec moi - et proposé, en guise de compromis politique, un portefeuille prétendument plus influent pour la France au sein du futur Collège" des commissaires, écrit-il dans sa missive.
"A la lumière des derniers développements - qui témoignent une fois de plus d'une gouvernance douteuse - je dois conclure que je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du Collège", conclut M. Breton.
- Pas de commentaire à Bruxelles -
Ursula von der Leyen a annoncé avoir accepté sa démission, le remerciant pour le travail effectué pendant cinq ans, par la voix d'une porte-parole, Arianna Podesta, refusant tout autre commentaire.
"C'était le choix de Thierry Breton de rendre cette lettre publique", a-t-elle souligné.
Finalement réélue à la tête de la Commission en juillet, la dirigeante allemande devait présenter mardi au Parlement européen les noms et les portefeuilles des nouveaux commissaires, en marge d'une plénière à Strasbourg. Elle "espère" toujours "être en position" de le faire, a indiqué Mme Podesta.
Les relations entre Mme von der Leyen et M. Breton étaient notoirement tendues depuis que ce dernier avait pris la tête au printemps d'une fronde au sein de l'exécutif bruxellois pour contester le style de direction de la présidente, jugé autoritaire.
Le Français avait publiquement mis en cause l'éthique de Mme von der Leyen après la nomination fin janvier d'un émissaire chargé des petites et moyennes entreprises, un poste hautement rémunéré au sein de la Commission.
Le poste avait été attribué à l'eurodéputé allemand du Parti populaire européen (droite) Markus Pieper, quelques semaines avant un congrès à Bucarest début mars lors duquel le PPE avait apporté son soutien à un second mandat de Mme von der Leyen.
La polémique avait abouti à un vote de défiance du Parlement européen contre Mme von der Leyen, en pleine campagne pour les élections européennes de juin, et finalement au retrait de M. Pieper.
- Manque de femmes -
La composition de l'exécutif européen attendue mardi relève de l'exercice d'équilibriste, révélateur du poids des Etats membres, des forces politiques et des orientations de l'UE.
Avant le retrait de M. Breton, la situation était déjà incertaine en raison d'un blocage du côté de la Slovénie, où l'approbation de la nouvelle candidate Marta Kos par le Parlement national se fait attendre.
Le départ de celui qui s'était imposé comme une figure de l'exécutif bruxellois en s'attaquant aux abus de pouvoir des géants du numérique, complique encore l'équation.
Il intervient après une polémique que les dirigeants tentent tant bien que mal de dégonfler sur le manque de femmes dans la nouvelle équipe en train de se constituer.
Après la démission surprise du commissaire sortant français, l'eurodéputée écologiste Marie Toussaint avait appelé Emmanuel Macron à "désigner une femme pour œuvrer à la parité au sein de la Commission".
En vain puisque c'est Stéphane Séjourné qui a été choisi.
Par ailleurs, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui devait s'exprimer mercredi à Strasbourg dans le cadre de la présidence semestrielle de l'Union européenne, a annoncé lundi y renoncer en raison de la tempête Boris touchant l'Europe centrale.
Emmanuel Macron a choisi un de ses plus proches pour ce poste influent: le ministre démissionnaire des Affaires étrangères, ancien eurodéputé et ancien chef du groupe centriste Renew.
La France vise un portefeuille "centré sur les enjeux de souveraineté industrielle, technologique et de compétitivité européenne", selon l'Elysée.
Le départ fracassant de Thierry Breton a plongé le microcosme bruxellois dans la stupeur alors que les noms et les portefeuilles des nouveaux commissaires étaient potentiellement attendus mardi.
"Je démissionne de mon poste de commissaire européen, avec effet immédiat", a annoncé l'ancien ministre de l'Economie sous Jacques Chirac, dans une lettre à Mme von der Leyen publiée sur le réseau social X. Avec une note d'humour dont il est coutumier, il fait précéder son message d'une photo de tableau blanc: "mon portrait officiel pour le prochain mandat", explique-t-il.
Thierry Breton, 69 ans, affirme que la cheffe de l'exécutif européen, en train de former son équipe pour les cinq prochaines années, a réclamé sa tête.
"Il y a quelques jours, dans la toute dernière ligne droite des négociations sur la composition du futur Collège, vous avez demandé à la France de retirer mon nom - pour des raisons personnelles qu'en aucun cas vous n'avez discutées directement avec moi - et proposé, en guise de compromis politique, un portefeuille prétendument plus influent pour la France au sein du futur Collège" des commissaires, écrit-il dans sa missive.
"A la lumière des derniers développements - qui témoignent une fois de plus d'une gouvernance douteuse - je dois conclure que je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du Collège", conclut M. Breton.
- Pas de commentaire à Bruxelles -
Ursula von der Leyen a annoncé avoir accepté sa démission, le remerciant pour le travail effectué pendant cinq ans, par la voix d'une porte-parole, Arianna Podesta, refusant tout autre commentaire.
"C'était le choix de Thierry Breton de rendre cette lettre publique", a-t-elle souligné.
Finalement réélue à la tête de la Commission en juillet, la dirigeante allemande devait présenter mardi au Parlement européen les noms et les portefeuilles des nouveaux commissaires, en marge d'une plénière à Strasbourg. Elle "espère" toujours "être en position" de le faire, a indiqué Mme Podesta.
Les relations entre Mme von der Leyen et M. Breton étaient notoirement tendues depuis que ce dernier avait pris la tête au printemps d'une fronde au sein de l'exécutif bruxellois pour contester le style de direction de la présidente, jugé autoritaire.
Le Français avait publiquement mis en cause l'éthique de Mme von der Leyen après la nomination fin janvier d'un émissaire chargé des petites et moyennes entreprises, un poste hautement rémunéré au sein de la Commission.
Le poste avait été attribué à l'eurodéputé allemand du Parti populaire européen (droite) Markus Pieper, quelques semaines avant un congrès à Bucarest début mars lors duquel le PPE avait apporté son soutien à un second mandat de Mme von der Leyen.
La polémique avait abouti à un vote de défiance du Parlement européen contre Mme von der Leyen, en pleine campagne pour les élections européennes de juin, et finalement au retrait de M. Pieper.
- Manque de femmes -
La composition de l'exécutif européen attendue mardi relève de l'exercice d'équilibriste, révélateur du poids des Etats membres, des forces politiques et des orientations de l'UE.
Avant le retrait de M. Breton, la situation était déjà incertaine en raison d'un blocage du côté de la Slovénie, où l'approbation de la nouvelle candidate Marta Kos par le Parlement national se fait attendre.
Le départ de celui qui s'était imposé comme une figure de l'exécutif bruxellois en s'attaquant aux abus de pouvoir des géants du numérique, complique encore l'équation.
Il intervient après une polémique que les dirigeants tentent tant bien que mal de dégonfler sur le manque de femmes dans la nouvelle équipe en train de se constituer.
Après la démission surprise du commissaire sortant français, l'eurodéputée écologiste Marie Toussaint avait appelé Emmanuel Macron à "désigner une femme pour œuvrer à la parité au sein de la Commission".
En vain puisque c'est Stéphane Séjourné qui a été choisi.
Par ailleurs, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui devait s'exprimer mercredi à Strasbourg dans le cadre de la présidence semestrielle de l'Union européenne, a annoncé lundi y renoncer en raison de la tempête Boris touchant l'Europe centrale.