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Calédonie-nickel: l'usine de Vale cible de blocages et de dégradations


Nouméa, France | AFP | vendredi 13/11/2020 - Le groupe Vale a été la cible de blocages et de dégradations vendredi en Nouvelle-Calédonie, perpétrés par un collectif opposé au projet de vente de l'usine de nickel du géant brésilien à un consortium où figure le négociant suisse, Trafigura, a constaté l'AFP.         

"Nous ne voulons pas de Trafigura ici. On ne cédera pas et notre mobilisation va monter en puissance au cours des prochaines semaines", a déclaré à la presse Raphaël Mapou, porte-parole du collectif "Usine du sud: usine pays".      

Vendredi, des membres de ce collectif ont bloqué les accès à la mine de nickel, à l'usine et à la base-vie du site industriel de Vale dans le sud de l'archipel, tandis que le départ du ferry transportant les salariés depuis Nouméa a été perturbé après des dégradations.     

"Une passerelle a été déboulonnée et jetée à l'eau, les aussières ont été coupées et des annexes du bateau ont été détruites", a indiqué à l'AFP la directrice de la communication de Vale-NC, précisant qu'une soixantaine de gendarmes et policiers avaient finalement permis l'embarquement.       

Le port de Nouméa est également bloqué, suscitant des condamnations du patronat compte tenu du contexte économique "déjà critique".      

Dans un communiqué aux salariés, Mark Travers, directeur des Métaux de Base de Vale a assuré que le groupe ne "se laisserait pas dicter sa conduite par ceux qui utilisent l'intimidation et la violence".  La province Sud a également dénoncé ces dégradations et a "remercié l’Etat pour son action proportionnée et adaptée".         

Le collectif "usine du sud: usine pays", soutenu par les indépendantistes du FLNKS, les chefferies kanak et plusieurs syndicats et associations, s'oppose à la vente par Vale de son usine à un consortium calédonien et international, dans lequel Trafigura, géant du négoce de matières premières détient 25%.      

Les deux parties sont en négociations exclusives jusqu'au 4 décembre et ont reçu le soutien de l'Etat, impliqué par d'importants soutiens financiers.       

Adossé au richissime gisement de Goro, le site, qui emploie directement 1.300 personnes, produit du nickel, destiné au marché des batteries des véhicules électriques.        

Le collectif défend une offre concurrente, écartée par Vale, associant Korea Zinc et la Sofinor, société financière de la province nord de Nouvelle-Calédonie. "La ressource doit rester la propriété du pays", affirment ses partisans. Ils veulent aussi "une expertise environnementale indépendante", émettant des inquiétudes sur "la stabilité" d'un barrage, retenant "plus de 45 millions de tonnes de résidus de métaux lourds".          

Une poursuite des actions de terrain avec blocage du port, des ronds points du Grand Nouméa et de sa banlieue et de l'usine a été annoncée pour la semaine prochaine avec "une journée morte le 20 novembre". 

Le collectif demande "une table ronde pilotée par l'Etat" tandis que le PDG de Vale-NC a proposé une initiative similaire pour le 16 novembre.

le Vendredi 13 Novembre 2020 à 05:04 | Lu 559 fois