Paris, France | AFP | mercredi 09/03/2022 - Carburants attendus à 2,20 euros le litre, hausse des prix de l'alimentaire... Les conséquences des hausses du coût des matières premières, de la crise énergétique et de l'offensive russe en Ukraine se font sentir dans les supermarchés, un sujet d'autant plus sensible que présidentielle et législatives approchent.
. Nouveau choc pétrolier ?
Attention à ne pas "casser la relance" de l'économie française, a dit mercredi le président du comité stratégique des magasins E.Leclerc Michel-Édouard Leclerc sur le plateau de LCI. C'est "la consommation qui tire la croissance en France", a-t-il assuré, et les hausses de prix pourraient être lourdes de conséquences.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a lui estimé mercredi que la crise énergétique actuelle était "comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973".
A la pompe, "on parle d'une augmentation de 50 centimes depuis le début de l'année", a assuré Michel-Édouard Leclerc. Dans les enseignes E.Lerclerc, "le gasoil va passer en moyenne de 1,93 euro (le litre) à 2,07 cette semaine. A chaque fois qu'on renouvelle le stock, il nous est facturé plus cher".
. Phénomène durable ou non ?
Sur France Inter, le président de Système U Dominique Schelcher a dit craindre que la hausse ne dure. Michel-Édouard Leclerc, lui, ne croit pas "à la durabilité de ce mouvement", qui "pourrait continuer deux à trois semaines" selon lui, jusqu'à atteindre entre 2 et 2,20 euros, essence ou gasoil.
Et ce, sauf "si les gouvernements français ou européens interdisent d'acheter du pétrole russe ou si les Russes décident en contre-sanction de ne pas vendre de pétrole à l'Europe", auquel cas "cela risque de reflamber".
. Quid des prix alimentaires ?
Le panéliste référent en matière de prix en grandes surfaces, NielsenIQ, est formel: 68% des catégories alimentaires sont touchées par l'inflation.
La hausse moyenne en février 2022 par rapport à février 2021 est modérée, à 0,52%. Mais l'inflation est plus sensible sur les marques de distributeurs (+1,25%) et surtout sur les marques de distributeurs premiers prix (+2,85%), pour lesquelles la matière première représente la part la plus importante du prix. Ce sont donc les ménages aux revenus les plus modestes qui encaissent la hausse de plein fouet.
Le cas des pâtes alimentaires, composées d'un blé au coût record, est éloquent: +11,4% en général mais +42,5% pour les pâtes premier prix ! Idem pour le café (respectivement +2,5 et +11,9%) ou les huiles (+2,6% et +11%).
. Parti pour durer ?
Ce mouvement à la hausse risque de durer, selon Michel-Édouard Leclerc. Lors de la période de négociations commerciales qui s'est achevée le 1er mars et qui fixe le prix des produits vendus en grande surface, les industriels "ont eu du mal" à répercuter le coût galopant de leurs factures énergétiques ou de transport et pourraient être tentés de le faire à la faveur de clauses de revoyure. "Il y aura encore des hausses d'ici l'été", pronostique le commerçant.
Côté Système U, le groupe "prendra sur (ses) marges", assure son président Dominique Schelcher.
L'inquiétude des Français quant au pouvoir d'achat profite en tout cas aux enseignes dont l'image en terme de prix est la meilleure, à commencer par les discounters Lidl et Aldi. A grand renfort de communications, ils ont récemment franchi la barre des 10% de part de marché en France, selon le panéliste Kantar, et ont attiré quasiment 600.000 foyers supplémentaires chacun entre le 20 janvier et le 20 février.
. Quelle réponse politique ?
Principale préoccupation des Français, le sujet de la hausse des prix est explosif en période de campagne électorale. Bruno Le Maire a écarté mercredi l'idée d'un nouveau plan massif d'aides publiques, qui "ne ferait qu'alimenter l'augmentation des prix".
Le gouvernement a déjà annoncé un gel des prix du gaz en France jusqu'à la fin de l'année qui coûtera "au moins" 10 milliards d'euros tandis que la facture totale du soutien à l'énergie cette année sera d'au moins 20 milliards.
Dominique Schelcher préconise des aides "ciblées" vers ceux "qui en ont le plus besoin" et attend de connaître la teneur du plan de résilience, que le gouvernement doit annoncer la semaine prochaine. Michel-Édouard Leclerc espère lui "obtenir des industriels d'étaler, de modérer leurs hausses, ou de prendre moins de marge pour ne pas casser la relance".
