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Calédonie-nickel: la SLN "dans une situation extrêmement critique"


Calédonie-nickel: la SLN "dans une situation extrêmement critique"
Nouméa, France | AFP | mardi 11/01/2021 - La Société le Nickel, filiale d'Eramet en Nouvelle-Calédonie, s'est dite mardi dans "une situation extrêmement critique" et a appelé à un arrêt des blocages et sabotages à répétition dont elle est la cible, depuis plus d'un mois.     

"La SLN est en danger (...) elle subit des blocages, qui mettent en péril sa pérennité à très court terme. J'appelle à la raison afin que chacun prenne ses responsabilités pour un retour à une situation normale", a déclaré lors d'une conférence de presse, Guillaume Verschaeve, directeur général.      

Depuis le 2 décembre, le principal employeur privé du Caillou (2.150 salariés) est la cible de blocages et de dégradations sur ses centres miniers et à sa raffinerie à Nouméa, dans le cadre des actions de terrain menées par les opposants à la reprise d'une autre usine, celle du groupe brésilien Vale, par un consortium incluant le négociant en matières premières suisse, Trafigura.       

Les indépendantistes du FLNKS ont avoué la semaine dernière que la SLN représentait "un élément de pression" sur l'Etat, qui est actionnaire de l'entreprise, pour "faire avancer" le dossier de Vale.       

Guillaume Verschaeve a mis en garde sur un possible déclenchement "d'une procédure de sauvegarde dans les 15 jours" dans la prolongation du mandat ad-hoc (procédure préventive de règlement amiable des difficultés, ndlr), mis en oeuvre début septembre.        

Le dirigeant a aussi déploré cette situation alors que le plan de sauvetage de la SLN, lancé en 2019, commençait à porter ses fruits et que le cours du nickel sont actuellement très bien orientés.        

"Sur les trois mois précédents ces blocages, on avait réussi à se redresser et à réduire notre endettement de 5 milliards CFP (41 millions euros). C'était concluant", a-t-il déclaré.        

En déficit chronique depuis 2012, la filiale calédonienne d'Eramet a survécu grâce à un prêt de trésorerie de 525 millions d'euros accordé en 2016 par la maison mère Eramet et par l'Etat. "Il ne reste que 62,5 millions", a averti la direction.       

Le plan de sauvetage repose sur une amélioration des coûts de production, une baisse des charges d'énergie et une augmentation des exportations de minerai brut.  

Mardi, le gouvernement calédonien a cependant une nouvelle fois reporté l'examen d'un arrêté permettant à la SLN de porter ses ventes de minerai à l'extèrieur de 4 à 6 millions de tonnes par an.

le Mardi 12 Janvier 2021 à 07:22 | Lu 497 fois