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Candidature aux Jeux du Pacifique, délégations de service public : la ministre chargée des sports répond à Tauhiti Nena


La semaine dernière, le président du COPF, Tauhiti Nena, annonçait qu’en cas de succès de la candidature de la Polynésie française pour l’organisation des Jeux du Pacifique en 2023, le soutien de l’Etat pour renouveler les infrastructures serait de l’ordre de 12 à 15 milliards Fcfp. A ce jour, aucun engagement de l’Etat n’a été confirmé sur le montant de l’accompagnement financier, si ce n’est qu’il est conscient des enjeux pour la société polynésienne, et qu’à ce titre, il serait à nos côtés à toutes les étapes, de la candidature à l’organisation de ces Jeux. La ministre, Nicole Sanquer-Fareata a pu présenter le dossier de candidature et avoir la confirmation orale du soutien de l’Etat lors de sa mission en métropole et ses rencontres avec le ministre, M. Kanner, et le Secrétaire d’Etat aux sports, M. Braillard.

En effet, si le COPF est l’instance qui porte la candidature auprès du Conseil des Jeux du Pacifique, il doit compter sur le soutien du Pays et de l’Etat, notamment du point de vue financier. C’est pour cela que le Président de la Polynésie a souhaité mettre en place un comité de candidature, composé de 4 quatre membres du mouvement sportif (COPF), 4 quatre membres du Pays et 2 membres de l’Etat. Ce comité de travail aura pour mission de conduire la candidature de la Polynésie à l’organisation des Jeux du Pacifique 2023.

Le succès de cette candidature est l’objectif de toutes les instances dirigeantes du Pays car, au-delà de l’aspect sportif, c’est toute la population qui devrait bénéficier du retentissement de cet événement, avant, pendant et après les Jeux, et ce dans divers domaines tels que la santé publique, la cohésion sociale, l’économie, le tourisme ou encore l’emploi et la formation.

Le président du COPF a également fait part d’un autre enjeu derrière ce succès espéré, à savoir, la reconnaissance de la Polynésie française par le Comité International Olympique (CIO).

Ce discours porté par Tauhiti Nena auprès des présidents des fédérations sportives depuis plusieurs années est fallacieux. En effet, les conditions d’admission au CIO sont claires : être un territoire indépendant. Seule une modification des statuts du CIO pourrait alors rendre éligible la Polynésie à son inscription au CIO, ce qui n’est pas d’actualité au sein de l’organisation, bien au contraire. Seuls les comités nationaux sont reconnus par le CIO. C’est le cas par exemple du CNOSF, le comité national olympique du sport français, qui devrait représenter le COPF, mais l’obstination acharnée du président du COPF à vouloir être membre à part entière, ferme les portes au niveau national mais également océanien.

En effet, le financement auquel fait référence le président du COPF, à hauteur de 100 à 200 millions Fcfp de budget de fonctionnement annuel, est un financement qui serait déjà disponible à la Polynésie si les accords avec le CNOSF étaient acceptés. Il s’agit du programme de la solidarité olympique qui est un programme pour lequel nous serions déjà éligibles si le COPF n’allait pas à l’encontre du statut du CNOSF et des propositions de partenariat faites, à l’instar des accords signés entre le CNOSF et le CTOS de la Nouvelle-Calédonie. Et, bien évidemment, il s’agit de financement dans le cadre d’un projet présenté et non d’un chèque en blanc attribué pour reconnaissance au sein de l’organisation du CIO, comme le laisse sous-entendre Tauhiti Nena.

Concernant les délégations de service public (DSP) octroyées aux fédérations sportives qui en font la demande, le président du COPF, Tauhiti Nena, a affirmé que les fédérations de rugby, dragonboat et paintball, s’étaient vues retirer leur DSP « sans explications ».
Pour rappel, lors de la réunion avec les fédérations, la ministre a expliqué son souhait qu’un contrôle minutieux soit effectué pour chaque demande de renouvellement de délégation de service public. En effet, nous restons persuadés que la rigueur et le contrôle sont de mise dès lors qu’un financement public est octroyé.

Concernant la fédération tahitienne de rugby, un courrier transmis par la DJS le 4 décembre 2015, la prévenait de l’avis défavorable quant à l’attribution de sa délégation de service public, en raison notamment des irrégularités constatées lors de l’assemblée générale de la fédération, celles-ci ne permettant pas de garantir l’éthique et la démocratie dans son fonctionnement.

Concernant la fédération de dragon boat, celle-ci ne répond pas aux critères d’octroi de la DSP à savoir, « mettre en œuvre, chaque année, des actions tendant au développement du sport pour tous et du sport de haut niveau, et à la formation de ses membres et cadres techniques » (extrait de l’arrêté n° 491 CM fixant les conditions d’attribution et de retrait de la DSP en Polynésie française). De plus, nous considérons que cette pratique sportive est une discipline connexe au va’a et nous souhaitons donc que le bureau de la fédération de dragon boat se rapproche de celle du va’a. Etant quasiment tous membres du conseil fédéral du va’a, les discussions devraient être facilitées. Cette démarche va dans le sens d’une mutualisation des moyens humains, logistiques et financiers, en raison d’un contexte économique général défavorable.

Pour le paintball, la discussion n’a pas lieu d’être, puisque la fédération en question n’a même pas fait de demande.

Pour que les informations soient complètes, deux fédérations différentes sollicitent la DSP pour les deux disciplines suivantes : le rugby et la boxe. Une autre procédure d’instruction se déclenche alors et chaque bureau sera reçu par la DJS et le ministère, dans les prochaines semaines, afin de présenter le projet de développement de leur discipline. Celle répondant le plus aux critères se verra attribuer la DSP pour les quatre prochaines années. -o-o-o-o-o-

Rédigé par () le Mercredi 16 Mars 2016 à 14:40 | Lu 2376 fois