. Nouveau choc pétrolier ?
Attention à ne pas "casser la relance" de l'économie française, a dit mercredi le président du comité stratégique des magasins E.Leclerc Michel-Édouard Leclerc sur le plateau de LCI. C'est "la consommation qui tire la croissance en France", a-t-il assuré, et les hausses de prix pourraient être lourdes de conséquences.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a lui estimé mercredi que la crise énergétique actuelle était "comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973".
A la pompe, "on parle d'une augmentation de 50 centimes depuis le début de l'année", a assuré Michel-Édouard Leclerc. Dans les enseignes E.Lerclerc, "le gasoil va passer en moyenne de 1,93 euro (le litre) à 2,07 cette semaine. A chaque fois qu'on renouvelle le stock, il nous est facturé plus cher".
. Phénomène durable ou non ?
Sur France Inter, le président de Système U Dominique Schelcher a dit craindre que la hausse ne dure. Michel-Édouard Leclerc, lui, ne croit pas "à la durabilité de ce mouvement", qui "pourrait continuer deux à trois semaines" selon lui, jusqu'à atteindre entre 2 et 2,20 euros, essence ou gasoil.
Et ce, sauf "si les gouvernements français ou européens interdisent d'acheter du pétrole russe ou si les Russes décident en contre-sanction de ne pas vendre de pétrole à l'Europe", auquel cas "cela risque de reflamber".
. Quid des prix alimentaires ?
Le panéliste référent en matière de prix en grandes surfaces, NielsenIQ, est formel: 68% des catégories alimentaires sont touchées par l'inflation.
La hausse moyenne en février 2022 par rapport à février 2021 est modérée, à 0,52%. Mais l'inflation est plus sensible sur les marques de distributeurs (+1,25%) et surtout sur les marques de distributeurs premiers prix (+2,85%), pour lesquelles la matière première représente la part la plus importante du prix. Ce sont donc les ménages aux revenus les plus modestes qui encaissent la hausse de plein fouet.
Le cas des pâtes alimentaires, composées d'un blé au coût record, est éloquent: +11,4% en général mais +42,5% pour les pâtes premier prix ! Idem pour le café (respectivement +2,5 et +11,9%) ou les huiles (+2,6% et +11%).
. Parti pour durer ?
Ce mouvement à la hausse risque de durer, selon Michel-Édouard Leclerc. Lors de la période de négociations commerciales qui s'est achevée le 1er mars et qui fixe le prix des produits vendus en grande surface, les industriels "ont eu du mal" à répercuter le coût galopant de leurs factures énergétiques ou de transport et pourraient être tentés de le faire à la faveur de clauses de revoyure. "Il y aura encore des hausses d'ici l'été", pronostique le commerçant.
Côté Système U, le groupe "prendra sur (ses) marges", assure son président Dominique Schelcher.
L'inquiétude des Français quant au pouvoir d'achat profite en tout cas aux enseignes dont l'image en terme de prix est la meilleure, à commencer par les discounters Lidl et Aldi. A grand renfort de communications, ils ont récemment franchi la barre des 10% de part de marché en France, selon le panéliste Kantar, et ont attiré quasiment 600.000 foyers supplémentaires chacun entre le 20 janvier et le 20 février.
. Quelle réponse politique ?
Principale préoccupation des Français, le sujet de la hausse des prix est explosif en période de campagne électorale. Bruno Le Maire a écarté mercredi l'idée d'un nouveau plan massif d'aides publiques, qui "ne ferait qu'alimenter l'augmentation des prix".
Le gouvernement a déjà annoncé un gel des prix du gaz en France jusqu'à la fin de l'année qui coûtera "au moins" 10 milliards d'euros tandis que la facture totale du soutien à l'énergie cette année sera d'au moins 20 milliards.
Dominique Schelcher préconise des aides "ciblées" vers ceux "qui en ont le plus besoin" et attend de connaître la teneur du plan de résilience, que le gouvernement doit annoncer la semaine prochaine. Michel-Édouard Leclerc espère lui "obtenir des industriels d'étaler, de modérer leurs hausses, ou de prendre moins de marge pour ne pas casser la relance".