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Cancer de la peau, le dépistage pris d’assaut


Laurent Stien, médecin responsable du pôle dépistage à l’Institut du cancer de la Polynésie française a renseigné le public ce mercredi à la mairie de Punaauia.
Laurent Stien, médecin responsable du pôle dépistage à l’Institut du cancer de la Polynésie française a renseigné le public ce mercredi à la mairie de Punaauia.
Tahiti, le 14 mai 2025 - Ce mercredi, l’Institut du cancer de la Polynésie française a organisé une journée de dépistage gratuit et de sensibilisation aux cancers de la peau. Les rendez-vous avec les dermatologues impliqués dans l’opération ont été pris d’assaut, le planning de la journée s’est rempli en moins d’une heure.
 
Nombreuses ont été les personnes qui ont souhaité profiter du dépistage gratuit des cancers de la peau organisé par l’Institut du cancer de la Polynésie française (ICPF) ce mercredi à la mairie de Punaauia. Elles se sont pressées dès 7h30 et ont patienté tout au long de la journée en attendant leur tout.
 
Cette opération est renouvelée tous les ans depuis quatre années. Elle rencontre toujours un franc succès. L’année dernière, nous avions pu voir 70 personnes, se rappelle Laurent Stien, médecin responsable du pôle dépistage à l’ICPF. Deux dermatologues, bénévoles, avaient assuré les consultations. Cette année, deux dermatologues, bénévoles eux aussi, ont assuré chacun une demi-journée. Les chiffres 2025 seront équivalents aux chiffres 2024.
 
Conscient du coût que cela engendre, le médecin recommande tout de même un dépistage annuel. Il prévient : “On peut avoir un cancer même si l’on n’a pas eu de coups de soleil répétés.” Le dépistage est un examen simple et indolore réalisé par un dermatologue.
 
En 2024, lors de la journée de dépistage, une consultation plus poussée avait été préconisée pour dix des 70 personnes examinées.
 
Une incidence croissante
 
Les cancers cutanés comptent parmi ceux dont l’incidence augmente le plus dans le monde. En France, les cas de mélanome ont été multipliés par 4,4 chez les hommes et par 2,4 chez les femmes entre 1990 et 2023. En Polynésie française, bien que les effectifs restent faibles (17 cas déclarés en 2019), une hausse régulière est observée depuis les années 1980, en particulier chez les hommes. Le mélanome représente environ 3% des cancers diagnostiqués chez les hommes et 1% chez les femmes.
 
Il existe deux types de cancers, les carcinomes cutanés et les mélanomes. Les premiers sont les plus fréquents. Ils se développement à partir de cellules de l’épiderme, le facteur de risque majeur est l’exposition solaire. Ils prennent la forme d’un petit bouton ou d’une croûte blanche. Ils apparaissent souvent après 50 ans, sur le visage, le cou, les épaules, les avant-bras et les mains. Les carcinomes dits basocellulaires se soignent bien mais peuvent laisser des cicatrices, les carcinomes épidermoïdes, s’ils ne sont pas traités à temps, peuvent s’étendre à d’autres organes (métastases).
 
Les mélanomes sont moins fréquents, mais plus graves, ils sont très agressifs. S’ils ne sont pas traités à temps, alors ils peuvent entrainer des métastases. Lorsqu’un mélanome est détecté précocement, les chances de guérisons sont augmentées. Le risque de mélanome est favorisé par des facteurs génétiques (antécédents familiaux, naevus atypiques) et comportementaux (coups de soleil répétés dès l’enfance).
 
Les peaux les plus à risques sont les peaux claires (et notamment celles qui présentent des taches de rousseur), les peaux qui ont de nombreux grains de beauté et celle qui ont été exposées à de nombreux coups de soleil durant l’enfance.
 
Encourager les bons reflexes
 
Ce mercredi, l’ICPF a proposé en plus du dépistage un temps de sensibilisation : entretiens avec le docteur Laurent Stien, jeux, panneaux explicatifs. En fin de journée une conférence a été donnée aux professionnels de santé. Cet événement est l’un des temps forts d’une campagne de sensibilisation aux cancers de la peau qui dure tout le mois de mai et qui se décline en conférences, dépistages, interventions en milieu scolaire.
 
La campagne met l’accent cette année sur la protection des enfants face aux dangers du soleil. Il ne faut pas oublier que la peau d’un enfant est particulièrement sensible. Plus l’exposition est intense en bas âges et plus le risque de cancer de la peau à l’âge adulte augmente car chacun dispose d’un capital soleil. Un enfant de moins de 3 ans ne devrait jamais être exposé.
 
Grâce à ses initiatives, l’institut souhaite renforcer l’information, encourager les bons réflexes dès l’enfance et promouvoir le dépistage précoce des cancers cutanés”, explique Terii Fouguerousse, responsable en communication.

Adoptez les bons gestes !

Une exposition excessive aux UV est à l’origine de la grande majorité des cancers de la peau aussi :
  • Évitez le soleil entre 10 et 15 heures ;
  • Recherchez l’ombre le plus possible ;
  • Couvrez-vous (lunettes, vêtements, chapeau) ;
  • Appliquez une crème solaire indice 50 anti UVA et UVB toutes les deux heures au moins.
 
Sachez que le monoï n’a aucune propriété protectrice contre les UV, au contraire l’huile renforce les effets néfastes du soleil.
 
L’indice UV est une échelle qui mesure l’intensité du rayonnement ultraviolet émis par le soleil et du risque qu’il représente pour la santé. Il prend comme valeur un chiffre entier de 1 à 11. Il peut dépasser le niveau 11 en montagne par exemple ou dans certaines régions du monde où existent des trous dans la couche d’ozone. En Polynésie, l’indice UV peut atteindre 10 aux heures les plus chaudes entre 10 et 15 heures, c’est un extrême.
 

Rendez-vous
Dimanche 18 mai, deux stands de sensibilisation seront installés sur les plages de la Pointe Vénus et du PK 18 de 9 heures à 13 heures, pour informer le public et diffuser des conseils pratiques sur la protection solaire.
 

Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 14 Mai 2025 à 19:40 | Lu 1667 fois